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Dabola: des donzos tiennent en respect les gardes pénitentiaires et font évader deux des leurs

Incroyable mais vrai ! Le mardi 10 avril, un groupe de la confrérie des Donzos (chasseurs traditionnels)  est on réussi à faire évader deux des leurs des mains des gardes pénitentiaires alors que ces derniers les escortaient, à la fin d’une audience particulièrement agitée, pour la prison civile. Les deux prévenus étaient poursuivis pour « abattage » d’une panthère (une espèce animale intégralement protégée).

Joint par téléphone, Filbert Aimé Sagno, le juge de paix de Dabola revient sur les faits : « hier mardi, nous tenions une audience correctionnelle et les présumés au nombre de trois, comparaissent pour des faits d’abattage d’une panthère. Après les débats, nous avons tenu de renvoyer l’affaire à deux semaines pour la suite des débats. Il a été ordonné aux gardes pénitentiaires d’escorter les prévenus pour la prison civile de Dabola. En cours de route, à pieds, les donzos en surnombre et armés, ont extirpé deux prévenus des mains des gardes pénitentiaires et ont pris la fuite. Moi, je ne fais que remonter l’information à qui de droit pour prendre les dispositions. »

Le troisième prévenu, resté entre les mains des gardes pénitentiaires, est le commandant du corps des conservateurs de la nature de Dabola. Il s’appelle Sékou Dariou Camara.

Du côté des l’ONG WARA conservation Project, c’est la déception. Quant à Mamadou Saïdou Déba Barry, Coordonnateur du projet Galf, il considère cette attitude des Donzos comme une insulte à la Justice.

«Nous opérons dans plus de 12 pays en Afrique, mais c’est la première fois que cela arrive. En pleine audience, les donzos ont sifflé dans la salle pour perturber l’audience. Le juge a demandé que les gardes pénitentiaires envoient les prévenus en prison, les chasseurs en surnombre, appuyés par leurs collègues venus en renfort de Kouroussa ont retiré des prévenus. Heureusement que les gardes n’ont pas utilisé leurs armes à feu sinon ça aurait pu être grave. Parce que les chasseurs étaient prêts à utiliser leurs armes à feu. L’appel qu’on a lancé au ministère de la justice, c’est de réagir vigoureusement parce qu’une tel attitude constitue le comble de l’impunité et une insulte à la Justice», a-t-il fustigé.

Il faut souligner que les deux braconniers Fodé Kalo et Sadigou Fofana ont été appréhendés en flagrant délit de chasse et abattage d’une panthère dans la sous-préfecture de Konindou, le 22 mars dernier. Le commandant mis en cause a dirigé la mission pour interpeller les braconniers à Konindou. Selon les déclarations des contrevenants, une bonne partie de la viande de la panthère abattue sauvagement et illégalement lui aurait été offerte.

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