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Coupe abusive du bois à Mamou, deux sous préfets suspendus et plusieurs cadres révoqués

A la suite d’informations livrées par des citoyens, plusieurs quantités de bois ont été découvertes le long de la frontière avec la Sierra Leone dans les sous préfectures de Soya et Ourekaba dans la préfecture de Mamou. Selon ces mêmes sources, ces bois étaient sur le point d’être exportés vers la Sierra Leone. Plusieurs personnes ont été arrêtées et déférées à la maison d’arrêt de Mamou.
Interrogé, Sidiki Camara, procureur de la République près le tribunal de première instance de Mamou précise  » Notre parquet a été saisi par la brigade régionale de lutte contre la criminalité faunique et floristique de Mamou contre 6 suspects pour de faits de coupe de bois sans autorisation, détention illégale de tronçonneuses et complicité. Ces suspects sont: Alpha Caba exploitant forestier, Caba Bangoura Chef secteur Tanéné, Harouna Camara citoyen, Mamadou Camara Chef secteur Pathéya, Alpha Oumar Diallo citoyen et Ibrahima Sory Traoré dit Gongoréya citoyen. Notre parquet a ouvert une information judiciaire pour coupe, exploitation, commercialisation, transport illicite de bois et complicité des faits qui sont prévus et punis par le code pénal et la loi L2017 060 portant code forestier de la République de Guinée » indique t-il.
Le procureur ajoute que trois autres dossiers sur cette affaire de coupe de bois ont été déposés sur sa table. Certaines personnes sont en détention, d’autres placées sous contrôle judiciaire.  Les opérations sont en cours pour mobiliser les bois retrouvés dans les sous préfectures de Soya et Ourekaba.
Dans un décret lu à la télévision ce mercredi 9 juin, le président Alpha Condé a révoqué de leur fonction Mamoudou Tounkara, inspecteur régional de l’environnement des eaux et forêts de Mamou, Ousmane Sow, ingénieur des eaux et forêts chef section préfectorale  des eaux et forêts de Mamou, Ousmane Diallo, chef d’antenne de l’office guinéen de bois de la préfectures de Mamou, Amadou Bailo Diallo, chef cantonnement forestier de la sous préfecture de  Oure-kaba et Alsény Diallo, chef cantonnement forestier de la sous préfecture de Soyah.
Auparavant, selon des informations, le ministre de l’administration avait suspendu de leur fonction les sous préfets de Soya et Ourekaba.
La préfecture de Mamou couvrant une superficie de 17074 km², regorge d’importantes zones forestières dans les sous préfecture de Kegneko, Ourékaba et Soya. Avec la complicité des uns et des autres, ces forêts sont agressées par une coupe abusive du bois ce malgré les mesures conservatoires de la nature adoptées.
A travers un reportage réalisé en 2017, la rédaction locale de Guinéenews© avait lancé l’alerte sur la coupe abusive du bois. Toute une organisation pour la dégradation du couvert végétal qui a ses origines au ministère de l’environnement. Tenez vous bien, dans le but de limiter l’exploitation anarchique du bois, l’Etat à travers le département de l’environnement et des eaux et forêts fait semblant de réglementer la coupe du bois en accordant des agréments d’exploitation forestière à des individus pour une valeur de 52 millions 500 mille francs par personne pour trois ans.
La  carte professionnelle  est renouvelée chaque année au prix de 7,5 millions de francs guinéens. Ces personnes dans les préfectures sont les  agréés, les seules autorisées à couper le bois et ne doivent pas utiliser plus de deux tronçonneuses.  Ces agréments sont octroyés à condition de respecter l’engagement de reboiser 10 plantes pour chaque arbre coupé. Et d’exploiter lui-même et pour son compte, sans louer ni transférer à des tiers de quelque manière que ce soit, le permis de coupe dont il est bénéficiaire. Les agréés ne doivent pas couper les arbres des forêts classées, des têtes de sources et des arbres des versants abruptes des montagnes.
Mais, pour récupérer sa caution, l’agrée est obligé de passer son mandat à des tronçonneurs contre un coût « pour récupérer une partie de ce qu’on a dépensé pour obtenir le permis, nous sommes obligés de faire payer 3 millions à chaque tronçonneur pour lui permettre de couper les arbres pour une durée de 3 ans » avait confié Ibrahima Sory Traoré dit Gongoreya  l’un des trois agrées de Mamou (actuellement détenu à la prison de Mamou).
Les conséquences de cette déforestation sont alarmants : augmentation de la chaleur à Mamou, rareté des pluies, assèchement des cours d’eau, avancement des Bowè vers le Nord de la préfecture et fuite des animaux.
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