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Arnaque dans une transaction d’or : Quand un homme d’affaires étranger tombe dans un piège facile

C’est au mieux une « arnaque » comme cela arrive souvent dans le business des métaux précieux en Guinée selon les observateurs du secteur des métaux précieux en Guinée. Monsieur Alexendre Suner, homme d’affaire domicilié en Grande Bretagne, de l’entreprise CONSUL UNIVERSAL GROUP, se dit victime d’une sorte d’escroquerie «savamment orchestrée» par des partenaires détenteurs de passeports guinéens.

Le plaignant accuse messieurs James Camara et Ahmed DIAKITE de l’avoir floué en le faisant miroiter une grosse affaire de transaction d’or et d’autres engins. Le premier serait à la tête de SODICO MINERAL AND METALS SARL, une entreprise supposée exercer dans «le commerce de l’or en République Guinée ». Quant au second, il serait le patron d’ETS INTERNATIONAL DE TRANSIT SARL, «agréée pour l’exportation et transport d’or depuis la Guinée ».

Selon le récit fait à Guineenews, l’affaire remonte à septembre dernier ; quand «la société minière guinéenne «SODICO Minerals and Metals SARL», représentée par M. James Camara, a contracté nos services pour acheter et expédier des machines, outils et autres actifs miniers en Guinée…»

Selon un premier contrat, rapporte M. Suner, « génériquement, l’accord était que SODICO commanderait ces produits sur une base régulière. En revanche, SODICO paierait nos services et ces actifs ainsi que leurs frais d’expédition avec des livraisons croissantes d’or à Barcelone (Espagne). Le volume total de ce contrat était de 10 000 kg de lingots d’or à livrer en 2 ans. Ce contrat identifié comme le «contrat de service» livrerait des marchandises à SODICO en Guinée pour une valeur totale de plus de 268 millions d’euros. »

Mais ce premier contrat, à en croire à notre interlocuteur, a été conditionné par un préalable.  « Avant de signer le «contrat de service» ci-dessus, M. Camara (SODICO) faisait la demande impérative d’utiliser son exportateur et expéditeur recommandé en Guinée pour livrer l’or. Cette société agrée par SODICO était «ETS International Transit SARL», représentée par M. Ahmed Diakité. En conséquence, les trois sociétés (SODICO, ETS et nous) ont signé un deuxième contrat, également pour 2 ans, à fin d’exporter et livrer l’or de SODICO à Barcelone», confie-t-il.

Et d’expliquer que «dans le cadre de ce second contrat de livraison, SODICO et ETS s’occuperaient de faire emmètre et payer, conjointement et solidairement, tous les documents en origine, taxes d’exportation, frais d’expédition et d’assurance pour le transport des lots d’or de la Guinée en Espagne». Ajoutant que « de l’autre côté, nous nous engageons à payer ETS un tarif de 335 euros par kg, afin que le métal arrivât légalement à l’entrepôt douanier de l’aéroport de Barcelone. Ce deuxième contrat identifié comme le «contrat de livraison» apporterait à ETS un montant total de 1,6 million d’euros. »

Jusque-là tout a semblé bien se passer aux yeux d’Alexendre Suner ; rassuré du fait que tous ces contrats soient signés à la main, sous le regard attentif de son représentant, Manma Diabaté qui fait également office de témoin dans les documents. Mais c’était sans compter le côté frivole de «ses partenaires » qui, en dépit des garanties verbales et écrites remettent en cause les termes contractuels.

L’arnaque révélée

En tout cas, dans la partie de sa narration intitulée « ARNAQUE PREMÉDITÉ », M. Suner rapporte que «selon le « contrat de livraison », ETS (M. Camara) a fourni un reçu de réception d’ETS pour le premier lot d’or, ainsi que des documents supplémentaires (supposément) du Ministère des Mines et de la Géologie et du Ministère du Commerce et de l’Industrie; à savoir, certificat d’origine et de propriété, certificat d’origine propre et non criminel et certificat d’analyse. Immédiatement, SODICO remettrait ces documents originaux à ETS afin que M. Diakité lançât le processus d’exportation et d’expédition. Quand même, le certificat de propriété n’était pas émis selon les termes du contrat, mais j’acceptait les changements. »

