La salle de réunion du bloc administratif de la préfecture de Lola a servi de cadre à une réunion de concertation ce mercredi entre le préfet, les sous-préfets, les maires, les services techniques de l’élevage et de l’agriculture, les eaux et forêts afin de trouver une solution durable aux conflits récurrents entre les agriculteurs et les éleveurs dans la préfecture de Lola, a-t-on constaté sur place.
Prenant la parole devant ses hôtes, le préfet de Lola El hadj Sékou Tourana Diabaté s’est dit très satisfait de la forte mobilisation des acteurs autour de ce dossier, avant de demander la protection de Dieu durant ce mois saint de ramadan.
Selon lui « quand vous fouillez les dossiers, qu’il y a plus d’efforts déployés par rapport à ce conflit que face aux autres problèmes administratifs et politiques. Quand j’ai pris service le 16 avril 2020, le 27 avril on était déjà à Foumbadou avec le Gouverneur général Mohamed Gharé et le colonel Moussa Tiégboro Camara, pour gérer une crise autour de l’incursion des bœufs dans les champs. Donc c’est pourquoi j’ai préféré convoquer cette rencontre, en tenant compte de l’urgence des choses. Pour que nous échangions et disions la vérité aux uns et aux autres », a-t-il souligné.
Et le préfet d’ajouter: « D’autres pensent que c’est Conakry où N’Zérékoré qui vont venir résoudre les problèmes de Lola. Je leur dit de se référer aux préfectures où je suis passé, je suis pour les textes et je suis le premier répondant quand ça ne va pas dans ma juridiction. Quand j’ai pris service à Lola, j’ai dit il ya un seul préfet physique et vous êtes tous des préfets moraux, si chacun agit sincèrement et fait son devoir, le préfet aura moins de problème. Après tout le diagnostic, le conflit entre agriculteurs et éleveurs fait de telle sorte que les citoyens sont convoqués à la police, à la gendarmerie, à la justice et un citoyen qui a perdu ses produits agricoles se retrouve à la prison », a-t-il déploré.
Le préfet a profité de l’occasion pour reconnaître que dans les localités de Kokota, Tounkarata, N’zoo et Bossou, il y a moins de crise de cohabitation entre agriculteurs et éleveurs.
Ce qui ne serait pas le cas pour Gama Berema, Guéasso, Foumbadou et Lainé où il y aurait toujours des problèmes.
« Tout ce que nous allons arrêter ici aujourd’hui c’est ce qui va marcher. Il faut retenir d’abord que le patrimoine terrestre appartient à l’État. Et depuis l’arrivée du président Alpha Condé aux affaires, il s’est intéressé à ces trois secteurs qui ont maintenant leurs codes. Le code minier, le pastoral et le code de l’agriculture. C’est dans les codes qu’on va évoluer, c’est pourquoi je n’ai aucun état d’âme quand il s’agit d’agir. S’il y a conflit entre agriculteurs et éleveurs, c’est les conditions d’installation des éleveurs qui installent les bœufs, alors que les collectivités sont régies par le code des collectivités. Dans l’installation des bœufs, vous verrez que les gens négocient entre eux. Les éleveurs s’installent en négociant avec un individu et quand tu s’installes, il faut penser que les animaux vont aller gâter ton prochain, et maintenant s’il ya problème l’autorité est informée. Toutes les conditions d’installations qui seront énumérées, le maire sera informé, le sous-préfet, le préfet ainsi que les services techniques.
Aucun maire ni sous-préfet ne connaît réellement le nombre des bœufs dans sa localité. Je vous lance un défi si vous connaissez le nombre de bétails dans vos localités », a précisé le préfet.
Le préfet de Lola a annoncé la création d’une commission qui sera chapeautée par les maires et dont le rôle sera de gérer les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Pour ce départ, la commission qui sera mise en place dans une semaine sera chargée de recenser tous les parcs de bœufs dans la préfecture.
« Je veux une commission qui n’acceptera pas la corruption, désormais s’il y a un dégât, ce n’est plus seulement l’éleveur qui va payer le dédommagement, mais c’est avec celui qui a donné la place. Avant l’installation de la commission de gestion des conflits entre agriculteurs éleveurs, cinq membres dont un de la commune, un de l’agriculture, un d’élevage, un représentant des éleveurs et un paysan seront chargés de travailler sur les prérogatives de cette commission », a-t-il conclu, à la grande satisfaction de toutes les parties.