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Discours de Kassory, scrutin législatif, violences au Foutah : réaction de Sidya Touré

Le président de l’Union des Forces Républicaines, Sidya Touré, était l’invité de nos confrères de radio Espace, ce lundi 27 janvier. Le leader de l’UFR s’est prononcé sur l’actualité  politique, notamment le discours du Premier ministre Kassory Fofana suite à a crise sociopolitique liée à la tenue des législatives, les violences au Foutah et les arrestations d’activistes.

Réagissant au dernier discours du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, le président de l’UFR pense que le désordre ne profite à personne aujourd’hui surtout pas à l’autorité de l’Etat qui gouverne le pays.

« On va faire en sorte que nous puissions trouver des canaux de sortie de cette crise-là. Au lieu de se menacer les uns et les autres. Donc je ne vois pas malheureusement de voie de sortie qui a été proposée à un quelconque mouvement. Effectivement, là c’est préoccupant », a-t-il indiqué.

De l’idée du couplage des élections législatives au référendum, Sidya Touré parle de provocation : « C’est de la provocation. Ça c’est jeter de l’huile sur le feu. Tout le débat qu’on a aujourd’hui, c’est le problème du 3ème mandat d’Alpha Condé. Je vous ai dit sur votre radio, il y a, à peu près, quatre mois, il n’y avait aucun autre objectif à ce projet si ce n’est l’obtention du 3ème mandat. Sinon en réalité, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse des élections législatives à quatre, cinq mois de l’élection présidentielle. Donc je sais que ce serait jeter de l’huile sur le feu. Ce qui est déjà plus ou moins le cas. Et je sais aussi de par le fait que je connais l’homme, qu’il ne renoncera pas à son idée et que de toute façon, on va y arriver. Il va falloir trouver dans l’année 2020 à quel moment faire les élections législatives, à quel moment faire le référendum et à quel moment faire l’élection présidentielle au mois d’octobre 2020. Donc il y a vraiment un problème pour lequel, pour le moment, ils n’ont pas de solution ».

L’opposition est-elle disposée à discuter avec le gouvernement autour de la tenue: du scrutin législatif ?

La réponse de Sidya Touré est sans ambages : « Moi je sais qu’Alpha n’a pas besoin d’élections législatives, il n’a pas envie de députés, il n’a pas envie de président de l’assemblée, il n’a pas envie de qualifier les institutions de la république. Ceci a été jeté entre nous pour essayer d’entrainer un peu les disputes. L’objectif fondamental, si on n’arrive pas à faire les élections pour le référendum, le problème sera tout entier parce que ce n’est que ça le seul et unique objectif ».

En dépit des multiples manifestations du FNDC, le processus électoral poursuit son cours normal. Le pouvoir entend-il aller au forcing pour la tenue du scrutin du 16 février ?

Pour l’ancien Premier ministre, il appartient au gouvernement de répondre : « Moi j’estime que si vous êtes responsables d’un pays, vous essayez de créer les conditions d’une vie en commun… C’est à eux de savoir ce qu’ils veulent faire. Tout cela n’est pas une question de force. La force est à la loi. Si vous dissociez le problème de l’autorité de l’Etat de l’applicabilité de la loi dans votre pays, vous êtes dans l’injustice absolue et ça, les gens n’obéiront pas », a-t-il martelé.

Le FNDC arrivera-t-il à empêcher la tenue des élections législatives comme il entend le faire quand on sait que le pouvoir de son côté campe sur sa position et surtout que la campagne électorale se poursuit?

