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Au ministère de la Justice, on estime que Dr Faya « n’a jamais présenté ses excuses»

En détention à la prison centrale de Conakry depuis le 2 août, suite à une plainte pour ‘’diffamation’’ du ministre de la Justice, l’opposant Dr. Lansana Faya Millimono a été longuement auditionné ce mardi 6 août par le doyen des juges d’instruction du tribunal de Kaloum Djeila Barry et le substitut du procureur Lansana Sangaré.

L’instruction du dossier se poursuit. Pendant ce temps, Faya reste en prison. Pour combien de temps ? La détention préventive, c’est jusqu’à quatre mois (renouvelable une fois). Mais l’opposant peut bénéficier d’une liberté en attendant son éventuel procès.

Du côté du ministère de la Justice, on n’est pas prêt à lâcher l’affaire. C’est du moins ce qui ressort d’un entretien avec le porte-parole du ministère.

« En ma connaissance, Faya Millimono n’a jamais présenté ses excuses ni au ministre, ni au ministère », nous a indiqué Sékou Keita, conseiller chargé de la communication du ministre Mohamed Lamine Fofana et porte-parole du ministère de la Justice. « Il n’a jamais appelé le ministre pour lui dire qu’il a confondu son nom à celui d’un autre. Il ne lui a jamais écrit non plus. Où a-t-il alors présenté ses excuses. Dans la presse, il dit qu’il a été rectifié par les uns et les autres qui lui ont montré qu’il était dans l’erreur et qu’il retire donc ce qu’il a dit. Sauf que retirer ce qu’on a dit ne veut pas dire qu’on a présenté des excuses », a dit le porte-parole du ministère. Pour Sékou Keita, Faya Millimono a présenté ses excuses à une certaine opinion, mais pas à la personne victime de la diffamation. Il lance même le défi de lui trouver des excuses écrites de Faya adressée au ministre.

« Une affaire qui résonne réagir jusqu’aux Nations unies »

Sékou Keita pense aussi que Faya Millimono pouvait faire publier une déclaration dans la presse dans laquelle il présenterait officiellement ses excuses au ministre. Puisque, dit-il, l’affaire n’est pas aussi simple que ça. « C’est une diffamation qui a porté une atteint notoire à l’image du ministre de la Justice. C’est une affaire qui a fait réagir jusqu’au Nations unies… », a révélé le porte-parole du ministère de la Justice.

En revanche, les avocats de l’opposant persistent que leur client a présenté ses excuses au ministre et ne comprennent toujours pas pourquoi l’affaire a pris une telle tournure. Les avocats se demandent également pourquoi leur client est poursuivi sur la base du Code pénal et non à partir de la loi sur la liberté de la presse. « C’est une violation. Parce que le ministre a joint un article de presse à sa plainte. Il est donc conscient que les propos de  Faya ont été tenus par voie de presse », critique Me Faya Gabriel Kamano, l’un des avocats de Faya Millimono. « Il (Faya) est poursuivi la base des dispositions de l’article 363 du Code pénal ( La diffamation est toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou de la collectivité à laquelle le fait est imputé…), mais pour nous c’est un délit de presse », renchérit Me Salifou Béavogui qui se dit être préoccupé par l’utilisation du Code pénal.

L’avocat estime aussi que la procédure a été violée. Puisque, dit-il, le « citoyen » Mohamed Lamine Fofana qui a porté plainte à la Direction de la Police Judiciaire devrait être entendu à l’enquête préliminaire. Ce qui n’a jamais été le cas.  

« L’infraction de dénonciation calomnieuse et de diffamation a été commise par un individu qui n’est pas journaliste. Nous ne poursuivons pas celui qui a publié, mais celui qui a fait la dénonciation et la diffamation », a répliqué le substitut du procureur Lansana Sangaré, qui a été joint au téléphone par Guineenews. Pour le représentant du ministère public, c’est le code pénal qui doit donc être utilisé…

 

 

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