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Conakry : réunion du comité de pilotage sur la gestion des risques liés à la dégradation de l’environnement

Les zones minières de la Guinée enregistrent de façon récurrente des conflits de divers ordres, notamment entre agriculteurs et éleveurs, mais aussi entre miniers et les communautés riveraines. Ces conflits récurrents, selon les spécialistes, sont induits par la dégradation environnementale qui, elle, est due à la pression anthropique  de l’homme.

C’est pour endiguer ce phénomène qu’en 2017, un projet sur la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent dans les zones à risque de la Guinée a été initié. Il couvrait 13 préfectures où il y a risque de radicalisation et de l’extrémisme violent des habitants de ces préfectures. Cette première initiative a abouti à la création, en 2018, du projet « Appui à la gestion des risques liés à la dégradation environnementale dans les zones à risque de radicalisation et de conflits potentiels ». Celui-ci va couvrir les préfectures de Boké, Kindia, Siguiri et Beyla.

Ces zones, soutiennent les acteurs dudit projet, sont les plus touchées par les conflits induits ou accélérés par la dégradation environnementale. Elles sont confrontées aux défis environnementaux et sont sujettes à des conflits impliquant agriculteurs, éleveurs, exploitants mineurs et chasseurs.

Ce mercredi 27 mars, la première réunion du comité de pilotage de ce projet s’est tenue à Conakry, regroupant les différents acteurs concernés par ce projet.

« Ce projet est lancé par le système des Nations Unies avec trois agences qui vont assurer son exécution dont l’ONUDI, le PNUD et la FAO. Et l’objectif de ce projet de contribuer auprès de la Guinée, à faire avancer l’agenda de prévention des conflits et de la consolidation de la paix. Cela se fera en s’appuyant sur les facteurs générateurs de conflits, surtout ceux en lien avec la dégradation de l’environnement. Ces facteurs sont aujourd’hui parmi les principales causes de conflits et de radicalisation qui exacerbent également la vulnérabilité des populations, notamment des jeunes dans certaines localités minières, ou qui connaissent une forte interaction entre les agriculteurs et éleveurs. Donc le projet vise à apporter des réponses, qui à la fois  vont permettre de réduire la vulnérabilité des jeunes et à leur donner accès à des emplois notamment des emplois verts, donc qui impactent positivement sur l’environnement« , a expliqué Ansoumane Bérété, représentant pays ONUDI.

Ces emplois verts, selon lui, concourent soit à atténuer l’effet de l’activité humaine sur l’environnement, soit à restaurer cet environnement qui a été dégradé du fait de l’activité humaine. « Donc ça peut être des activités agropastorales, des activités d’amélioration des méthodes d’exploitation minière notamment l’orpaillage par endroits, des méthodes plus respectueuses de l’environnement en matière d’élevage ou agricole, etc. », a-t-il précisé.

Dans son intervention, le ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Oyé Guilavogui, a indiqué que « la réduction drastique des espaces naturels due à l’exploitation minière industrielle et artisanale entraine des confrontations, souvent  à allure violente, entre les différentes catégories socioprofessionnelles (agriculteurs, éleveurs et miniers) évoluant dans les localités  concernées. »

Selon M. Guilavogui, ce projet, qui est une première du genre dans le secteur de l’environnement, concrétise l’un des engagements de la Guinée à l’Accord de Paris à travers sa contribution déterminée en faveur de la restauration des espaces naturels dégradés pour assurer et garantir le bien-être des communautés locales.

«La prise en compte de la dimension environnementale par le Fonds de consolidation de la paix, qui accompagne le gouvernement guinéen depuis plus d’une décennie dans ses efforts d’insertion des couches sociales les plus vulnérables et défavorisées, vient apporter la solution à la problématique de radicalisation et de conflits potentiels qui ont tendance à se développer dans les zones où l’environnement est fortement dégradé et où les conditions de développement socioéconomique sont de ce fait moins favorables », a-t-il conclu.

Ce projet financé à hauteur de 1 million 500 mille dollars américains par le Fonds de consolidation de la paix des Nations unies (PBF), a une durée de 18 mois. Démarré en janvier 2019, il va prendre fin en juin 2020.

 

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