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Dalaba : Des victimes de la répression policière toujours dans la psychose

Une semaine après les pillages, suivis de la répression imputée aux agents des forces de l’ordre dans la préfecture de Dalaba, une ville située en Moyenne Guinée, à plus de 300 kilomètres de Conakry, les victimes vivent dans une psychose totale. Car ceux qui leur ont fait subir ces atrocités sont bien des agents payés par l’argent du contribuable guinéen, qui  agissent malheureusement en toute impunité.

Notre reporter est allé au chevet de quelques-uns parmi eux, qui sont encore alités, des suites des blessures subies. Il a aussi rencontré ceux qui ont été victimes de pillages de leurs biens matériels.

Au quartier Goubhi, Ibrahima Sow, victime de fracture du pied droit revient sur l’altercation, qu’il a eue avec les forces de l’ordre.  » J’étais assis à la mosquée en train de prendre les ablutions. Un agent est venu  derrière avec un bâton. Il a voulu me frapper sur la tête. J’ai récupéré le bâton, qu’il détenait pour me défendre. Je lui ai donné un coup, il est tombé. 12 agents sont venus par la suite pour m’attaquer. Les uns me taclaient et cherchaient à me faire tomber. Les autres me sautaient dessus. Puisqu’ils ne parvenaient pas à me mettre par terre, chacun d’eux avec son bâton, m’a roué de coups sur tout le corps. Ils ont fracturé mon pied droit. Lorsqu’ils ont aperçu l’os du tibia, ils m’ont abandonné, en emportant de l’argent que j’avais en poche et mon petit poste radio »,  explique ce père de famille qui a deux épouses et douze enfants.

Victime de la casse de Dalaba. Badicko Diallo/Guinéenews.

Au marché de Dalaba, nous avons rencontré l’un des plus âgés de la ville,  Bhoye Niokko, forgeron de profession, lui aussi, il n’a pas échappé à la répression des forces de l’ordre.

 « Ils (les agents de la sécurité) m’ont trouvé à ma place. Ils ont crié dégagez! dégagez! Je me suis difficilement levé pour rentrer dans la cour. Deux policiers m’ont rattrapé, ils m’ont fait tomber. J’ai failli perdre la vie. Ils ont retiré tout l’argent que j’avais. Depuis, je me plains des douleurs », déplore-t-il.

Au quartier Syli, Souleymane Diallo  transporteur, a assisté à la destruction volontaire de ses biens par les agents de la sécurité.

 « Les gendarmes ont garé leur pickup devant notre portail. Ils ont brisé les vitres de ma voiture à l’aide des gros cailloux. En ce temps je me suis enfermé avec la famille dans la maison. Ils criaient, on va tout casser », raconte notre interlocuteur, très remonté contre cette attitude des hommes en uniforme.

A la direction générale de l’Institut supérieur des sciences et médecine vétérinaire, professeur Youssouf Sidimé lui, regrette le pillage des locaux et le vol des ordinateurs.

 « Nos ordinateurs constituent l’âme de l’Institut. Je demande à ceux qui les détiennent, de les rendre », a-t-il plaidé.

Le préfet Alpha Mamadou Kaala Bah est de retour dans la cité qu’il avait quittée pour des raisons d’insécurité. Sa résidence et son bureau ont été pillés par les manifestants. Aujourd’hui rien ne reste dans ces locaux.

Le préfet est obligé de trouver un hôtel sur place où il séjourne désormais.

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