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Construction immobilière : que de risques encourus par les ouvriers

Ce type de chantier que l’on voit ici à l’image, on en rencontre  par centaines voire par milliers à travers la ville, mais aussi à l’intérieur du pays, jusque dans les villages. La propension à vouloir bâtir à tout prix sa maison a gagné tout le monde, au point d’en faire une sorte de défi à relever par chaque citoyen, même de revenu modeste. Cette tendance n’a rien de mauvais en soi, d’autant que par elle, c’est la ville qui se développe au plan immobilier. Surtout quand s’y ajoutent les ouvrages réalisés par l’Etat, les sociétés et entreprises aux moyens financiers  incomparables.

Mais l’aspect que nous voulons aborder concerne la sécurité du chantier. Tel qu’on le voit ici, ça ne semble pas être le souci majeur du maître d’œuvre ou du maître d’ouvrage, encore moins celui des ouvriers. Chez nous, une certaine culture atavique nous plombe et limite notre volonté de rechercher une amélioration du vécu dans lequel nous avons construit nos habitudes. Nous semblons satisfaits de l’acquis et tendons rarement à le modifier. C’est ainsi que l’on voit des comportements à risque que les ouvriers observent, tout en étant conscients des risques qu’ils comportent.

Tel, ce que nous voyons là : pour les besoins du chantier, un ouvrier, journalier le plus souvent, est commis à la tâche de faire monter des briques au second niveau d’un immeuble en construction. Ses outils sont simples : une longue corde qui atteint le niveau prévu pour le dépôt des briques avec, aux deux extrémités, une poulie et un crochet. La poulie pour coulisser la corde et réduire l’effort et le crochet en fer pour accrocher les briques de dimensions 15 et 10 sur un coin. Le maçon ou tout autre assistant commis, recueille et classe les briques qu’il décroche, sur le palier.

Apparemment, cela semble bien simple et ne nécessite aucune formation spécifique ou expertise. L’ouvrier vous le concédera facilement. C’est quand vous lui direz le danger qui le guette dans son travail d’apparence facile, qu’il vous rétorquera que lui et d’autres ont fait cela un peu partout, depuis longtemps et sans problèmes. Il n’y a rien à en dire à moins que vous vouliez qu’il abandonne son travail. Devant autant de candeur, vous êtes abasourdi.

Pourtant, s’il savait! Il y a bien des risques dans cette activité. Regardez  bien, l’ouvrier ne porte pas de casque. La brique est en béton, à base de granite et de ciment. Elle pèse bien quelques kilogrammes, peut-être 05, pouvons-nous estimer, sous réserve de l’avis des fabricants.

L’ouvrier est placé juste à la verticale, en dessous de la corde. Ces mouvements de traction provoquent des secousses, certes légères, sur le crochet ( un morceau de fer à béton recourbé comme un hameçon) qui accroche la brique. Pour peu que ces saccades dépassent le  seuil de tolérance limite, un décrochage peut se produire ou le coin de la brique peut se casser entraînant du coup une catastrophe.

Et la brique ou ce qu’il en reste dégringole sur l’ouvrier placé en dessous et gare à lui, si c’est sa tête nue qui prend le coup. C’est un miracle, s’il en réchappe !

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