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 Que sont-ils devenus? Foot-Catégorie U23, Mory Fofana, nouveau sélectionneur  dévoile ses ambitions

« Nous sommes en train de défricher le chemin avec la FEGUIFOOT, afin de trouver une équipe compétitive et digne du nom »

Mory Fofana est né le 22 septembre 1973 à Baatè kofilanin, sous-préfecture de Baatè Nafadji, dans la préfecture de Kankan. Fils de feu Bangaly et de Kadiata Bérété, Mory fofana est marié à une femme et père de 3 enfants dont 1 fille et 2 garçons.

Après 5 ans passés dans son village natal, Mory Fofana rejoindra son oncle à Conakry pour fin de scolarité. C’est ainsi qu’il débutera ses études primaires à l’école primaire Moustapha Soumah, pour ensuite continuer le secondaire et le lycée au CER 14 mai, actuel lycée Château d’eau dans la commune de Kaloum.

Il obtiendra le bac pour accéder à l’université. Mordu du football qu’il pratiquait depuis l’enfance, l’enfant de Baatè Kofilanin va opter pour le cuir rond, puisqu’ayant eu des propositions au niveau de quelques clubs de la Côte d’Ivoire.

Nommé sélectionneur de l’équipe nationale U23 depuis le 19 septembre 2019, votre quotidien électronique Guinéenews s’est intéressé à cet athlète, qui tient désormais les destinées de cette catégorie, qui a connu assez de déchéances dans les compétitions africaines et internationales.

Après moult tractations pour caller finalement ce rendez-vous à son domicile situé au quartier Lambanyi dans la commune Ratoma, Mory Fofana, très accueillant, s’est livré à nos questions.

Dans cet entretien, Mory Fofana nous décrit son parcours et étale les raisons dont  celles qui lui ont valu d’occuper ce poste de sélectionneur de cette catégorie U23.

En phase de présélection et sélection pour tout recrutement, ce tout nouveau sélectionneur nous livre le carnet de santé de son prochain effectif et les différents défis à relever sur le plan africain et international.

Mory Fofana à ce poste, succède à un autre sélectionneur qui a été limogé. Dans cette interview, hésitant, il tente d’éclaircir néanmoins les raisons qui ont poussé son prédécesseur vers la porte de sortie.

Tout nouveau dans ce couloir, il dépeint ses relations qui sont apparemment au beau fixe avec la FEGUIFOOT et le MSCPH.

De sa politique de gestion du groupe (U23) qu’il développe, l’invité de Guineenews, apporte son point de vue en qualité de technicien sur la sélection senior de Didier Six et porte un regard d’ensemble sur le football guinéen.

Lisez l’interview 

Guineenews : Nous nous intéressons à vous par rapport au football et du coup, peut-on savoir comment avez-vous embrassé cette discipline ?

Mory Fofana : Comme tout jeune guinéen, à bas âge nous avions tous joué par plaisir au football. A cet âge-là, Il n’y avait pas forcement des projections pour l’avenir dans le football et c’était simplement une façon de se défouler. Progressivement il y a eu des qualités et talents qui sont apparues, et il y a eu des gens autour de moi qui m’ont encouragé pour que j’en fasse une activité. C’est ainsi que j’ai commencé d’abord par le club ‘’Jeanne d’arc’’ de Conakry et en coupe nationale, j’ai été repéré et puis sélectionné au sein des cadets. Je vous signale, que j’ai fait toutes les catégories d’alors (cadet-junior-espoir-senior). J’ai participé à la coupe du monde des moins de 17 ans et en senior je me rappelle du dernier match que j’ai livré en compagnie du Syli, c’était en 1991 lors des phases éliminatoires de la coupe des nations Sénégal 92 et je jouais au poste de défenseur central.

Guineenews : Aujourd’hui sélectionneur de l’équipe nationale U23, peut-on savoir comment avez-vous arpenté le mur, pour arriver à ce poste ?

