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Célébration du 8 mars : à la rencontre des femmes détenues de Kankan !

Le 8 mars, est la journée mondiale du Droit des femmes, célébrée de diverses manières à travers le monde. A la faveur de cette commémoration, tous les regards sont tournés vers les conditions de vie de la gent féminine. Généralement considérées comme des oubliées de la société, notre rédaction mis à profit cette journée dédiée aux femmes, pour aller à la rencontre des femmes en milieu carcéral.

Nous sommes à la Maison centrale de Kankan, le seul et unique établissement carcéral de la préfecture, communément appelée « Kasso djin »

Dans cette concession carcérale, elles sont au nombre de 8 femmes qui sont placées sous les Verrous. Aucune de ces détenues n’a souhaité aborder avec nous les motifs de leurs incarcérations. Toutefois, le substitut du procureur près le tribunal de première instance de Kankan, a indiqué qu’une seule de ces 8 prisonnières a été condamnée pour meurtre de son époux. Quant aux 7 autres, elles y sont pour ‘’vols et autres affaires’’, nous confie le substitut du Procureur.

 La première détenue qu’on a rencontrée et à laquelle on attribue le nom de ‘’Karma’’ et qui était assise aux côtés des autres a fondu en larmes en nous expliquant les difficultés qu’elles endurent.

« Nous sommes des femmes incarcérées. Ce n’est vraiment pas facile de supporter cette vie pour nous. Je suis emprisonnée depuis 4 mois maintenant. Au début, c’est-à-dire les deux premiers mois, c’est l’Etat qui nous donnait à manger. Mais ces deux derniers mois, c’est nous-mêmes qui nous débrouillons pour trouver de quoi manger. On demande aux autres qui nous donnent souvent un peu de leur nourriture. Quand on tombe malade, on n’est pas prise en charge », nous a-t-elle confiés.

Quant à Odette, de la trentaine, elle déplore leurs conditions de détention tout en se réjouissant de la journée de ce 8 mars qui marque aussi le 23ème anniversaire de son garçon. « Malgré toutes nos souffrances, je suis heureuse ce 8 mars. Car, c’est l’anniversaire de mon premier garçon qui fête ce jour ses 23 ans. Il est donc né un 8 mars », nous dira-t-elle.

En raison de l’étroitesse de sa cour, cet établissement pénitentiaire n’offre aucune possibilité d’épanouissement socioéducatif et sportif à ses pensionnaires.

 « Nous sommes-là, du matin jusqu’au soir, il n’y a rien. Nous n’avons droit à aucun espace récréatif, d’apprentissage de métier ou à un gymnase. On marche, on se couche ou on reste assis. C’est tout notre quotidien », a-t-elle déploré.

Abondant dans le même sens, Sarah, notre troisième, lance un message à l’endroit de toutes les femmes.

« Je veux qu’à travers cette fête que toutes les femmes prient pour nous. Qu’elles prient pour qu’on puisse recouvrer notre liberté. Vraiment la prison n’est pas bonne pour une femme. Nous espérons de tout cœur retrouver nos familles », a-t-elle souhaité.

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