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Circulation routière : quand les accidents détruisent les infrastructures routières

A une heure avancée de la nuit, ce camion chargé de ferraille a dérouté pour se renverser dans le caniveau. Nous sommes à Bailobaya, non loin de la transversale T 10. La circulation était très fluide. Selon toute vraisemblance, le chauffeur a dû  dormir au volant. Heureusement, aucun blessé. Non plus, il n’a pas heurté de véhicule roulant en sens inverse ou immobilisé pour la nuit, en bordure de chaussée.

Ce genre d’accident est qualifié de « fortuit » ou « sans tiers » dans le jargon de la sécurité routière. Il ne concerne, en d’autres termes, que son auteur auquel aucun tiers n’est opposable. Généralement, en pareil cas, aucune procédure n’est engagée. Pour le citoyen lambda, témoin des faits, le jugement est simple et sans appel : «ce n’est pas grave, aidons le à dégager son véhicule». Lorsque la route a subi un quelconque dommage, on dit : « oh, qu’importe, laissez tomber, c’est pour l’état» ! Le chauffeur est ainsi absout de toute faute. Il enlève rapidement son véhicule, si les dommages subis le permettent. Sur l’état éventuel des infrastructures on ferme les yeux, même si elles sont gravement affectées. Des «bonjour et merci » sont servis à la ronde.  Chacun remerciant Dieu qu’il n’y ait rien eu de regrettable, on se sépare. La police n’est pas informée. Soit!

Pour autant, aura-t-on tout dit en concluant que cet accident est sans aucune conséquence?  Non ! Pas de blessé, certes ! Non plus, pas de dégâts matériels causés à un tiers, propriétaire d’engin roulant ou d’édifice bordant la voie. Mais, pour nous répéter, il arrive que l’infrastructure routière soit touchée. A une échelle que seuls les ingénieurs peuvent déterminer. Face à cette éventualité, nous avons la mentalité du « laisse tomber, c’est pour l’état. » Ce qui, certainement explique que nos routes, panneaux de signalisation, balises d’intersection ou de virage, glissières de sécurité ou garde-fous, parapets de pont, poteaux d’éclairage public, ne soient guère à l’abri des chauffards. Qui dégradent, cognent, renversent, arrachent, tordent, cassent et écrasent.

Cela doit changer pour qu’enfin tout le monde comprenne que la route et tous les éléments qui la composent, constituent un patrimoine commun. Ils sont à protéger. Pour y parvenir, la réduction des accidents est l’un des aspects à privilégier. Cela passe par une communication efficace au profit des usagers pour une amélioration des comportements. Mais aussi, par la sanction, à travers le «réveil» de la loi sur la protection du patrimoine routier.

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