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Crise en Guinée-Bissau : pourquoi Alpha Condé a boudé le sommet de la CEDEAO à Niamey

Plusieurs dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont depuis la matinée de ce vendredi 8 novembre en conclave à Niamey, capitale du Niger. Placée sous l’égide de Mahamadou Issoufou, le Président du Niger et président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, cette session extraordinaire de l’institution sous-régionale, est exclusivement consacrée à la Guinée-Bissau. Ce pays qui vit aujourd’hui une situation de crise politique et institutionnelle sans précédent de son histoire : un président de la République en fin de son premier mandat, José Mario Vaz, et deux gouvernements.

Si ce sommet d’une journée est censé aboutir, après examen des rapports du comité ministériel de haut niveau, à des décisions concrètes devant aider la Guinée-Bissau de sortir de cette crise, il est important de rappeler qu’il est marqué par des absences notoires notamment celles des présidents José Mario Vaz de la Guinée-Bissau et Alpha Condé de la Guinée, le médiateur de la CEDEAO dans ce dossier bissau-guinéen. Celui-ci a préféré se faire représenter par son ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence, Naby Youssouf Kiridi Bangoura. Comme en fait foi cette image de la Présidence Nigérienne.

L’absence du président Vaz, si elle peut s’expliquer par son désaccord avec la CEDEAO après le limogeage du Premier ministre Aristide Gomes, celle du président Alpha Condé fait, en revanche, l’objet de plusieurs interprétations à Conakry. Parmi les plus plausibles, estime-t-on dans certains milieux dans la capitale guinéenne, le climat de ‘’guerre froide et de suspicion ’’ qui caractérise depuis quelques temps les relations entre les présidents Alpha Condé et Mahamadou Issoufou.

Des brouilles qui remontent à l’élection du second en juin dernier à Abuja comme président en exercice de la CEDEAO alors que le premier caressait intimement le rêve d’occuper cette fonction. L’autre facteur avancé pour expliquer cette brusque distanciation entre les deux hommes d’Etat et amis de longues dates, serait la prise de position du président nigérien qui s’est officiellement et clairement prononcé contre toute idée de modification de la constitution visant à s’octroyer un troisième mandat dans son pays et dans la sous-région.

Le président Issoufou a enfoncé le clou sur cette question très sensible en accueillant en octobre passé à Niamey la rencontre sur la limitation des mandats présidentiels en Afrique. Un sommet que certains analystes politiques locaux considèrent, à tort ou à raison, comme un pied de nez du président nigérien à son homologue guinéen dont le pays est en proie actuellement à des manifestations populaires organisées par des opposants à toute modification de la constitution.

Faut-il par ailleurs souligner que sur les 14 dirigeants de la CEDEAO attendus au sommet extraordinaire de Niamey, au moins 7 ont répondu présents.

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