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Affaire QNET : Un imam parmi les victimes – Des arnaqueurs, arrétés, mais libérés par leurs « protégés »

Le marketing de réseau appelé QNET a fait assez de victimes en Guinée. Celles-ci ne cessent de porter plainte au niveau du Secrétariat général de lutte contre le grand banditisme et le crime organisé. Le samedi 24 mars, d’autres victimes, dont un imam de la Carrière du nom Oustaz Ibrahima Bangoura, ont expliqué comment QNET leur a fait rêver.

Outaz Ibrahima fait le gardiennage dans une entreprise évoluant dans l’industrie à Conakry. Ces « arnaqueurs » ont réussi à souscrire à QNET avec dix millions francs guinéens.

« C’est un petit frère qui  est venu me dire de prendre l’argent que j’ai gagné là où je travaille pour déposer à QNET. Je lui ai dit que je vais d’abord terminer le bâtiment que j’ai commencé à construire. Il m’a dit que si je souscris à QNET que je vais avoir beaucoup d’autres bâtiments. Nous sommes partis au Palais du Peuple où se faisait la présentation. Ce jour-là, j’ai trouvé un autre monsieur avec qui je lis le Coran. Tous mes amis m’ont convaincu de souscrire. Je suis allé à la maison prendre mes 10 millions GNF que j’ai donnés à mon ami de l’école coranique. Les autres sont venus me demander de retirer l’argent des mains de ce dernier car ils ne sont pas dans le même groupe. La nuit, mon ami m’a redonné l’argent et je l’ai remis aux gens là la nuit. Ce jour là, ils m’ont dit de mettre deux personnes chaque côté. J’ai mis mon fils d’un côté et ma petite sœur de l’autre », a expliqué l’imam d’une mosquée à la Carrière. Quand il a su que c’était une affaire louche, il a demandé à ce qu’on lui restitue son argent. Mais c’était déjà peine perdue. On lui a opposé un niet catégorique.

« Cet argent-là, poursuit-il,  je l’ai gagné dans le travail de gardiennage de nuit que je fais. Là-bas, même si je vais à la prière, on me sanctionne. C’est cet argent que QNET m’a retiréJe me demande au président Alpha Condé de nous aider à nous débarrasser de ces gens là chez nous. »

Selon le commissaire Foromou Soropogui, membre de l’équipe qui enquête sur cette affaire, son service a arrêté les présumés arnaqueurs. Remis à la justice, au tribunal de Mafanco, précisément, ils ont été libérés peu après. Ce qui, estime-t-il, est regrettable. « Il y a un regret qui m’anime aujourd’hui, en ce qui concerne la libération de certains suspects arnaqueurs interpellés par notre service et mis à la disposition du tribunal. Ces suspects avaient à leur tête leur patron, le nommé Souleymane Doumbouya, directeur national de la Communication. Le jour de leur dépôt, ces arnaqueurs ont été libérés. Derrière Doumbouya, il y a Koffi Richard (Ivoirien), Akoï Onivogui, Idrissa Diallo, Jacques Pépé Gamamou, Dafou Jacques, Mme Diallo qui répond au nom de Berthe, reconnue Mme PIVI, Meledy Erma (Ivoirien) », déplore-t-il.

Déjà, ajoute le commissaire Soropogui, 54 millions de dollars ont été retirés des mains des citoyens par QNET. « Le regret aujourd’hui, c’est que QNET, cette organisation criminelle, a pu faire adhérer 108 mille membres et chaque membre a payé de 500 à 700 dollars. Ce qui fait un montant colossal de 54 millions de dollars », précise-t-il.

Les membres de QNET bénéficieraient du soutien des personnes haut placées. Ce qui leur donne de la force. La participation de certains officiers à la promotion de cette structure a donné la confiance aux citoyens les poussant à souscrire.

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« Il y a un mois, 40 officiers ont été invités par QNET à un hôtel de la place pour leur expliquer que leur structure n’est pas une activité illicite. Et tous ces officiers ont cru à ça et les accompagnent dans leur promotion », a-t-il ajouté.

Kabinet Souaré, ex directeur des laboratoires et pharmacies aurait délivré le document qui a permis à QNET de faire ses activités en Guinée.

« On fait comprendre aux populations qu’on a certifié que cette activité est licite. Nous avons des documents qui en font foi. L’autorité qui aurait délivré ce document là a été interpellée et a reconnu les fautes graves qu’elle a commises. Il s’agit de Souaré Kabinet, l’ex directeur des pharmacies et laboratoires », a expliqué M. Soropogui.  C’est ex directeur qui a émis l’AMM (autorisation de mise su le marché). Il aurait même demandé pardon. A la question de savoir s’il a été arrêté, le colonel Moussa Thiégboro indique que « les enquêtes sont en cours. »

Pour étouffer l’affaire, QNET aurait proposé une forme somme au Secrétariat général des services spéciaux de lutte contre la drogue, du grand banditisme et du crime organisé : « Ils ont même proposé 300 millions au service. Chose qui a été refusée. Et ça c’était même le premier jour de l’interpellation  pour ne pas qu’ils soient gardés en prison. »

Puisque les membres de QNET bénéficient des soutiens sans faille de certaines personnalités influentes dans l’Administration, ceux qui ont souscrit à ce marketing de réseau n’ont que les yeux pour pleurer.

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