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Annoncé pour « kidnappé et torturé » : un militant de l’UFDG parle depuis les locaux de la DPJ

Il ne faut pas être « plus catholique que le Pape ». Cette assertion qui colle bien au cas Lamarana Gongoré Bah, actuellement en détention à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DPJ). Il parle pendant que dans l’opinion et même au sein de l’UFDG, on évoque plutôt un kidnapping sur fond de tortures, image à l’appui, et que la police avance une « interpellation » en lien à un cas de criminalité. L’intéressé, lui, coupe la poire en deux.

On ne le dira jamais assez. Les conditions et raisons de l’’arrestation de ce militant de l’opposition défraient la chronique dans la Cité. Selon une source proche de l’UFDG, parti dans lequel le jeune concerné milite, son cas est présenté comme suit : « Lamarana Gongoré Bah, domicilié au quartier Bambéto, membre de l‘UFDG est à l’interrogatoire après une séance de tortures. Il a été kidnappé vendredi dernier et transporté, les yeux bandés, dans une maison vers Coyah où il a été torturé toute la nuit et toute la matinée du samedi pour lui demander de dénoncer Cellou Dalein, son épouse Hadja Halimatou Dalein et Ousmane Gaoual Diallo comme étant les commanditaires des crimes commis sur l’axe lors des manifestations de l’opposition. Il a été transféré le samedi à la DPJ où il est encore détenu. »

Une version que contredit le Directeur central de la police judiciaire joint au téléphone par Guinéenews. Selon le commissaire Aboubacar Fabou Camara, Directeur central de la police judiciaire, l’arrestation de Lamarana est liée à « l’affaire Macinga », présenté comme « le criminel » qui sémait la terreur à Wanindara. Plus loin, commissaire Fabou déclare que Lamarana séjourne actuellement dans les violons de la DPJ, le temps pour ses services de vérifier si l’intéressé fait partie de ceux qui sont dénoncés par Macinga. « Quelqu’un qui a fait des attaques à main armée et qui dit avoir reçu de l’argent pour perturber le jour des élections…»

Dans sa version, le patron de la DPJ rejette catégoriquement le terme « kidnapping » pour utiliser « l’interpellation ». Même s’il reconnaît qu’il ne connait pas les conditions dans lesquelles Lamarana a été arrêté. Mais pour en avoir le cœur net, au téléphone, le commissaire Fabou nous a fait écouter une conversation dans laquelle il pose la question à un quelqu’un qui répond que la photo brandie comme preuve des sévices corporels subis par Lamarana, n’est pas récente. Même si l’image est la sienne et qu’il dit avoir été violenté avant son arrivée à la DPJ. « Ça, ce n’est pas ici mais ils (les agents ndlr) m’avaient torturé », répond une voix masculine à la question du commissaire. Et de préciser plus loin que cette photo d’un jeune homme au visage ensanglanté «… n’est pas une torture. » La même voix rappelle que ‘’cela fait un an et quelque… que cette scène a eu lieu », sans pouvoir en dire davantage. Interrompu dans son élan par son interlocuteur.

Ce qui conforte tout de même le patron de la DPJ dans sa position quand il dit que la torture est une pratique bannie des méthodes de ses services. Cependant, il n’exclut pas que le fait que l’attitude de la personne interpellée puisse pousser certains agents des forces de défense et de sécurité à utiliser la méthode musclée.

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