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Conakry: démarrage de la 7ème réunion du comité de pilotage du projet CEDEAO-UE sur les armes

La 7ème réunion du comité de pilotage du projet CEDEAO-UE portant sur les armés légères s’est ouverte ce lundi 7 mai 2018 dans un réceptif hôtelier à Conakry. Cette rencontre vise à permettre aux acteurs d’avoir avant tout des renseignements mais aussi des avancements du projet mis en place depuis trois ans.

Dans son intervention, le général Bambo Fofana, président de la Commission nationale de lutte contre la prolifération illicite des armes légères et petits calibres (COMNAT), a fait savoir que les armes légères sont utilisées dans plusieurs conflits dans le monde. «L’ONU estime que plus de 600 millions d’armes légères sont en circulation dans le monde. Et sur 49 conflits majeurs, 47 ont été menés par des armes légères et des petits calibres. L’abondance des  armes légères et de petits calibres caractérise les conflits contemporains qui sont de plus en plus menés sans discipline militaire et souvent responsables de graves violations de droits humains. L’Afrique, et principalement l’Afrique sub-saharienne, demeure la plus affectée dans le monde par l’impact d’utilisateurs des armes légères et de petit calibre.»

Etant conscients de la dangerosité de la circulation illicite des armes légères, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union européenne (UE) ont mis le projet en place.

«Pour atteindre un niveau de paix et de sécurité qui favorise la stabilité et le développement, le contrôle effectif des armes légères et de petits calibres est devenu une préoccupation majeure pour la CEDAO et ses partenaires au développement. Pour y faire face, en 2015 dans le cadre du 10ème Fonds Européen de développement, un projet visant à mettre en œuvre la mise en place du programme pilote de collecte des armes, a été lancé », a ajouté le président de la COMNAT.

Pour sa part, Eloi Kouadio IV, Directeur adjoint pays PNUD, a expliqué l’objectif de la 7ème réunion du projet sur les armes légères, avant de demander la poursuite du projet : «En abritant la 7èmerencontre l’occasion sera donnée aux experts de tirer, après 3 années de la mise en place de ce projet, tous les enseignements pertinents. Outre cette rétrospective, vous aurez à réexaminer l’avancement des travaux initiés dans le cadre du projet. Il s’avère important de réfléchir profondément sur l’impérieuse nécessité d’intégrer les particularités nationales dans les efforts régionaux. Tous ces efforts à terme, vous conviendrez avec moi, visent au désarmement et suscite le besoin d’intégrer l’appropriation et le leadership national dans la dynamique régionale de contrôle des armes. Tenant compte des résultats atteints par ce projet, nous pouvons plaider en faveur de son expansion vers d’autres zones.»

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Plus loin, M. Kouadio a parlé des conséquences de la circulation des armes légères : «les armes illicites facilement disponibles menacent les processus électoraux, sapent l’autorité policière gravement, favorisent la violence sexuelle et le recrutement des enfants soldats. La violence armée fait grimper le coût de la santé publique. Et l’insécurité armée est la raison pour laquelle certaines entreprises bloquent leurs investissements dans la majeure partie de plusieurs pays en Afrique.»

Le ministre d’Etat à la Défense nationale, le Dr Mohamed Diané, soutient qu’il ne peut jamais y avoir de développement sans paix et que la circulation illicite des armes légères est source conflits. «Les problèmes de l’insécurité liés à la circulation illicite des armes légères et de petits calibres en Afrique de l’Ouest sont le plus souvent tributaires de conflits violents. Ces conflits armés peuvent réduire à néant les biens faits du développement social et économique. Les enjeux du développement sont directement liés à la paix et à la sécurité. Sans la paix et la sécurité, il ne peut y avoir de développement durable. La recrudescence de la violence armée entraine des pertes en vies humaines et de mouvement de la population. Le trafic des armes légères et de petits calibres ne fait pas souvent les gros titres mais ces armes tuent chaque jour, exacerbe des conflits et entraine une culture de la violence et de l’impunité. Partout où ces armes ont servi, elles ont semé la mort et la désolation.  Les efforts de développement, la révolution des conflits et l’application des accords âprement négociés ont été compromis.»

Le Dr Diané a réaffirmé l’engagement du gouvernement guinéen à collaborer avec la CEDEAO et l’Union Européenne afin de contribuer à augmenter le nombre des communautés vivant sans armes et dans la paix.

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