Dans la même lancée, il ajoute que « toujours dans le cadre du «contrat de livraison», ETS a envoyé sa facture pour les tarifs convenus de 335 euros par kg pour la première livraison d’or avec une valeur marchande de plus de 230 000 euros. Avant de payer cette facture, je reconfirmais par écrit avec ETS qu’il n’y aurait pas des documents supplémentaires que ceux énumérés dans le «Contrat de livraison» (c’est-à-dire les références 1.a à 1.f de l’Article 1). En plus, ETS aussi identifiait quels documents proviendraient de SODICO et quels d’ETS. En étant tout apparentement claire, je payais la totalité de la facture à ETS. Des ce moment là, j’attendais d’ETS la date et les détails du vol pour faire les préparatifs d’atterrissage avec les douanes espagnoles et ma raffinerie agréée en Espagne. »

Supposément, selon le récit « à ce moment-là, ETS détenait déjà tout: l’or, les documents et leurs tarif payé (argent). Cependant, ETS s’est senti à tort en position de force et a commencé un chantage honteux, ETS refusant d’exécuter sa part et demandant que plus d’argent leur soit versé. La raison «officielle» était l’absence d’assurance de transport. Cependant, j’ai rappelé à M. Ahmed Diakité (PDG d’ETS) que l’assurance était explicitement payée dans le cadre de leurs tarif, tels que rédigés et signés, de sa propre main, tant sur le «Contrat de livraison» que sur la facture payée. Tout le monde a appelé et insisté auprès de M. Ahmed Diakité (ETS) sur sa position illégale et frauduleuse, demandant plus d’argent pour exécuter le contrat et kidnappant le métal tout en demandant des frais de garde («demurrage»). Malhonnêtement, ETS était la partie arrêtant l’ensemble de la transaction mais exigeant aussi des frais de retard (!?) »…

«Heureusement» pour M. Suner, selon son propre témoignage, il ne cèdera pas. « Pour l’instant j’ai payé que la facture d’ETS (1675 euros) plus 2000 euros additionnels ». « Pas d’autres payements », insiste-t-il.

Une version des faits que Guineenews a tout fait pour recouper, notamment auprès des mis en cause. Impossible même de savoir s’ils existent. Des trois (3) numéros de téléphones en notre possession, un seul sonne, sans interlocuteur au bout du fil. Même pas une seule réaction aux messages (SMS).

Flou autour de l’existence des sociétés

Une attitude qui a nécessité qu’on cherche à en savoir davantage sur les sociétés concernées au moins. Ce qui a conduit à un premier passage au ministère des mines et de la géologie, où des services compétents mis à contribution n’ont retrouvé aucune trace de SODICO et ETS.

Un autre contact, toujours au ministère des mines, indique sans ambages que « les deux sociétés n’existent pas dans le cadastre minier. » Cette source ajoute « qu’il y a trop de fausseté dans ce domaine en Guinée. »

Une lecture corroborée par celle du Bureau National d’Expertise (BNE) pour lequel, il n’y a aucun doute qu’il s’agit de « faux dossiers ». Il ne faut surtout pas se fier aux numéros d’immatriculation au registre du commerce (RCCM) fournis par les vrais faux hommes d’affaires.

Pour être habilité à exercer le commerce de l’or en Guinée, il y a des documents indispensables, rappelle la directrice aux yeux de laquelle, le plaignant n’est pas exempt de reproche. « Il devait demander une copie de la licence signée du ministre des mines », remarque-t-elle. Rappelant que ce document est signé par le ministre des mines.

Et Mme Sall Anne Marie Sacko d’ajouter que pour le commerce de l’or, il faut non seulement «la licence enregistrée au secrétariat général du gouvernement mais aussi la carte acheteur liée à la licence ». Précisant que « les deux documents sont valables pour une année ».

Dans son raisonnement, la directrice du BEN part du principe qu’un homme d’affaires sérieux ne peux pas signer de contrats dans un secteur dont il ne connaît pas les principes de base. C’est basique!

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