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Circulation à gauche : une infraction toujours à la seconde place dans les causes d’accidents en rase campagne

Les statistiques de la gendarmerie routière sont formelles. Depuis  une dizaine d’années, la circulation à gauche occupe le second rang après l’excès de vitesse, dans la classification des infractions à l’origine des accidents constatés  en rase  campagne.  Ce phénomène assez curieux nous a conduits à en savoir plus.  Nous avons pris langue respectivement, avec le lieutenant-colonel Michel Koly Sovogui, commandant la gendarmerie routière en mission et son adjoint, le chef d’escadron Djimé Chérif Haїdara assurant l’intérim du service à ce jour. Les réponses ont toujours été les mêmes : la donne reste stationnaire et toutes les tentatives pour la faire varier sont restées sans effet, jusque là.

On en est là depuis. Chaque année, ces deux infractions (excès de vitesse et circulation à gauche) se suivent inexorablement. En attendant de trouver les moyens pour changer cet  état de fait, nous pourrions parler des conséquences qui en résultent.

Qu’arrive-t-il quand on roule à gauche ? Et bien, la réponse est simple : on fait un accident. Pourquoi et  comment fait-on un accident,  voudra-t-on savoir en plus ?  Parce que le code de la route auquel nous sommes soumis nous prescrit de rouler à droite. Dès lors, que nous nous soustrayons à cette règle, nous sommes exposés à une collision certaine avec ceux que nous croisons, vu que nous roulons comme à contre sens, dans la voie qui leur est réservée. C’est très facile tout ça, me direz-vous, et pourtant on est surpris que certains ne s’y adaptent pas.

Dans le système francophone, tout le monde roule à droite, contrairement à celui anglo-saxon qui prescrit la circulation à gauche. Des spécialistes soutiennent d’ailleurs qu’à l’heure actuelle, la tendance soit orientée vers l’adoption de la circulation à droite par la majorité des pays, à travers le monde.

L’image que nous vous proposons ici illustre parfaitement nos propos. Nous sommes dans le célèbre et sinistre virage Laakharaya (le lieu de l’au-delà) à Yombokhouré. Nous en avons déjà parlé et l’assurance nous a été donnée par les ingénieurs, que l’aménagement en cours de la route Coyah-Kouroussa a déjà sonné le glas de ce damné endroit qui  va bientôt disparaître du tracé.

Avant cela et comme nous le montre l’image, on voit bien une voiture roulant strictement à gauche qui remonte la route déformée. Imaginons un seul instant, qu’au même moment, arrive dans le sens inverse un autre véhicule, comme un camion par exemple, roulant vite sur la descente. A quoi pourrait-on s’attendre ? A rien de bon, peut-on admettre, sans risque de se tromper.

En ‘’zoomant’’ l’image nous nous sommes aperçus que le véhicule a une immatriculation étrangère et que le passager porte bien sa ceinture. Ce qui n’est pas très courant dans nos comportements au volant, à moins que le conducteur s’attende à rencontrer les gendarmes, un peu plus loin, sur sa route. Il pourrait aussi être un voyageur étranger qui traverse notre pays pour un autre. Une troisième variante existe qui n’est pas à exclure. Ça pourrait être le prototype du bon guinéen, fort capable de rouler sans  immatriculation, jusqu’au moment où il décide de se mettre en règle, de son plein gré, ou sous la contrainte.

Selon la gendarmerie routière, tous ceux qui circulent à gauche, le font délibérément. Pour certains, c’est une habitude acquise depuis leur première expérience du volant. Ils ont appris comme ça et c’est resté leur grave défaut. D’autres vous diront qu’ils tentent d’éviter un obstacle, un trou. Ils veulent remonter une route dont le côté droit est dégradé. Ils le font, ne s’attendant à personne qui vient en sens inverse. Aussitôt qu’ils engagent la manœuvre, voilà que quelqu’un surgit de l’autre côté et l’imparable se produit.  Les accidents de ce genre sont toujours graves, à cause de la vitesse en ligne droite (on veut vite passer avant l’autre) et de l’effet de surprise, doublé de la vitesse, quand les véhicules s’entrechoquent dans un virage en pente. C’est  toujours une source de morts, de blessés graves et de dégâts matériels très importants.

 Pour changer cet état de fait, il faut assurer aux conducteurs une formation et une sensibilisation constantes. Ensuite et surtout, il faut exercer un contrôle rigoureux et permanent sur la route. Ce que seule la gendarmerie routière dont c’est la mission, peut assurer efficacement. Surtout, quand elle est dotée de moyens roulants appropriés et suffisants.

Ne dit-on pas que « la peur du gendarme est le commencement de la sagesse ? » L’organisation d’une patrouille motocycliste de sécurité routière en rase campagne conforte aisément cette affirmation.

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