Mory Fofana : A la base, après toutes ces sélections, je me suis décidé de voir ailleurs. Certainement d’aucun diront que j’ai eu ce poste à travers mes diplômes et je ne vais pas nier ces points de vues. Dans tous les cas, rassurez-vous qu’arrivé en France, j’ai joué un moment dans la catégorie semi-professionnel. Graduellement, je me suis encré dans la tête qu’un jour, ma carrière va s’arrêter. Alors, la question qui se posait pour la suite, qu’est-ce que j’allais faire ensuite? C’est ainsi que j’ai fait des formations pour travailler dans la fonction publique. J’ai un brevet d’Etat en éducateur sportif professionnel et en parallèle, j’ai passé et obtenu mes diplômes de football de la base, jusqu’au diplôme supérieur. J’ai le brevet d’Etat en football et j’ai le diplôme UEFA A.

J’ai été donc sollicité par la Fédération guinéenne de football afin de mettre à disposition mes connaissances pour servir ma nation. Je suis d’avance un patriote qui voulait à tout prix servir la nation.

Guineenews : Quel est actuellement le carnet de santé de votre effectif ?

Mory Fofana : Ce carnet de santé se présente sous deux formes. Il y a les locaux et je suis là pour superviser les matchs du championnat, pour essayer de trouver un groupe local. Ce groupe local sous la deuxième forme va être étoffé à l’approche des compétions dans la mesure du possible par des apports extérieurs. C’est-à-dire nous allons faire  appel aux guinéens évoluant à l’extérieur. Du coup je suis en train de suivre le championnat afin de constituer une ossature locale. Comme nous ne sommes pas programmés pour l’instant, nous prendrons toutes les dispositions pour ne pas enfreindre aux règlements en vigueur.

Guineenews : Quels sont les prochains défis à relever sur le plan africain ou international ?

Mory Fofana : Forcement, c’est la catégorie qui va jouer les jeux olympiques de 2024. Par ailleurs on se battra dans toutes les autres compétitions de la catégorie pour essayer d’être parmi les meilleurs.

Guineenews : Possédez-vous à l’instant sous la main un calendrier pour les futures compétitions ?

Mory Fofana : Les programmations ne sont pas faites encore et elles sont en cours, et à cause de cette pandémie, tout a été décalé. Pour l’instant, c’est la catégorie U20 qui est programmé et qui malheureusement est sortie de compétition à Dakar. D’après les dernières nouvelles, nous serions programmés pour 2021.

Guineenews : Vous succédez certes à un entraineur  qui a été limogé à ce poste. Quel est votre point de vue sur sa gestion de l’effectif ?

Mory Fofana : Sincèrement, je le connais de loin. Je vivais en Europe et toutes les informations me parvenaient par voie de presse. Ce qui a peut être accéléré son limogeage ce sont les différentes déceptions ou défaites qui se sont succédées en U20 et U23. Ce qui a certainement précipité son départ est bien cette défaite contre la Côte d’Ivoire à Conakry après la victoire obtenue à Abidjan. Je crois que c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. 

Guineenews : Etant tout nouveau dans le sillage, quelles sont vos actuelles relations avec la FEGUIFOOT et le Ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique ?

Mory Fofana : Mes relations sont au beau fixe avec la FEGUIFOOT et le ministère de tutelle. Je suis amplement satisfait de la réaction de la Fédération dans la mesure, où elle s’est investie en mettant tous les moyens nécessaires à mon arrivée pour assurer un accueil à la dimension non négligeable. Je suis venu dans l’inconnue, puisque cela fait 25 ans que je vis à l’étranger. Je viens de temps en temps et cela ne suffit pas pour être en immersion dans ce qui se passe. La Fédération a mis tous les moyens à disposition et à notre tour, il faudrait un retour de l’ascenseur en produisant des résultats.

Guineenews : En tant que sélectionneur de cette catégorie U23, vous aviez surement mis en place une politique de gestion de ce groupe. A ce jour, les moyens sont-ils à disposition pour que vous puissiez parvenir à vos fins ?

