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Cellou Dalein : pourquoi je n’ai pas participé aux élections de 2020

N’ayant pas pris part au double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020 avant de se porter candidat à la présidentielle du 18 octobre qui a suivi, le président de l’UFDG essuie les critiques de maints observateurs de la scène politique qui l’accusent d’être responsable du sort qui lui est aujourd’hui réservé.

Mais Cellou Dalein Diallo a bien son argument pour se détendre. Dans l’émission Mirador de FIM FM, l’ancien Premier ministre l’a affûté dans un français facile que nous vous transcrivons entre ces lignes. Verbatim !

« L’opposition politique n’a pas boycotté ces élections (législatives, ndlr). L’opposition politique a plutôt été exclue par Alpha Condé. Je vous explique comment. Lorsqu’après la révision, la CENI a affiché les listes électorales avec 8 millions 300 mille électeurs affichés (c’était la liste officielle). Ce qui représentait 68% de la population guinéenne. 

Ce ratio est dans toute la région aux environs de 40%. Le ratio le plus élevé, c’est au Sénégal avec 41%. En Côte d’Ivoire, c’était 31%. Nous-même, en 2010, c’était 39%. Donc, il y avait trois millions d’électeurs problématiques, qui avaient déjà été identifiés lors de l’audit du fichier mené en 2018 par l’Union européenne, la Francophonie et les Nations-Unies. 

Nous nous sommes retrouvés à mon siège avec l’UFR, l’UFDG, le PADES. Bref, toute l’opposition qui détenait 45% des sièges dans l’Assemblée nationale sortante. On a dit d’exiger que le fichier soit assaini conformément aux recommandations pertinentes de l’audit d’autant plus que par coïncidence, 3 millions d’électeurs ne s’étaient pas présentés, qui étaient dans le fichier et qui étaient effectivement ces problématiques. Nous avons donc décidé de suspendre notre participation pour exiger que le fichier soit assaini.

Le pouvoir a dit que c’est à prendre ou à laisser, que le fichier est bon. L’OIF a dénoncé le fichier. Et l’organisation a été renvoyée. Alpha Condé a fait venir la CEDEAO pour confirmer que le fichier est bon. Mais c’était tellement gros que la CEDEAO n’a pas pu confirmer le fichier. Elle a dit qu’il reste 2 millions 500 mille électeurs problématiques.

Et le 18 février, Alpha Condé a parlé à la télévision. Un rappel que la Guinée a toujours respecté l’Union africaine et la CEDEAO. Comme c’est la CEDEAO qui le demande et compte tenu de l’attachement de notre pays à cette organisation sous-régionale à la création de laquelle on a participé, qu’il accepte de reporter de trois semaines les élections pour éliminer les 2 millions 495 mille électeurs fictifs. 

Par cet acte, il donnait raison à l’opposition. Il a accepté l’assainissement. Mais il dit tout de suite qu’il est hors de question d’accepter l’opposition. Donc, c’est une exclusion. On nous aurait donné l’occasion de participer ou pas, parce qu’entre temps, il avait décidé de coupler le référendum aux élections législatives. 

A partir de cette décision qui a été rendue publique à la télévision par lui-même qui dit : ‘Je reporte. Mais il est hors de question d’accepter l’opposition’. (…) Donc, c’est une exclusion, parce que le motif pour lequel on a suspendu notre participation, c’était à cause de ce fichier. Mais c’est toute l’opposition. Et donc, à partir de là, il faut accepter qu’on a été exclu du processus. Et c’est le président en personne qui a fait cette déclaration à la télévision le 18 février ».

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