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Aboubacar Sylla et Makanéra, deux porte-flingues devenus les « oui-oui » d’Alpha et Dalein

A cause de l’inconstance ou de la transhumance de son élite, au gré de ses intérêts personnels du moment, la classe politique guinéenne est, aujourd’hui, malade. A cette allure, l’alternance tant souhaitée en 2020 est vouée à l’échec ou presque.

Preuve de cette inconstance, c’est le parcours d’Alhousseiny Makanéra et d’Aboubacar Sylla, deux cadres qui ne s’aiment pas, et qui militent rarement dans le même bord. Parcours typique de l’intellectuel Guinéen. Quand l’un offre ses services à l’opposition, l’autre mouille le maillot pour le pouvoir.

Hier ministre de Condé, l’un, est aujourd’hui le porte-parole de l’opposition. L’autre, hier porte-parole de l’opposition est aujourd’hui porte-parole du gouvernement guinéen. Ils se jouent des deux. Cela ne choque ni Alpha Condé, ni Cellou Dalein Diallo. Au contraire, ils sont aux anges.

D’abord, Alhousseiny Makanéra, dès après le scrutin présidentiel de 2010, il se rapprocha du pouvoir et devint un allié. Il se fit remarquer par ses attaques tonitruantes contre l’opposition. Il ne ratait personne du militant au chef de l’opposition.

Un beau matin, celui que le parti présidentiel appelait le « Bulldozer » est bombardé ministre de la communication. Même étant ministre, il ne dégainait pas contre l’opposition. Il était un porte- parole bis du gouvernement. Il a fallu son limogeage pour plier ses bagages et grossir les rangs de l’opposition.

L’excuse qu’il trouve, c’est d’aller présenter ses excuses au chef de l’opposition au siège de celui-ci, celui qu’il vilipendait hier, en le traitant de tous les noms d’oiseau, ajoutant qu’il s’était égaré. Pour assaisonner son arrivée, il choisit des versets du Coran. Il est ovationné. Personne n’ose lui rappeler en ce qu’il avait dit hier. Des mois plus tard, il est bombardé porte-parole de l’opposition, sans gêne. La prime de ses attaques.

Quant au second, Aboubacar Sylla, après le gouvernement de transition, il bascule dans l’opposition. Leader de l’Union des forces du changement (UFC), il sera désigné plus tard porte-parole de l’opposition. Rôle qu’il assumera d’ailleurs avec brio.

Quand il s’agissait de rédiger les déclarations, c’est lui. Quand il s’agissait de représenter l’opposition au dialogue politique successif, c’est encore lui. Quand il s’agissait de dénoncer le régime, c’est toujours lui. Et sa prime, il a été élu député de la république sous les couleurs du parti de Cellou Dalein Diallo.

Dans ses sorties médiatiques, il traitait le gouvernement Condé d’incompétent, d’incapable et d’amateur. Il est allé jusqu’à marteler que lui, Aboubacar Sylla, ne sera jamais débauché.

Curieusement, lors de la formation du nouveau gouvernement, il est bombardé ministre d’État des transports. Lors du premier conseil interministériel, il est désigné porte-parole du gouvernement. Son métier, défendre le gouvernement qu’il attaquait hier. Une pas si mince affaire.

A supposer que l’opposition organise, demain, une manifestation réprimée par les forces de l’ordre. Que ferait le nouveau porte-parole du gouvernement ? Rejeter la faute sur ses amis d’hier ou rester solidaire au gouvernement, en couvrant les forces de l’ordre.

En accusant l’opposition, la presse pourrait lui rappeler ce qu’il avait dit, quand il avait été maltraité par les forces de l’ordre en 2013 avec feu Charles Pascal Tolno lors d’une marche à Gbessia.

Dur dur d’être porte- parole des deux extrêmes.

 

 

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