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Bilan annuel : le secteur minier affiche une embellie malgré le Covid-19 et les crises électorales

Pour 2020, le secteur minier guinéen a pu résister à la pandémie de coronavirus et aux crises électorales, qui se sont déclarées tout au long de cette année noire pour notre pays. C’est d’ailleurs ce secteur qui a permis à notre économie de surmonter les  chocs provoqués par cette crise sanitaire sans précédent.

Ainsi, pour les actions menées selon une «synthèse des activités du ministère des Mines et de la géologie en 2020», il y a eu des objectifs prioritaires déclinés qui ont produit des résultats à mettre au compte du «plan d’action quinquennal 2016-2020 » dudit ministère. Ainsi, note le document dont Guineenews a reçu copie, il y a eu «une plus grande affluence des investisseurs, une intensification des activités d’exploitation et un meilleur suivi des activités sur le terrain». Sans oublier le fait que «les impacts des activités sur l’économie nationale se sont également accrus».

C’est notamment le cas de l’amélioration de la gestion cadastrale, avec « 66 demandes de renouvellement de Permis de Recherche, dont 48 traitées; 33 demandes de prolongation de Titres Miniers, dont 28 traitées; 51 demandes d’Autorisations de reconnaissance traitées; 36 demandes D’Autorisation d’Exploitation de Carrière Permanente traitées; 02 demandes D’Autorisation d’Exploitation de Carrière Temporaire traitées; 01 demande d’Autorisation de Recherche de Carrière traitée; 93 demandes de Permis de recherches traitées; 08 demandes de Permis d’Exploitation Semi-industrielle traitées; 05 demandes de Permis d’ Exploitation-Industrielle traitées; 01 demande de Concession Minière traitée; 01 demande de mise à disposition de Zone d’ Exploitation;  06 demandes de mise à disposition des Zones Stratégiques traitées».

Autres résultats obtenus selon le département en charge des mines, c’est au niveau de «l’amélioration du cadre des investissements en cette année » qui «a contribué à l’accroissement des engagements d’investissements dans le secteur minier »…

A titre illustratif, le document énumère «la signature de la Convention de Base entre la République de Guinée et la Société Winning Consortium Simandou pour l’exploitation du minerai de fer des blocs 1 et 2 de Simandou ; la signature de la convention entre l’Etat guinéen et la société Chalco pour la construction d’une usine d’alumine dans la préfecture de Boffa ; La diversification de l’investissement à travers les projets miniers intégrés ».

Données chiffrées

L’illustration la plus éloquente du cadre des investissements, toujours selon le document, c’est «la production de la bauxite (qui) dépasse désormais les 70 millions de tonnes permettant ainsi à la Guinée de se hisser à la deuxième place de producteur mondial de bauxite derrière l’Australie ».

Le suivi des activités minières fait également partie des objectifs atteints par le ministère qui a produit des résultats  avec « l’amélioration des performances des filières bauxite or et diamant ». En tout cas à en croire au Bureau des Évaluateurs des quantités et qualités des produits miniers à l’exportation.

Les équipes de ce bureau, indique le document synthèse, au 3ème trimestre 2020, couvraient 12 sociétés minières dont 4 à Boffa  (Bel-Air Mining (Alufer), Chalco Guinea Company, AGBE2A…); 5 à Boké (CBG, SMB, CDM Henan Chine, GAC et COBAD);  01 à Forécariah (Ashapura) et 2 à Conakry (CBK et FRIGUIA). Depuis le déploiement des équipes, précise le document, «plus de 120 millions de tonnes métriques ont  été contrôlés et  1 160 navires inspectés entre janvier 2019 et septembre 2020 ».

Dans le même sillage, au compte du Bureau National d’Expertise, des résultats ont été enregistrés. Pour la filière diamant par exemple, «le total des exportations est de 87 248,98 carats pour une valeur de 5 021 381,54 Dollars US.

