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Arrêt sur image : des réalités qui justifient pleinement la ré immatriculation du parc automobile

Nous vous proposons cet exemple qui montre bien ce à quoi peut conduire le  laisser-aller ambiant et le manque de rigueur dans le contrôle.

Nous voyons là un véhicule sans numéro qui circule librement en ville.  Cela ne peut se voir que chez nous. En plus, il s’agit d’un véhicule, genre haut de gamme, qui a dû coûter au bas mot une centaine de millions de francs à son propriétaire. Quand on se dit que, peut être, ce dernier, quoique nanti, rechigne, traîne  les pieds ou se refuse à se mettre en règle, cela est tout simplement désolant, ahurissant et révoltant même.

 Des conséquences de plusieurs ordres découlent de ce type de comportement. Tout le monde perd: le propriétaire, les autres citoyens (c’est-à-dire nous) et l’Etat.

Véhicule non immatriculé : son acquéreur doit à l’Etat des frais de dossiers qu’il doit acquitter au trésor ; il ternit l’image du pays à rouler ainsi, aux yeux d’un étranger qui vient chez nous ; si son véhicule lui est volé sans numéro d’immatriculation, la probabilité qu’il a de le retrouver, est très mince ; des crimes et attaques se font souvent avec des véhicules sans numéro. Si par hasard, le véhicule signalé est de même marque ou couleur que le sien, les enquêtes qui en découlent peuvent s’orienter vers lui; il n’est pas assuré pour se garantir des dommages qu’il peut causer aux tiers en cas d’accident.

Pour peu qu’il veuille bien réfléchir et comprendre, exceptées la taxe unique et la visite technique qui ne sont pas directement exigibles pour le moment, il y a tous ces manques et risques à prendre en compte.

Voilà un sujet auquel nous allons consacrer quelques réflexions. Mais, avec tout ce qui s’annonce chez nous dans ce domaine précis, nous sommes rassurés que bientôt on en aura fini avec ce genre de questions et de comportements. Le département des Transports a annoncé une réimmatriculation du  parc automobile national. Une campagne initiée par le gouvernement, à l’effet d’assainir ce secteur qui est resté statique depuis 28 ans. Le lancement de cette vaste opération est prévu dans la première semaine du mois de janvier 2021.

Pour la petite histoire, il est important de souligner que depuis 1992, date de lancement de la dernière immatriculation encore en vigueur, ce secteur n’a jamais plus été visité par aucune réforme, aucun projet de suivi-évaluation. On l’a laissé évoluer, sans accompagnement, ni contrôle et la nature ayant horreur du vide, des individus mal intentionnés, adeptes du contournement des règles pour le gain facile, ont vite perçu les failles du système qu’ils ont exploité pour assouvir leurs desseins. Ils l’ont infiltré entièrement, dans tous ses compartiments, pour en travestir le fondement initial.

Ainsi, par le jeu de la corruption, de nombreux citoyens, partisans de la facilité pour l’acquisition de documents administratifs, font recours au vaste réseau de démarcheurs, intermédiaires et faussaires, en grenouillage permanent dans les bureaux régionaux de transports terrestres et ailleurs, sur le territoire national. Ils sont disséminés partout et on les rencontre même dans les quartiers, par le jeu des complicités.

Ces personnages sont sollicités pour l’obtention de n’importe quel document administratif concernant une automobile ou une motocyclette. Il suffit de payer ce qu’il faut. Si c’est un certificat d’immatriculation, (carte grise) que vous voulez pour n’importe quel engin, même si lui le faussaire, ou tout autre agent du service public habilité ne l’a jamais vu, le document vous parvient quand même toujours, apparemment bien fait, signé et cacheté. Un vrai-faux document que vous utilisez librement, tout le temps et sans aucun problème. Par le jeu du laxisme, des contrôles superficiels et de la corruption.

Dans tout cet imbroglio, vous n’aurez payé que le faussaire et rien, pas un sou à l’Etat. Mais, ne vous croyez pas gagnant pour autant. Le numéro d’immatriculation porté sur la vraie-fausse carte grise, parfaitement imitée, qu’on vous a remis, n’est reporté dans aucun document administratif. Il n’est nullement mentionné dans le registre portant répertoire des immatriculations, dûment reconnues par l’Etat. Donc, comme on dit en langage militaire, votre numéro est ‘’inconnu au bataillon’’.

Quelquefois même, votre immatriculation factice est en double emploi, c’est-à-dire que son vrai attributaire existe bel et bien et roule quelque part, à travers le pays ou pas loin de vous. Alors, prenez garde!

En cas de problème, vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même, d’autant que pour régulariser votre dossier, vous n’avez pas suivi le circuit normal. En plus, vous devez à l’Etat les frais requis pour le trésor, si vos documents avaient été régulièrement soumis et traités.

Comme on peut l’imaginer, ces contournements utilisés pour passer outre les règles établies ne sont pas sans effet. Les conséquences qu’ils entraînent impactent négativement les planifications que l’Etat entreprend à l’échelle macro pour une gestion correcte du parc automobile national.

Et beaucoup d’autres secteurs spécifiques, liés à la désorganisation de l’immatriculation s’en ressentent, dont nous parlerons dans nos prochaines livraisons.

Et gageons que cette campagne de réimmatriculation atteindra ses objectifs. Entre autres, permettre au  département chargé des Transports de venir à bout de tous les problèmes récurrents et facteurs bloquants ; aboutir, avec l’appui des partenaires, à un assainissement complet et pérenne du parc automobile national  et une intégration effective et parfaite du transport routier dans le processus de développement social et économique du pays.

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