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Clash à l’ UFDG de Bamako : le Secrétaire  fédéral Boubacar Condé jette l’éponge

Décidément, la page du scrutin présidentiel 2020 est loin d’être définitivement tournée au niveau de la Fédération de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) du Mali-Bamako. Après une série de constats et de révélations écœurantes, le feu qui couvait dans les cendres a fini par s’allumer au sommet de son Bureau fédéral. Et, pour cause, depuis environ six mois rien ne va plus entre principalement le Secrétaire Fédéral, Boubacar Condé allias Kalapo, et les mouvements des jeunes et des femmes ainsi que du groupement des Bailleurs de fonds du parti. La collecte, la gestion et l’utilisation à bon escient des fonds mobilisés lors des campagnes de la dernière présidentielle semblent être la toile de fond de la crise dont le dénouement est la démission en catastrophe du Secrétaire Fédéral. Vendredi dernier, le Secrétaire fédéral démissionnaire, Boubacar Condé, devrait faire la passation de service avec son successeur, Alpha Oumar Kayes Diallo, qui, suivant les textes du parti, assurera l’intérim pour une période maximum de six mois.

Retour sur les faits par notre correspondant permanent à Bamako ! 

Au grand dam des plus hauts responsables du Bureau politique national et du club des Fédéraux du parti à l’Étranger, le Secrétaire fédéral de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Bamako, en République du Mali, vient de signer son départ définitif et à la catastrophe. C’est suite à la rétrograde au second rang de l’ UFDG à l’issue du scrutin présidentiel et des soupçons faisant état de manque de transparence dans la collecte, la gestion et l’utilisation des fonds mobilisés lors des campagnes électorales du 18 octobre 2020.

Alertés de cette autre situation d’autant plus préoccupante, des Hauts cadres du parti de Conakry ont instruit à ce que la force reste à l’esprit des textes en vigueur et ont initié à ce que le Coordinateur des Fédérations de l’Extérieur, l’Honorable Diouma Baldé, qui était en séjour à Dakar, effectue un tour rapide à Bamako pour indiquer aux et aux autres la conduite à tenir en pareilles circonstances. Ce qui fut fait, au cours du week-end dernier.

Toutefois, selon les investigations de Guinéenews, il y a d’indices d’opacité au plan financier et de conspiration autour des résultats du scrutin présidentiel concernant les circonscriptions de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) et de Niamey (au Niger).

En effet, au plan financier, étant dans un pays sahélien comme le Mali (avec tout ce que cela sous-entend économiquement) et dans un pays en état de guerre depuis 2012, la Fédération de l’ UFDG de Bamako a été toujours traitée avec indulgence en termes de contributions et à bien d’égards. Contrairement aux autres Fédérations de l’Extérieur, aucun quota n’est imposé par le BPN à l’ UFDG/Bamako pour alimenter le Budget de fonctionnement du parti. Même les ristournes des cartes de membre et/ou d’adhésion sont réutilisées à Bamako. Cela, sans aucun Rapport financier justificatif. En substance, la principale tâche assignée au BF de Bamako consiste juste à œuvrer à la mobilisation et à l’enrôlement de ses militants puis leur faire participer massivement à tous les processus électoraux; car, le Mali c’est à la fois un fief naturel du RPG au pouvoir et une circonscription formant, au plan électoral, un mur mitoyen avec la Haute Guinée. Sur ce plan, la mission a été accomplie puisqu’à chaque fois que les élections sont organisées de manière transparente c’est l’ UFDG qui arrive en tête (précisément dans les villes de Bamako, Kati et Kayes). Ça c’était devenu un acquis même pour la formation locomotive de l’opposition guinéenne.

Cependant, pour les militants et sympathisants qui mettent la main à la poche pour accompagner tant financièrement que matériellement le Bureau Fédéral, il y a anguille sous roche du fait que la Circonscription de Bamako est considérée comme un pauvre parent à telle enseigne que leurs efforts ne sont pas reconnus à Conakry. Vu que le manque de visibilité et de reconnaissance des sacrifices consentis par eux pour le rayonnement du parti perdurait, beaucoup de contribuables avaient commencé à baisser les bras ou faire en sorte que leurs contributions soient désormais transférées directement à Conakry au lieu de passer par le Bureau fédéral en place.

Relatif aux répercussions électorales, rappelons que, lors du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020, tous les Délégués et Représentants de l’ UFDG ont été empêchés de siéger dans les Bureaux de vote de Bobo-Dioulasso (au Burkina Faso) et à Niamey (au Niger). Pourtant, tous, au même titre que leurs homologues des autres partis politiques, avaient leur mandat en bonne et due forme. Automatiquement, la transparence des opérations de vote dans ces deux circonscriptions électorales a fait l’objet de contestations avec comme chef d’accusation : « bourrages d’urnes ».

De cause à effet, lors de la phase de centralisation et de validation des résultats à Bamako, l’ UFDG a introduit des requêtes auprès de la CEAMI (Commission Électorale Ambassade Indépendante). Plainte qui avait quasiment porté fruit. Ce qui avait permis à ce parti d’arriver en tête dans l’ensemble de la Circonscription électorale du Mali-Bamako (composée des trois pays de la juridiction diplomatique et consulaire que sont le Mali, le Burkina-Faso et le Niger).