Au niveau de l’or, toujours selon le ministère des mines, « le total des exportations artisanales par les comptoirs d’achat et d’exportations s’est chiffré à 70 944 548 grammes, soit 70 tonnes 944 548 grammes». Pendant que «le total des exportations minières par les sociétés semi-industrielles et industrielles s’est chiffré à 14 354 256 grammes, soit 14 tonnes 354 256 grammes. »

Il a été fait mention également d’une «amélioration de la connaissance géologique » et d’un «renforcement des capacités de l’administration minière et impacts économiques »… Également, d’autres résultats en ce qui concerne le contenu local, avec la bourse de Sous-traitance et du Partenariat (BSTP) qui, au 3ème trimestre 2020, compte cinq (5) Sociétés Minières membres de BSTP par exemple. Enregistrant 1626 PME membres de la BSTP, avec  des contrats octroyés d’une valeur de 17.181.831 USD, pendant que les crédits/Prêts octroyés par les Banques Partenaires au PME membres de la BSTP s’élèvent à 7.874.894 USD…

Anticipation sur les effets de la crise sanitaire

Ces résultats non exhaustifs  mais très symboliques n’auraient pas été possibles en cette année de covid-19, sans l’anticipation dont le département a fait preuve. A en croire aux informations recueillies sur le site d’information du ministère des mines et de la géologie,  il a fallu prendre les devants «pour faire face (…) au risque de baisse d’activités causée par la pandémie du Coronavirus 2019 ».

Sur ce portail officiel dédié au secteur minier guinéen, il apparaît que «le gouvernement guinéen, à travers le Ministère des Mines et de la Géologie, en concertation avec la chambre des mines, les sociétés minières et les autres départements concernés, a mené plusieurs actions visant à mitiger les risques auxquels le secteur fait face, conformément aux directives du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, et aux orientations du Chef de l’Etat ». Et que «dès l’apparition de la pandémie du Coronavirus en Guinée, le département a engagé des consultations avec les sociétés minières et les autres acteurs du secteur afin d’évaluer les risques auxquels le secteur est exposé, prendre les mesures de mitigation, et cerner les impacts prévisibles de cette pandémie sur le secteur minier guinéen. »

Il y a eu par exemple «la consultation formelle des sociétés minières, le 8 mars 2020, sur l’impact de la pandémie du Coronavirus sur leurs activités et les mesures de mitigation prises en leur sein… ». Et «sur la base des réponses obtenues des sociétés et autres acteurs, le Ministère a identifié, le 31 mars 2020, les principaux risques et les mesures de mitigation, qui ont alimenté le plan d’actions du Ministère et le plan de riposte économique du Gouvernement rendu public le 6 avril 2020 ».

Dans le cadre de «la mise en œuvre des mesures identifiées au sein du secteur … », il y a eu « la réorganisation du travail et la prise de mesures strictes de sécurité sanitaire, notamment les gestes barrières, au niveau de toutes les structures du Ministère avec répercussion sur les sociétés minières, le 25 mars 2020 ». Également « la réévaluation des prévisions de production de bauxite et d’or industriel au titre de l’année 2020, au 15 avril 2020 ».

L’une des mesures phares prises par le ministère face aux  «risques commerciaux, financiers et économiques », c’est «…l’accélération du traitement des demandes des sociétés minières pour éviter toute perte d’opportunité commerciale », indique le document.

Décalage entre la lecture officielle et le regard des observateurs

Mais si dans ce document, il n’est fait mention que des performances réussies par le département des mines, il ne faut pas perdre de vue que le secteur minier n’a pas forcément été un long fleuve tranquille tout au long de l’année. Notamment quand il s’agit des questions environnementales et sociales. Le cas le plus récent qui l’illustre est celui de Dinguiraye. Début décembre par exemple, il y a eu des échauffourées dans cette ville aurifère. Pour cause, des jeunes soupçonnant l’administration déconcentrée de faire main basse sur le fonds de développement local (Fodel). Un montant de 12 milliards de dollars   payés par les sociétés minières opérant dans le secteur.

Du côté de Boké, des habitants de Hamdallaye (Sangarédi), un des villages déplacés dans le cadre de l’extension des activités de la CBG se plaignent toujours du non-respect des engagements de la plus ancienne des sociétés d’extraction de bauxite en Guinée. Et ces accusations contre la CBG et certains de ses partenaires financiers dont la société financière internationale (SFI) qui remonte à il y a deux ans au moins restent d’actualité.

A ces faits et d’autres, il faut ajouter la perception d’autres observateurs dont le regard ne corrobore pas l’embellie affichée par les autorités. Le député Mamadou Bah Baadiko qui, dans un mémorandum publié dans la foulée du vote des conventions ferroviaire et portuaire de Winning consortium Simandou illustre parfaitement le déficit de confiance entre les gestionnaires publics du secteur minier guinéen et les autres composantes de la société.

Un regard qui pourrait être différent, si d’autres mesures étaient prises par les autorités pour plus d’accès aux informations dans ce secteur névralgique de l’économie guinéenne.

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