Réponse de Sidya Touré : « Je ne vois pas de campagne nulle part en Guinée. Les gens vont et viennent, ils n’arrivent pas à se regrouper. Comme on sait aussi que les députés ont été déjà distillés et que chaque parti politique sait combien de députés il va avoir, oui, on pourrait, comme disent certains, après le 16 février, s’il n’y a que deux bureaux de vote qui votent, là on va donner des résultats. Mais ce n’est quand même pas l’objectif d’un Etat. Nous sommes quand même dans une République, nous sommes avec des institutions, nous sommes avec des lois. Mais on tourne complètement le dos aux institutions de la République comme on a fait pour la CENI. Regardez le code électoral. Au moment où je suis en train de vous parler, les cartes d’électeurs devaient commencer à être distribuées un mois avant le scrutin. On ne connait même pas où est le fichier électoral, à plus forte raison les cartes d’électeurs. Si vous ignorez tout ça, vous sortez, vous revenez après pour dire autorité de l’Etat, ça n’a pas de sens ».

Des rumeurs faisaient récemment état de négociations en coulisse pour ramener certains partis politiques dans le processus électoral. A ces rumeurs, Sidya apporte un démenti formel et parle d’intoxication : « Aucun parti de l’opposition n’a été mêlé à ce genre de chose, ça c’est vraiment de l’intoxication. Je confirme qu’il n’y a eu nulle part de telles démarches, parce que nous avons un bloc de l’opposition pluriel. Nous nous consultons, personne n’a engagé une telle démarche ».

Des violences au Foutah

Le président de l’UFR condamne le fait que depuis 9 ans, dit-il, il y a eu presque 140 morts dans le pays. Et à aucun moment, une enquête n’a été menée. Pour lui, ce qui se passe par ailleurs est la résultante de ces comportements qu’il qualifie de suicidaires de la part de l’Etat. « Je ne vois pas pourquoi vous voulez que le FNDC encourage quelqu’un à tuer un autre. Ce n’est pas du tout notre objectif. Il se trouve que vous mettez l’injustice au centre, c’est ce qui arrive. Le FNDC n’est pas responsable des violences. Le FNDC est pour l’application de la loi en République de Guinée, le FNDC est pour le respect de la constitution. Ceux qui créent les conditions pour qu’il y ait de telles violences, ce sont eux qui se mettent en dehors de la loi et qui se mettent contre la loi », estime-t-il.

S’agissant de l’article de « La Lettre du Continent » qui fait état des démarches menées par le président Ouattara et son Premier ministre auprès de Sidya Touré pour le faire revenir au processus électoral, ce dernier parle de spéculations.

Comment le FNDC va-t-il procéder pour empêcher la machine du pouvoir qui est en marche pour la tenue des législatives du 16 février ?

« Je ne vois pas où est la machine qui est en marche… Nous, nous sommes dans la logique que nous ne devons pas accepter des élections dans la perspective de changer la constitution pour un 3ème mandat. Ça, nous sommes dans cette logique absolument », a répondu l’ancien Premier ministre.

L’état décide de sortir les muscles, à travers des arrestations, comme le cas du jeune activiste Bella qui serait actuellement à la DPJ pour incitation à la violence sur sa page Facebook.

 

Réaction de Sidya Touré : « Nous assistons à cela depuis le 12 octobre de manière préventive, sans qu’il n’y ait eu aucun acte posé. Nous avons eu près de 87 de nos jeunes gens qui ont été arrêtés à Conakry et même à côté de Conakry. Donc il y a une volonté de faire en sorte de dissuader les gens par une forme de terreur. Mais je ne vois pas comment est-ce qu’on pourrait garder la moitié des Guinéens en prison. On continue d’arrêter les jeunes gens. Vous ne savez jamais d’ailleurs pourquoi ils ont été arrêtés. Avant qu’on arrive au 16 février, je crois qu’il y a un programme où il va falloir arrêter, je ne sais combien de personnes, pour empêcher que les gens ne fassent campagne le même jour, pour dire n’allez pas voter. Comme je le dis, il y va de la  stabilité de notre pays. Il y va des conditions d’une vie ensemble, il y va aussi des conditions économiques. C’est de la responsabilité de l’Etat. C’est de ça qu’on devait s’occuper et non d’aller arrêter de jeunes gens qui écrivent sur leur page Facebook », estime l’ancien Premier ministre.

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