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Déficit énergétique en Guinée : « La crise ne sera pas résorbée avant 2040 », prévient Papa Koly

En dépit de la réalisation du barrage de Kaléta et de l’utilisation de certaines centrales thermiques, la desserte en électricité demeure toujours un véritable casse-tête en Guinée. Si en saison pluvieuse, les coupures sont moindres, ce n’est pas le cas en période d’étiage. C’est pourquoi, le gouvernement a lancé le barrage de Souapiti et d’autres micro-barrages pour pouvoir combler ce gap énergétique. Ces barrages seront-il suffisants à la fin de leur réalisation pour alimenter le pays en électricité ? Non, estime l’ancien ministre de l’Energie et de l’Hydraulique et président du parti GRUP (Génération pour la Réconciliation, l’Union et la Prospérité).

Selon Papa Koly Kourouma, dans une interview à paraître prochainement sur  Guineenews©, « le problème [d’électricité] va demeurer longtemps ».  Poursuivant, il dira que « la réalisation des infrastructures, quelles soient de production, de transport ou de distribution, ont accusé un retard énorme par rapport au schéma directeur de développement de ces infrastructures en République de Guinée ». A cela, il faut ajouter, mentionne-t-il, la croissance démographique et la multiplication des constructions. Or, soutient le président de GRUP « chaque construction que l’on fait aujourd’hui, est une source de demande d’énergie. Alors si la demande ou l’offre n’obéît pas à la demande, il est difficile de suivre le rythme ».

« En 2010 déjà,  nous avions un déficit énorme auquel il fallait pallier. C’est ainsi que très rapidement, nous nous sommes battus pour sortir le projet Kaléta du projet Energie de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) pour réaliser le projet Kaléta dans le cas spécifique de la Guinée. Mais au moment où finissait le projet Kaléta, sa production était déjà absorbée par la demande. Ça veut dire qu’on n’a rien fait. On a juste pallié une partie de la demande», a-t-il indiqué.

Ce sera le même cas pour Souapiti, prévient l’ancien allié du parti au pouvoir : « Souapiti va venir, si on ne prend pas garde, avant qu’il ne finisse, la demande va déjà absorber la nouvelle production parce qu’aujourd’hui, c’est nous qui courons après la demande.  C’est la demande qui devait courir après l’offre. C’est-à-dire, l’offre doit être toujours supérieure à la demande.  Tout cela est projeté et connu et c’est consigné dans un document qu’on appelle ‘’le schéma directeur  de réalisations des infrastructures en République de Guinée.»

Pour sortir de cette crise d’énergie, Papa Koly Kourouma suggère la mise en œuvre de « ce schéma directeur ».

L’ancien ministre dit que ses initiatives ont été boycottées sinon la Guinée aurait résolu une grande partie du problème d’énergie.  « Ce que nous avons projeté à l’époque et qui a été boycotté, c’était de mettre en place une expertise nationale en matière de réalisations de micro-barrages. Parce que nous avons les ressources humaines nécessaires qu’il faut. Nous avons constitué ces ressources humaines, cette équipe d’expertise nationale de réalisations de micro-barrages qui a fait plusieurs missions sur les micro-barrages et on a projeté de financer chaque année un micro-barrage parce que les micro-barrages sont partout en République de Guinée », a expliqué qui estime que s’il avait été suivi, on seraitau moins à la date d’aujourd’hui à 16 micro-barrages sur le réseau interconnecté. Comme ça, cela aurait permis, dit-il, de résorber en partie la demande en énergie tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays.

 « (…) Mais malheureusement, on n’est pas parvenu. On a programmé les ressources dans notre budget, on n’a pas pu accéder aux moyens financiers pour réaliser ces micro-barrages. Les études ont été faites et nous avons voulu commencer par le barrage de Sérédou. A la date d’aujourd’hui, j’ai encore les études », précise l’ancien ministre de l’Energie.

A l’en croire, cette expertise nationale est en train de pourrir au ministère de l’Energie. « Moi, je pense qu’on devait réveiller  cette expertise car, pour réaliser un micro-barrage, c’est trois millions de dollars. Il y en a même certains barrages qu’on nous a donnés à travers le Fonds mondial de l’Environnement (FME). C’est le cas du projet Kenno à Gueckédou. L’Etat a été incapable de payer sa contrepartie  pour qu’on réalise ce barrage.  Vous comprenez la réalité à laquelle nous étions confrontés. C’est triste !», s’indigne l’ex-ministre de l’Energie et de l’Hydraulique d’Alpha Condé.

En conclusion, il pronostique que le problème énergétique  guinéen ne va pas se résoudre  avant 2040».

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