Mory Fofana : Nous sommes en train de défricher le chemin avec la FEGUIFOOT, afin de voir et trouver une équipe compétitive et digne du nom pour représenter notre pays. Comme je suis au niveau de la présélection, au bout, j’établirai un organigramme qui sera soumis aux autorités compétentes. Pour le moment, j’ai programmé un rassemblement à Montpelier d’où je vais recruter des élites à partir de la compétition appelée ‘’19 nationaux’’ ou ‘’catégorie d’élites’’. C’est une compétition qui regorge assez de talents de tous les pays. J’ai pris tous les contacts possibles, afin d’effectuer un recrutement de tous ces jeunes qui un jour pourraient servir à la longue la sélection ‘’A’’. Je dois présenter ce projet à la FEGUIFOOT et surtout je suis rassuré que Montpelier est prêt à nous accueillir. Une fois que ce projet est validé, certainement que je trouverais un groupe, une équipe de base qui me permettra de me préparer à l’avance. J’évite d’être surpris en matière de préparation et je préfère affuter très tôt mes armes.

Guineenews : Pour le Syli sénior, nous assistons le plus souvent au recrutement des sélectionneurs étrangers et qui, enfin de compte sont remerciés. A votre avis, où pourrait-on situer la responsabilité de ces récurrents faits ?

Mory Fofana : Je pense qu’il n’y a pas une raison type pour expliquer cet état de fait. Sois cela est dû au mauvais résultat par rapport à la préparation ou au choix des joueurs. Je n’ai pas créé le football et je n’invente rien dans le football. Il faut juste prendre des joueurs qui sont en compétition et qui sont performants. On ne vient pas en équipe nationale pour apprendre à jouer. Il faut souligner aussi que le temps de préparation est assez minime. Donc à mon avis, l’échec des entraineurs dépend de plusieurs paramètres. Une équipe de football c’est le collectif, la cohésion, la dynamique. Il ne faut pas aussi ignorer le contenu du contrat qui lie les deux parties pour l’atteinte d’un objectif.

Guineenews : Le Syli national étant engagé dans cette joute continentale, quelles sont les chances du onze guinéen et si possible, quelles sont vos atouts techniques ou tactiques qui pourraient aider le coach Didier Six ?

Mory Fofana : Je pense que jusqu’à présent, il a obtenu des résultats. Peut-être que le contenu n’y est pas par rapport au jeu. Si c’était l’inverse, on aurait crié au scandale aussi. A mon avis, la Guinée est pratiquement qualifiée. Je crois qu’il faille être très indulgent face aux entraîneurs qui ont un minimum de temps de regroupement pour souder une équipe, dont les 80% évoluent à l’extérieur.

Guineenews : Il y a eu des résultats, mais tout n’est pas rose au sein de cet effectif ?

Mory Fofana :Oui, le contenu est à revoir et il est à améliorer.

Guineenews : Qu’est ce vous appelez contenu ?

Mory Fofana : Le contenu c’est un ensemble, notamment le jeu, le système de jeu, la façon de jouer. Le football c’est un spectacle.Ce sont des actions de jeu, des actions de buts, des buts d’anthologie. Le public guinéen très averti, s’attend à vivre tout cet ensemble au sein du Syli national qui a toujours émerveillé. Ce public n’est pas tout à fait satisfait de la manière dont les résultats ont été obtenus.

Guineenews : Quel est votre regard d’ensemble sur le football guinéen ?

Mory Fofana : Par rapport à notre époque, il y a plus d’équipes aujourd’hui et moins d’infrastructures. Avant il y avait très peu d’équipes. Mais aujourd’hui il y a des académies, qu’elles soient formelles ou informelles, il y a des équipes pour toutes les divisions existantes. Le football a beaucoup évolué en Guinée et surtout au niveau de la qualité de jeu. Les jeunes sont vachement techniques. Seulement ces jeunes manquent d’un peu de physique et de mental de gagneur. La technique seule ne suffit pas dans le football, il faut se doter d’un mental de gagneur. Vous savez, dans le football, il y a deux motivations. Celle intrinsèque qui est d’aller jouer au ballon et celle extrinsèque qui signifie d’aller jouer et gagner. Dans les autres pays, ils sont en train d’entretenir cette culture de la motivation extrinsèque. En Europe, on tend à former les préparateurs sur le plan mental. Le football n’étant pas une science exacte, le plus faible sur papier avec un mental de fer peut bien agenouiller le supposé plus fort. Donc, je crois qu’il faut développer cet esprit, ce mental de gagneur au niveau des jeunes qui sont talentueux et moins physiques.

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guineenews

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