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Dabiss-Boké : comment six passagers ont péri dans un accident tout à fait insolite

Les faits se sont produits dans cette localité susnommée, située au PK 52 sur la route nationale Boké- Guinée-Bissau .  Nous en faisons mention aujourd’hui, non seulement pour le lourd bilan enregistré, mais aussi, pour le caractère assez insolite de sa survenue que vous ne tarderez pas à découvrir.

C’est la compagnie sécurité routière de Boké, dont c’est la zone de contrôle qui nous rapporte la nouvelle. Selon le chef d’escadron Yakouba Soumah qui commande cette unité, le drame est survenu lundi dernier aux alentours de 20 heures.

Le véhicule en cause est un camion de marque Iveco, immatriculé RC 3054 R, conduit par Amadou Sadio Diallo âgé d’une vingtaine d’années.  Pour le chef d’escadron Yakouba Soumah, cet accident, au-delà des dégâts corporels et matériels qu’il a entrainés,  est à prendre comme un cas d’école, tellement sa survenue leur apparait impromptue, bizarre et surtout rare à se  produire. Dans leur jargon, ce genre d’évènement est qualifié d’accident fortuit ou sans tiers opposable.

Pour mieux en juger, l’adjudant-chef Bienvenu Kolamou, chef du service constat nous présente les circonstances relevées par la compagnie sécurité routière.

« C’est à 20 heures et 10 minutes exactement que cet accident mortel avec dégâts matériels importants s’est produit. Le camion transportait de nombreux bagages et passagers en provenance de Silidian, une localité de la sous-préfecture Dabiss pour Boké. Pendant son roulage, il aborde un tracé rectiligne sur une descente abrupte avec un pont fortement dégradé situé plus-bas. Le dit pont présente un trou large et profond sur toute la largeur de son tablier, empêchant ainsi toute circulation dessus. Ce fait majeur est connu de tous les automobilistes, habitués de cette route. Ils franchissent l’obstacle en empruntant une déviation que le niveau très bas du cours d’eau rend possible en saison sèche.

Arrivé donc à cet endroit, le chauffeur gare son véhicule à 125 mètres en amont du point noir, pour aller, dit-il, reconnaître les lieux et voir comment faire passer son camion. Il descend alors et fait quelques pas avant de se raviser. Quelques questions lui traversent rapidement l’esprit : ‘’ je suis sur une pente, ai-je bien garé mon véhicule ? Ai-je quitté le point mort et enclenché une vitesse? Ai-je bien serré le frein à main? (sous réserve qu’il existe)  A-t-on mis la cale ? Tiens, justement, je me souviens : la cale n’est pas mise !  Est-ce que mes apprentis y ont songé ? ’’

C’est alors qu’il se tourne vers ces derniers, au nombre de six, nous déclare-t-il, (un chiffre impressionnant, jamais entendu auparavant) pour leur ordonner de mettre la cale.  Comme si le camion n’attendait que cela, le voilà qui bouge, seul, sans l’aide de quiconque. Notre chauffeur s’en rendant compte, bondit et court aussitôt. Il tente, dans la précipitation et avec l’énergie du désespoir, de remonter dans la cabine pour l’immobiliser. Mais, peine perdue ! Les lois de l’inertie s’étaient enclenchées et rien ne pouvait plus arrêter le processus en cours. La forte déclivité de la route et  l’influence des poids combinés du camion et de son chargement, ont fait le reste.

Le chauffeur et ses apprentis n’ont rien pu faire pour empêcher le camion de dévaler la pente avec de nombreux bagages et des passagers  hurlant d’effroi.

Sous l’effet des éléments évoqués plus haut, il a plongé violemment avec tout son contenu, dans le lit de la rivière située plus bas. La violence de l’impact lui a fait faire une volte-face avant de retomber sur son flanc gauche.

Ce terrible choc a entrainé un bilan lourd de six morts, dont deux femmes (non identifiées), un homme (le locataire du camion) et trois fillettes ; cinq blessés, comprenant deux femmes et encore hélas, trois fillettes, et des dégâts matériels importants.

A noter que les passagers embarqués étaient assis par-dessus un gros chargement comprenant,  pour l’essentiel,  des sacs de mil, de riz et d’arachide.

Le chef d’escadron Yakouba Soumah, commandant la compagnie sécurité routière de Boké conclue en disant que son service retient à l’encontre du chauffeur Amadou Sadio Diallo, les infractions suivantes : le transport mixte, la défectuosité du système de freinage et le stationnement dangereux d’un camion chargé, sans aucune précaution particulière, sur une descente remarquable.

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