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Bras de fer Etat-SLECG : Dr Faya apporte son soutien aux enseignants

L’annonce par le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) d’un nouveau mouvement de grève pour le 3 octobre, jour indiqué par les autorités pour la rentrée des classes, suscitent inquiétude et réactions au sein de la population. Dans cet extrait d’une interview accordée à Guinéenews sur ce sujet, Dr Faya Millimono du Bloc Libéral annonce son soutien au syndicat.

« Personnellement, j’aborde cette actualité avec assez d’émotion. Je suis d’abord un enseignant. J’ai été formé pour enseigner. Je suis ancien élève de l’Ecole normale supérieure de Manèa. J’ai enseigné et je continue encore à enseigner. Même si c’est occasionnellement. Je sais aussi que nous vivons dans un monde qui vit de l’économie de la connaissance. On s’enorgueillit d’avoir beaucoup de ressources naturelles, mais rien de tout cela ne constitue le facteur le plus important pour l’accroissement de notre économie. Les économies qui sont en avance, ce sont celles qui innovent, celles dont les populations font preuve de maitrise de la connaissance, de la technique, de la technologie. Cela nous amène à nous poser la question : comment nous pouvons faire des Guinéens des agents économiques compétitifs dans un village global dont l’économie est celle de la connaissance. C’est en investissant dans le secteur de l’éducation. L’éducation demeure encore aujourd’hui le parent pauvre dans notre pays. La part du budget consacré à l’éducation, c’est moins que beaucoup de pays de la Sous-régions. Le Sénégal par exemple accorde autour de 30% de son budget à l’éducation. Nous, c’est à peine 15% du budget qu’on accorde à l’éducation. Ça aussi c’est après beaucoup de critique. Et ce budget de 15%, il faut se poser la question à la fin de l’année ce qu’a été le niveau d’exécution. Parfois l’exécution n’atteint pas 60%. Ce qui veut dire que ce qui a été prévu n’est pas fait à 60% », rappelle le leader du BL.

Toutes choses qui amènent le président du BL à faire un état des lieux critique de l’éducation en Guinée. Pour lui, l’éducation guinéenne est dans état piteux. « Je parcoure les écoles. Si vous marchez dans une salle de classe d’une école publique, faites attention, parce vous pouvez cacher votre pied. Il y a des trous partout. Donc les infrastructures sont délabrées. Il y a des écoles où il n’y a même pas de latrines, des classes très exiguës avec des effectifs pléthoriques dans certaines salles de classes des écoles publiques. Il est difficile d’enseigner dans un tel contexte, il est difficile d’apprendre dans un tel contexte », déplore-t-il.

Au manque d’infrastructures s’ajoutent les conditions de vie des enseignants que le leader du BL dénonce. « Et en Guinée, tellement qu’on a maintenu l’enseignant dans un état de pauvreté, les populations ironisent en leur demandant s’ils enseignent ou s’ils travaillent. Comme pour dire enseigner n’est pas travailler »

Dr Faya va même plus loin : « C’est en Guinée où vous avez beaucoup d’enseignants à qui on refuse la main d’une fille parce que simplement il est enseignant. Là se pose donc la question de savoir s’il on ne devait pas commencer à penser, avant de parler de prime d’indemnité, qu’on parle d’abord du salaire ».

Parlant des 8 millions de FG demandés par les enseignants, le président du BL exhorte à la poursuite du dialogue. « Les enseignants ont parlé de 8 millions de francs guinéens, mais ils n’ont pas dit il faut ça. C’est une offre de discussion. J’ai écouté le Premier ministre dire ce n’est pas possible parce que donner 8 millions aux enseignants guinéens, c’est comme si on les paye plus que ceux de la France. Le salaire de base minimum en France pour un enseignant, c’est plus de 20 millions de francs guinéens parce que 2 000 Euros, c’est 20 millions de Francs guinéens. Je ne suis pas de ceux qui soutiendraient nécessairement que le salaire de base soit 8 millions. Mais je suis de ceux qui exigent que le gouvernement négocie avec les enseignants pour qu’un salaire décent leur soit payé. Et c’est pourquoi je soutiens les enseignants et je soutiens le syndicat de l’éducation».

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