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Coupure d’internet le jour du vote: la ficelle est un peu grosse

La mesure prise par la Guilab d’interrompre  les services d’internet et les appels téléphoniques sur toute l’étendue du territoire national du 21 mars 2020 à 01h 00 GMT au 22 mars 2020 à 9h GMT peut être assimilée à de la restriction pure et simple. Même si la direction de la structure invoque des travaux de « mise à niveau des installations du réseau de câble sous-marin ACE ».

Les  coïncidences sont plutôt troublantes.  Vu que le 22 mars c’est la date prévue pour la tenue du double scrutin des législatives couplées au Référendum. Et que ce soit  ce même jour que la Guilab ait  choisi pour  interrompre   les communications internationales (appels téléphoniques et internet) sur toute l’étendue du territoire guinéen.

Dans son communiqué dont nous détenons copie, la direction de la Guilab SA informe ‘’son aimable clientèle que dans le cadre   des travaux de mise à niveau des installations du réseau de câble sous-marin ACE, il est planifié du 17 au 22 mars 2020 des opérations qui entraineront l’interruption  des communications internationales (appels téléphoniques et internet) de tous les pays connectés sur ce réseau y compris la Guinée.’’

Le dit communiqué précise que ‘’cette interruption de service sur le réseau de câble sous-marin ACE sera observée en République de Guinée du 21 mars 2020 à 01h 00 GMT au 22 mars 2020 à 9h GMT.’’

Cette même  direction générale de GUILAB SA se confond en plates  excuses auprès des opérateurs de téléphonie mobile et des fournisseurs d’accès internet pour les désagréments que pourraient  causés une telle restriction.

Et à grand renfort de faux fuyants la Guilab  s’engage ‘’à fournir régulièrement à ses clients l’état d’évolution des travaux qui seront exécutés par la société Alcatel Submarine Network.’’

Les détracteurs du régime qualifient déjà  cette mesure de  liberticide. Et c’est le lieu de dire que cette attitude de la direction générale de la Guilab prête le flanc à la critique. Le moment étant mal choisi pour entreprendre de tels travaux. Mais la coupure d’internet et des appels téléphoniques périodes électorales fait désormais partie d’un classique chez les régimes africains.

La Guinée n’aura fait que prendre le train en marche dans cette trouvaille. Certes, ici c’est la Guilab qui est chargée de faire le soutier. Seulement la ficelle est un peu trop grosse.

D’ailleurs,  dans un rapport rendu public en 2019 par la collaboration sur la politique internationale des TIC en Afrique orientale et australe (CIPESA), il est écrit qu’au ‘’cours des quatre dernières années, pas moins de 22 gouvernements africains ont ordonné des coupures du réseau Internet.’’

Dans le dit rapport, ‘’six pays africains dont l’Algérie, la République Démocratique du Congo (RDC), le Tchad, le Gabon, le Soudan et le Zimbabwe, étaient pointés du doigt pour avoir connu depuis le début de l’année 2019, des coupures d’Internet’’.

Dans la foulée, ‘’le rapport note que certains pays qui coupent l’accès à Internet ont des taux d’utilisation d’Internet les plus bas, et des coûts de paquets de données les plus élevés d’Afrique. La logique  pourrait suggérer que les pays à faible consommation d’Internet soient les moins enclins à couper l’accès à Internet, du fait que la population en ligne soit trop insignifiante pour menacer «l’ordre public» ou «la sécurité nationale», ou même constituer une entrave sérieuse contre le pouvoir en place. Paradoxalement, le rapport trouve que les gouvernements africains les moins démocratiques, indépendamment du nombre de leurs citoyens qui utilisent internet, craignent la capacité de cet outil à renforcer la participation citoyenne et le franc-parler des citoyens ordinaires face au pouvoir.’’

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