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Crise de bourse : Les étudiants guinéens du Maroc réagissent aux propos de l’ambassadeur Dione

Lundi 16 juillet dernier, suite à la grève des étudiants boursiers au Maroc qui s’est soldé par leur molestage par la police marocaine causant des blessés, l’ambassadeur de la république de Guinée au Maroc avait tenu à donner des précisions sur les péripéties ayant abouti à cette nébuleuse (Lire ou relire : Grogne des étudiants guinéens au Maroc : Les vérités l’Ambassadeur Dione).

Après sa sortie médiatique donc, les étudiants, indignés, ont tenu à apporter un démenti sur les propos tenus par le diplomate guinéen relatifs à cette crise dans les colonnes de votre quotidien électronique Guinéenews©. Lisez !

« Nous avons appris non sans étonnement, les allégations absurdes de notre ambassadeur Son Excellence M. Aboubacar Dione.

Il dit haut et fort que nous sommes des envahisseurs. Ce qui est, nous nous excusons, totalement faux.

Pour notre accès à l’intérieur de l’ambassade, nous n’avons jamais grimpé, on n’est pas bête à ce point ! Nous y sommes entrés à un moment où quasiment tout le monde était fatigué aussi les policiers que les grévistes. Et pour ces instants précis, il n’y avait aucun membre de l’ambassade mis à part le vieux gardien.

Il dit également que nous avons empêché les autres de prendre leur pécule. Chose qui n’est pas vraie. Pour preuve, comment pourrait-on empêcher les autres de prendre leur bourse alors que dans nos plans, la grève est censée s’étaler sur deux jours (du lundi au mardi) et que la paie devrait avoir lieu le mercredi dans les bandes de 11h ?

Le mardi, sur notre page Facebook), nous avons même réalisés (tard la nuit) une publication informant les boursiers de venir prendre leurs dus et que la grève physique était suspendue.

L’ambassadeur n’a même pas cherché à savoir l’etat des personnes blessées et vandalisées comme si ce n’était pas des Guinéens, des étudiants guinéens et même des boursiers que l’Etat a envoyés. Et le comble dans tout ça, il nous traite de tous les noms les moins flatteurs et va jusqu’à préciser que nous avons fait cette grève pour des fins politiques. Ce qui est archi-faux.

En fait, nous avons la désagréable impression que notre ambassadeur a une pierre à la place du cœur. Après tout ce qu’il nous a causés de mal, il ose porter sur nous ces allégations fallacieuses.

Plus loin, il dit que les grévistes forment un groupuscule (de moins d’une quinzaine de personnes) composé uniquement des étudiants de Rabat. Décidément, il n’arrête de s’ironiser.

Le matin, nous étions plus d’une trentaine. Le soir, avant qu’on ne puisse accéder à l’ambassade, certains sont partis se reposer sous l’effet de la fatigue et du désespoir.

Nous n’avons certes pas eu une forte mobilisation, mais faut-il préciser que la quasi-totalité des représentants de la couche estudiantine guinéenne au Maroc étaient au rendez-vous.

Les secrétaires généraux des villes aussi diverses que Casablanca, El Jadida, Kenitra, Tétouan, Tanger (pour ne citer que celles-là parmi d’autres), la commission bourse, le conseil consultatif, y étaient présents.

D’ailleurs, savez-vous pourquoi ce nombre relativement restreint ? C’est parce que l’étudiant guinéen vivote dans une criante et omniprésente galère noire. Ce faisant, un large éventail de nos membres nous ont faits comprendre qu’ils ne pourront pas être au rendez-vous de la grève physique (faute de moyens financiers pour le transport, la nourriture,…) mais feront front commun avec nous dans celle médiatique.

Ainsi ces grévistes « virtuels » ont été très actifs sur les médias sociaux. Et le nombre phénoménal de partage des vidéos réalisées avant et pendant la grève, les commentaires positifs et encourageants ainsi que la pétition signée par 700 étudiants sont les preuves flagrantes d’un engagement collectif pour faire bouger nos conditions de vie vers celles un peu plus meilleures.

Dans les bandes de 23h, alors que les membres de l’ambassade étaient totalement absents, les policiers nous ont maintes fois fait comprendre qu’ils ont reçu l’ordre légitime de notre ambassadeur pour nous faire déguerpir de-là par la force. A notre tour, nous les avons fait comprendre que nous ne sommes pas là pour la violence et que nous voulons juste passer la nuit dans l’enceinte de l’ambassade histoire de continuer notre revendication dès le lendemain.

Les policiers avaient l’air de comprendre notre situation. Mais, il va sans dire qu’il y avait une forte pression de l’ambassadeur derrière eux.

Au final, pour cette nuit du lundi, ils ont mis à exécution l’ordre reçu et nous sommes sortis de-là non sans avoir été relativement brutalisés. Il y a eu des pertes en biens (téléphone, pc, argent,…) et quelques blessés. Le mardi d’ailleurs était plus grave c’est le jour qu’on a enregistré plusieurs blessés, les policiers avaient pour ordre de nous violenter.

Est-ce que nous sommes des envahisseurs pour mériter cela ? Quelle convention de Viennes ? Nous ne sommes que des étudiants guinéens, il doit être le premier à nous protéger et non ordonner à des étrangers de nous violentee. Nous sommes des humains avant tout, il a des enfants comme nous. Avec les images de la violence qu’il a d’ailleurs vues, n’importe quel humain, aussi pour un père aurait pu être sensible au sang du jeune qui à été blessé à la tête. »

Traoré Gbato Mory, secrétaire général de l’aseguim (association des stagiaires et étudiants guinéens du Maroc)

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