Mais, à l’issue de la validation officielle du PV, tout a basculé en faveur du RPG du Professeur Alpha Condé dont les Représentants ont su habilement mener des tractations auprès de certains ténors du Bureau fédéral de l’ UFDG. En tout cas, à la surprise générale, l’ordre a été donné par le Secrétaire fédéral au Représentant de l’ UFDG siégeant à la CEAMI d’apposer sa signature sur le PV. Ce qui fut fait. Acte qui a finalement inversé la donne des résultats au détriment de l’ UFDG qui avait été pourtant publiquement créditée gagnante après tout le processus de dépouillement et de comptage des bulletins du vote..

Foudroyés, meurtris et déçus en bloc, les militants du parti de Cellou Dalein Diallo, singulièrement les jeunes, les femmes, les femmes et les Bailleurs, ont tous gardé une dent sévère contre leur Secrétaire fédéral. L’acte perçu à tort ou à raison comme une haute trahison s’invite depuis lors dans tous les débats et causeries de la Communauté guinéenne au Mali. Certains responsables du Bureau fédéral de l’ UFDG sont allés jusqu’à soutenir que ce n’est qu’une main invisible qui est passée par là .

En tout état de cause, lors de la première Assemblée Générale post-électorale, le diable des rixes avait élu domicile dans les enceintes du siège de la Fédération UFDG, sis au quartier de Sébénikoro, Commune IV du District de Bamako. Alors, ce jour-là, n’eurent été des interventions énergiques des Sages présents à cette rencontre, la partie allait se jouer du couteau. Tellement que les jeunes et les femmes étaient courroucés. « Ici à Bamako, tout Responsable du parti qui nous fait perdre, par incapacité ou pour des motifs flous, nos voix légalement obtenues, même si c’est Cellou Dalein, il dégage sans ménagement. Tout le monde peut démissionner de l’ UFDG, mais personne ne nous privera notre victoire chèrement acquise ; car, c’est nous les jeunes, les mineurs et les femmes qui en sommes les plus grands perdants dans tout çà», s’est emporté un militant de l’ UFDG dans un Restaurant à la gare routière de Djikoroni-para.

Bref, c’est ce qui a été à l’origine de bien d’accusations, de soupçons et de traitements de tous les noms d’oiseaux dont l’épilogue aura été la démission du Secrétaire fédéral, Boubacar Condé.

Pourtant, ce dernier ne se reproche rien. « Cela, jusqu’à preuve du contraire », a-t-il précisé à Guinéenews. En tout cas, comme motifs à lui avancés lors de sa démission, M. Condé explique que c’est pour question de disponibilité physique et de facteur temps habituellement au service de l’ UFDG. A Guinéenews, il explique brièvement que sa démission est due à des occupations d’ordre professionnel, administratif et politique qu’il vient d’avoir au niveau de sa chaîne de télé web et de son service notamment. .

Seulement, selon les membres du BPN à Conakry, il y a eu un déficit d’élégance, de forme et de carrure d’Homme d’État quelque part dans les procédures de démission du Secrétaire fédéral partant, Boubacar Condé. Car, en premier lieu, il lui ait manqué d’humilité de déposer sa lettre de démission en bonne et due forme et à qui de droit (c’est-à-dire, au Premier Secrétaire Administratif qui est désigné par les textes du parti qui n’en a été informé qu’au téléphone par tiers personne.

Lors de la confirmation officielle de sa décision de rendre définitivement le tablier, le vendredi 19 mars, au siège de la Fédération, M. Condé n’a pas voulu effectuer le déplacement au siège. Sur toutes plateformes des Secrétaires  fédéraux de l’Extérieur, il s’est déconnecté pour observer un silence radio.

Par la même occasion, s’est déroulé en catimini un vote entre deux prétendants (notre prochain sujet). Ce qui constitue encore un acte de violation de l’esprit des textes du parti.

Comme annoncé plus haut, il était prévu à ce qu’une symbolique cérémonie de passation de services entre l’ex-Secrétaire fédéral sortant et l’Intérimaire, ait lieu, le vendredi 26 mars, toujours au siège du parti. C’était un rendez-vous calé. Mais, là également, notre ami Boubacar Condé ne s’est pas présenté malgré toutes les pressions et les conseils de ses amis. Son remplaçant d’office, Alpha Oumar Kayes Diallo, a été le seul devant les membres du Bureau fédéral sortant présents.

Aux dernières nouvelles, la jeunesse a déjà produit un mémorandum à l’adresse d’Alpha Oumar Kayes Diallo. Document pertinent, selon des sources concordantes, mais dont la teneur n’a pas été rendue publique encore.

En somme, force est d’admettre qu’avec cette démission de Boubacar Condé, qu’on qualifie de « bouillant, brave, engagé et serviable », Cellou Dalein Diallo vient de perdre un cadre chouchou, un Allié jusque-là sûr. En dépit de tous les griefs contre lui, le « Fédéral Kalapo », comme l’appellent familièrement les Ressortissants guinéens à Bamako, laissera un grand vide à la tête de la Fédération UFDG de Bamako.

Habib Diallo, depuis Bamako, pour Guinéenews 

 

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