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Accident mortel de Gbantama : ce qui s’est réellement passé

Nous l’avons déjà annoncé, un accident de la circulation avec quatre morts et cinq blessés s’est produit jeudi au petit matin, aux environs de cinq heures sur la route nationale n03, dans le district de Gbantama. Cet accident est la résultante d’un choc par arrière : le chauffeur du taxi incriminé, s’étant risqué à effectuer un dépassement, est  venu emboutir l’arrière d’un camion benne transportant du sable, correctement stationné devant lui, en bordure de chaussée.

Comme promis, nous revenons sur cette tragédie pour en livrer les circonstances, avec l’espoir que leur simple évocation contribuera, non seulement à informer, mais surtout à instruire les usagers et améliorer leurs comportements sur la route.

C’est l’adjudant-chef Issiaga Doumbouya instructeur auprès du  commandement de la gendarmerie routière qui a dressé le constat, assisté en cela de son binôme, l’adjudant-chef Aly Diakité, agent de constat.

Tel que décrit dans notre première livraison, cet accident mortel a intéressé deux véhicules: le taxi Renault 21 immatriculé RC 0535 S, et le camion benne Renault (10 roues) RC 1586 Q. Les conducteurs sont, respectivement : Mohamed Camara et Demba Kamissoko.  Le premier, né en 1975, a péri dans l’accident, alors que le second se reposait, en attendant l’horaire fixé pour la circulation des camions transporteurs d’agrégats, dans la zone.

C’est dans ces circonstances, que Mohamed Camara, au volant de son taxi, roulait donc, en direction de Conakry, avec neuf (09) passagers en provenance de Kamsar. Aux alentours de 05 heures du matin, il  arrive au lieu-dit Fatoumaya, dans le district de Gbantama. L’adjudant-chef Issiaga Doumbouya précise que c’est au PK 30, dans le sens Dubréka-Tanènè. A ce niveau, on passe d’abord un virage avant de se retrouver sur un tracé rectiligne. C’est là où la catastrophe est survenue !

Roulant assez vite, le conducteur du taxi a entrepris de dépasser le camion à l’arrêt. Juste à ce moment, il a aperçu des lueurs de phares annonçant l’arrivée d’un véhicule en sens inverse. Aussitôt, il se retient et diffère  sa tentative de dépassement. Il reprend alors sa droite pour rouler dans son couloir initial. Malheureusement pour lui et ses passagers, sa vitesse était grande et l’arrière du camion très proche. C’est ainsi qu’il l’a percuté violemment, avant de finir sa course, littéralement encastré sous la carrosserie. Il faut noter que le camion en question est du type conçu pour le transport des minerais avec sa benne surélevée, ‘’haut sur pattes’’, qui dépasse de plusieurs mètres la hauteur du taxi.

Le bilan a été lourd : quatre morts, (deux hommes, dont le chauffeur et deux femmes) et cinq blessés parmi lesquels encore, trois femmes et une fillette. Précisons que c’est à l’hôpital préfectoral de Dubréka que la quatrième victime mortelle a rendu l’âme, des suites de ses blessures.

Au terme du constat, la gendarmerie a retenu l’excès de vitesse et le  dépassement défectueux comme infractions à l’origine de cet accident mortel, à l’encontre du chauffeur du taxi, Mohamed Camara. Malheureusement, ce dernier a payé de sa vie et de celle de ses passagers, ces deux manquements au code de la route.

A en juger par les conséquences corporelles et matérielles subies, on ne saurait discuter ces conclusions. Le facteur vitesse est toujours très facile à corroborer, après un accident. Il suffit de mesurer l’étendue ou la gravité des lésions corporelles subies et l’intensité des dégâts matériels enregistrés. Si la vitesse n’est pas forcément un facteur d’accident, il est néanmoins admis qu’elle est toujours un facteur aggravant.

Sur cette nationale n0 3, de Dubréka à Boffa-Boké notamment, il est à souligner que l’état de la route, jusque là appréciable et son tracé rectiligne, en font une zone de commission de fréquents excès de vitesse, au grand dam de la sécurité routière. Une situation à l’origine des nombreux accidents graves, souvent mortels, qui s’y produisent.

Pour terminer, nous allons ajouter trois aspects subsidiaires à la lecture de ce dossier d’accident. La gendarmerie indique qu’aucun des deux véhicules n’est assuré ; toutes les victimes mortelles ont été atteintes au niveau de la tête, ce qui laisse supposer qu’elles aient été projetées contre la carrosserie en épais acier du camion et qu’elles ne portaient pas de ceinture de sécurité.

Enfin, quelques interrogations auxquelles rien ne va plus permettre de donner la moindre réponse ou apporter le plus petit éclairage. On peut se demander si le système d’éclairage de la voiture était en bon état, si son état technique était satisfaisant au niveau du freinage. Dans quel état physique et psychique était le chauffeur ? Etait-il bien reposé, bien équilibré, avant de prendre le volant à Kamsar ? Qu’avait-il mangé ou bu ? Avait-il  sommeil pendant le voyage ? Etait-il fatigué ? Voyait-il bien ? Etait-il bien concentré sur sa conduite ou distrait par ses passagers ? Quelqu’un parmi ces derniers, lui avait-il fait une remarque quelconque sur sa vitesse pratiquée et sa façon de conduire ?

Toutes ces questions, apparemment anodines, sinon fastidieuses, entrent en ligne de compte dans l’effectivité et la sécurité de tout voyage de cet ordre. Malheureusement, quand un accident survient, on n’y accorde pas un grand intérêt. On pourrait dire que les dégâts corporels et matériels restent les seuls indices auxquels on s’accroche vraiment, dans la plupart des cas. Au détriment de certains aspects pouvant contenir des indices cachés ou disparus que l’on peut et doit faire ressortir, pour davantage d’enseignements à tirer et de prévoyance à engranger.

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