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Bilan des 9 ans de gestion d’Alpha Condé : Ousmane Gaoual parle de « catastrophe »

En séjour dans la région administrative de Labé, le député Ousmane Gaoual Diallo a profité du micro de la rédaction locale de votre quotidien électronique Guinéenews, pour dresser le bilan des neuf (9) ans de gestion du président Alpha Condé. Le député de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) parle  d’un bilan « catastrophique », sur plusieurs plans de la vie de notre pays.

« Non c’est une catastrophe. Tous les secteurs qu’on regarde, il y a des paramètres qui sont plus importants. Pour moi, quand j’évalue la gouvernance d’Alpha Conde, je regarde d’abord qu’est-ce qui est notre tissu social ici ; quelles sont les relations entre les communautés, les familles dans notre pays. Aujourd’hui ils sont disloqués, la crise sociale, la crise relationnelle dans le pays, elle est ouverte depuis très longtemps», regrette Ousmane Gaoual Diallo.

Sur le plan économique

« Quand ils sont arrivés, effectivement il y avait un taux d’inflation assez important, ils ont réussi pendant un moment avec l’argent de Rio Tinto (allusion aux 700 millions de dollars us versés par la multinationale à l’Etat guinéen, dans le cadre du contrat sur le Simandou, ndlr), et tout a jugulé cette inflation. Mais ça se montre aujourd’hui que cette inflation-là n’était pas maitrisée, parce qu’ils ont maitrisé les variables économiques. Donc, elles étaient maitrisées par l’injection de beaucoup d’argent. Et cet argent se raréfie aujourd’hui, et l’inflation a repris depuis belle lurette. Et puis il y a la prévarication ; c’est-à-dire cette capacité qu’a eu l’État et le gouvernement actuel à mettre les clans dans l’ensemble des tissus économique, notamment minière de notre pays. Il est géré par des clans et par l’étranger. Soixante millions de tonnes de bauxites exportées chaque année, quand on imagine que la tonne de bauxite est vendue à 12 dollars, je vous laisse faire le calcul sur l’argent que l’État Guinéen a. Mais où est cet argent-là ? Il est domicilié à Singapour, au Qatar ou ailleurs. La conséquence c’est qu’il manque de devises en Guinée, alors que si les entreprises là rapatriaient ne serait-ce que 40 % de leurs recettes financières dans les banques, en domiciliant cet argent-là ici, avoir le dollar ou l’euro pour un opérateur économique, ça n’allait pas être une complication. Mais comme il garde l’argent à l’étranger, tellement qu’ils sont méchants, c’est-à-dire même gagner du dollar, c’est devenu un problème et ça pousse à l’inflation. Donc, sur le plan économique il n’y a pas de prospérité. Le pouvoir d’achat du Guinéen a baissé, il n’y a pas de croissance partagé dans notre pays », déplore notre interlocuteur.

Sur le plan  infrastructurel

« Là, il n’y a pas beaucoup de commentaires, moi j’ai mis quatre heures de temps entre Conakry et Kindia ; 135 kilomètres et j’ai quasiment mis une journée pour arriver à Labé. Je ne parle même pas quand j’ai entrepris ce matin-là, la route de Koubia. Donc sur le plan des infrastructures, ils n’ont pas été à la mesure de faire une seule route entre deux préfectures dans le pays depuis 9 ans. Ils sont là et ils aimaient critiquer ceux qui étaient là. En haute Guinée, quand je tombe sur Kouroussa, je suis très heureux de parcourir un goudron jusqu’à Kouremalé, sans aucun problème, alors que eux même, faire les 160 kilomètres qui séparent Dabola à Kouroussa, c’est encore de la mer à boire », tance Ousmane Gaoual Diallo.

Sur le plan de la dette intérieure

« Ensuite, sur le plan de la dette intérieure, c’est-à-dire la dette que l’État doit aux sociétés guinéennes, elle est passée de 500 millions à plus de 3 milliards de dollars us, de dette intérieure, c’est-à-dire que l’État guinéen a appauvri les entreprises guinéennes. Ce  qui a eu pour conséquence le licenciement des travailleurs. Si vous voyez que le bitumage de Labé s’est arrêté, c’est parce que l’État pour faire ce bitumage demande à l’entreprise Guicopress de préfinancer, il va lui payer. Et comme il ne paye pas, le gars arrête son travail et il licencie des gens, parce que l’État guinéen a fini par le réduire au néant. C’est ça la dette intérieure. Et donc la conséquence c’est de passer de 500 millions à 3 milliards de dollars, sans aucune conséquence sur notre vie. Donc, la dette intérieure a explosé, l’inflation a repris, la croissance économique tirée par les mines n’est pas partagée, les Guinéens ne voient aucun impact sur leur quotidien», accuse le député.

Sur le plan politique 

Alors, sur le plan social c’est un échec, sur le plan économique c’est une catastrophe. Sur le plan politique, on voit la tension dans laquelle baigne notre pays. Nous sommes incapables depuis 9 ans d’avoir un fichier électoral accepté, nous sommes incapables  d’organiser une élection à temps avec des règles transparentes pour tout le monde. Donc, sur le plan politique les tensions sont là et vives. »

Sur le plan sécuritaire 

« Sur le plan sécuritaire, notre pays est à l’abandon. L’armée est sous-équipée, les foyers de tension se multiplient, l’État ne peut pas sécuriser tout le monde ; les coupeurs de route, les voleurs, la brutalité des forces de défense et de sécurité à l’occasion des manifestations, tout cela montre qu’il y a encore du parcours à faire pour réconcilier les Guinéens avec les forces de défense et de sécurité. Donc, sur le plan militaire, sur le plan sécuritaire, sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan infrastructurel, c’est la catastrophe. Notre pays est en retard, retard qu’on mettra de nombreuses années à rattraper », a-t-il conclu.

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