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Drague sauvage des lits des fleuves à Mandiana : Le gouverneur de Kankan monte au créneau

Le gouverneur de la région administrative de Kankan, Sadou Keita, était ce mardi 5 janvier 2021 dans les locaux du gouvernorat, devant les agents des forces de défense et de sécurité pour leur exprimer ses vœux du nouvel an. Comment endiguer l’utilisation des dragues sur le lit des fleuves et juguler l’invasion des ressortissants Burkinabé?

Ce phénomène persiste sur les zones minières en dépit de tous les actes répréhensifs des autorités notamment à Mandiana dans les mines. C’est l’un des défis du gouverneur Sadou Keita qui entend désormais relever en cette nouvelle année.

« Les dragues persistent à Mandiana. Aujourd’hui, le Sankarani n’est plus un cours d’eau. Il y a de la pagaille là-bas. L’eau n’est plus consommable, pas de poissons. Plus grave, on y déverse des produits toxiques à travers ces dragues. Cela a pour conséquence de rendre les populations malades. C’est pourquoi, sans le cacher, le président de la république, m’appelle chaque matin pour me demander comment ça va à Mandiana. Quand le préfet envoie des missions de répression, ils font des arrestations, à leur retour ,on constate que le double de ceux qui ont été arrêtés s’installe.

Donc maintenant, on sait qu’aller chasser et revenir, n’est pas la solution. Donc, on va maintenant y rester. Nous y mettrons une brigade permanente pour veiller le long du fleuve », a-t-il martelé

Avant d’ajouter que : « Nos zones minières sont aussi pleines de Burkinabé. Ce qui est grave, c’est qu’ils sont avec des machines et contribuent à envahir les concessions minières. Et ça, c’est vraiment gênant. Quand vous prenez, le bloc 2 de la concession minière de la SAG à Saraya dans Siguiri, sur la réserve, ces gens-là (les Burkinabés), ont déjà tiré 19 %.  Il aurait même selon les informations que nous avons, un quartier du même nom que le village Saraya a été bâti à Ouagadougou grâce aux profits de leurs activités clandestines. On maîtrise les textes de la CEDEAO, mais il ne faut pas entrer et piller les ressources du pays clandestinement. C’est pourquoi nous avons déjà envoyé des propositions aux ministres d’Etat, ministre de la défense, nous attendons donc les instructions courant 2021 pour  relever ces défis ».

Sadou Keita a tenu également en marge de cet entretien, à remercier les hommes en uniforme pour leur forte implication dans la résolution de nombreux conflits intercommunautaires et domaniaux qui font rage dans la région.

Le cas le plus récent est celui de Kagan et Fodécariah dans la sous préfecture de Batè Nafadji le 13  mai dernier. Les affrontements y ont fait 26 victimes dont  deux morts. Pour ramener le calme, il a fallu  l’installation d’un PA sur le domaine aurifère qui était au cœur de ce litige.

 « C’est au mois d’avril passé que j’ai pris fonction en tant que gouverneur de cette région. Aussitôt on a été confronté à des affrontements intercommunautaires entre Kagan et Fodécariah. On est allé faire les condoléances pour les deux morts. Après, ensemble nous avons dessiné un schéma de réconciliation. On y a installé un PA et la récréation est terminée.  L’impossible est devenu possible. Ce Schéma, nous l’avons envoyé un peu partout à travers la région où ces conflits persistent et j’avoue que ça été efficace », a-t-il affirmé.

Face à l’insécurité grandissante qui a aussi marqué l’année 2020, il a salué les performances des agents des services de sécurité et a aussi déploré leur sous-effectif.

« Il y a eu une succession d’incidents armés à Kankan. J’ai vu la promptitude avec laquelle vous répondez. Quand on a attaqué en plein jour une boutique de transfert d’argent ici, vous avez maîtrisé trois voleurs sur quatre. Le dernier a été pris à Kinièran  dans Mandiana. Quand il y a eu aussi des récentes attaques nocturnes, on a convoqué une réunion d’urgence et on a mis en place un schéma d’alerte. Observation, barrage et interdiction de sortir de la ville durant la nuit. Mais ce qu’il faut reconnaître aussi, c’est que nous avons une proportion ridicule d’agents de sécurité, par rapport à la population. On ne peut dire l’effectif, mais on n’a même pas atteint 1 policier pour 500 habitants», a déploré le gouverneur de la région.

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