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Baadicko sur la détention d’opposants : « nous sommes dans les méthodes bien connues de la 1ère République où on faisait disparaître les gens… »

Les opposants au régime d’Alpha Condé, Ibrahima Chérif Bah, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), des anciens députés Ousmane Gaoual Diallo et Cellou Baldé (UFDG), Abdoulaye Bah, ancien maire de Kindia (UFDG) et Etienne Soropogui, président du mouvement ‘’Nos Valeurs Communes’’ (NVC) ont été placés sous mandat dépôt à la Maison centrale de Conakry.

Joint au téléphone ce mardi 17 novembre pour recueillir sa réaction, le député et président du parti Union des Forces Démocratiques (UFD), Mamadou Badicko Bah n’est pas allé avec le dos de la cuillère.

« Nous sommes fidèles à l’Etat de droit même si le pouvoir viole la loi (…). Nous avons énormément d’anomalies dans ce pays. Avant de me prononcer sur l’arrestation des opposants, je voudrais d’abord parler de tous ces gens qui sont mis au secret. Ils ne sont pas non seulement à la disposition de la justice mais aussi ni leurs familles ni leurs avocats ne peuvent accéder à eux. Il y a déjà des centaines de personnes qui se trouvent dans cette situation qui ne nous permet de savoir s’ils sont morts ou s’ils sont vivants. C’est la première grande anomalie à dénoncer », a-t-il déploré.

Et de poursuivre en ces termes : « il y a aussi la situation des gens qu’on a ramassés notamment Souleymane Condé des Etats-Unis dont on ne parle plus. On ne sait même pas ce qu’on lui reproche. Il y a également le vice-maire de la commune de Matam, Ismaël Condé qui a fait un premier tour en prison et qui est encore détenu on ne sait pourquoi. Nous ne savons pas si ce dernier aussi a incité à la violence ou s’il a fabriqué des armes. Nous sommes en train de trainer les mêmes méthodes que le premier régime, ce qui n’est pas normal. »

S’agissant des dirigeants politiques incarcérés, le député Badicko Bah dira ceci : « cela veut dire que le droit n’est pas respecté parce qu’il n’y a pas ce qu’on appelle la présomption d’innocence.  Quand on reproche quelque chose à quelqu’un, il y a d’abord la présomption d’innocence. Tant qu’on n’a pas la preuve qu’il va fuir ou qu’il va chercher à entraver l’action judicaire pendant l’enquête, on le laisse en liberté provisoire jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie. Nous estimons que dans un Etat de droit normal, ils devaient bénéficier d’une présomption d’innocence. Tel n’a pas été le cas », a-t-il condamné.

Pour la petite histoire, il a fait remarquer que la politique de la chaise vide n’est pas une solution. Il a rappelé que si ces derniers avaient pris part aux élections législatives, qu’ils pourraient avoir une forte chance d’être députés. Ce qui, estime-t-il, les aurait évité d’aller en prison à cause de l’immunité parlementaire.

Puis de rappeler : « il n’y a pas ce qu’on n’a pas dit en mettant en garde quant à l’instauration d’un parti ‘’unique’’ en République de Guinée et le danger du boycott. Si ces opposants avaient l’immunité parlementaire, d’ailleurs ils sont tous des grands dirigeants du parti, il y avait une grande chance qu’ils se retrouvent à l’Assemblée nationale et aucun Etat qui se respecte ne peut se permettre de mettre en prison n’importe comment un député qui bénéficie de l’immunité parlementaire. Il va falloir alors que le cas soit extrêmement grave pour qu’on mette un député en prison. Voilà ainsi la facture du boycott qu’ils sont en train de payer. Il faut que l’Etat de droit soit appliqué. Nous sommes dans les méthodes bien connues de l’époque de la première République où on faisait disparaître des gens. Il y a des choses très graves, on a tué des gens des deux côtés. Nous ne pouvons pas dire qu’il n’y pas de problème mais, il faut que le droit soit respecté à un certain niveau surtout quand on n’a pas la preuve que les mis en cause peuvent refuser de se présenter devant la justice (…) »

 

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