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Éditorial : législatives du 16 février, l’opposition à hue et à dia

A mesure que la date du 16 février approche à grands pas, l’opposition semble tirer à hue et à dia. Le constat est patent. Car tout en intimant à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de suspendre les enrôlements, les opposants appellent en même temps leurs militants à se faire enrôler sur les listes électorales.

Cette opposition fait aussi dans la surenchère, en menaçant de boycotter le scrutin ou tout au moins de l’empêcher carrément, si jamais il n’était pas conforme aux principes en la matière.

Comme il fallait s’y attendre, le dialogue inter guinéen, censé rabibocher le pouvoir et la majorité présidentielle a fait un flop. Et le coup de théâtre provoqué par le retrait de l’opposition du comité de suivi continue d’alimenter la chronique dans la cité.

La présence autour de la table de dialogue des représentants de l’opposition a été fugace. Moins d’une semaine en tout.

Cela dénote clairement que les conditions de la tenue d’un véritable dialogue n’étaient pas réunies. Sans oublier qu’en se rendant à ce dialogue, les opposants avaient un apriori défavorable.

Certains observateurs avertis, avaient tôt fait de parler d’un simulacre de dialogue. C’est comme s’ils n’avaient pas tort, avec ce qu’on nous a servi ! Puisque les recommandations issues des dialogues antérieures sont restées quasiment lettre morte.

A dire vrai, c’est la communauté internationale qui leur a tordu le bras, pour que Cellou Diallo et ses pairs fassent acte de présence au sein du comité de suivi. A une période où la tension entre les deux camps a atteint son paroxysme autour du fameux projet de troisième mandat.

En effet, l’opposition qui sert de vivier au Front national pour la défense de la constitution (Fndc) continue d’avoir le doigt sur la gâchette. La vingtaine de morts enregistrés depuis le début des manifestations de rue de la plateforme est loin de dissuader les opposants au projet.

Sur leur retrait du comité de suivi, les opposants rejettent de but en blanc la faute sur la « mauvaise foi » de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). L’organe de gestion des élections n’aurait pas accédé à leur demande relative à la mise à disposition des résultats élections locales du 04 février 2018 au comité, en vue de la mise en place des conseils de quartiers et de districts.

Cette dernière phase d’un processus qui n’est toujours pas achevé. Nous n’avons d’ailleurs cessé depuis le début, de qualifier ces communales de sac de nœuds. Et les faits sont en train de nous donner raison.

Avant de claquer la porte, l’opposition avait demandé aussi à la Ceni de suspendre les opérations d’enrôlement des électeurs, mais en vain. Invoquant pour cela des dysfonctionnements qui entoureraient ces opérations dont le cas particulier de ces mineurs qui constituent une pomme de discorde entre les deux camps.

Mais au même moment où l’opposition se répand en récriminations contre la Ceni, l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) exhorte ses militants à se faire enrôler sur les listes.

Et le parti ne lésine pas sur les moyens dans sa campagne de sensibilisation. En s’appuyant sur le Conseil national des jeunes (Cnj) qui fait pour cela, le porte-à-porte dans les 5 communes de la capitale. La même débauche d’énergie serait déployée dans les préfectures, pour convaincre les électeurs.

L’Union des forces républicaines (Ufr) de Sidya Touré en fait également autant, dans la mobilisation de ses militants, pour cette phase d’enrôlement qui touche à sa fin. A moins que l’institution électorale ne daigne prolonger les opérations, face au concert de critiques auquel elle fait face, de plus en plus.

A propos d’ailleurs de cette Ceni, le bruit court qu’un vent de fronde s’y préparerait. Comme si les commissaires issus des rangs de l’opposition, se sentant finalement pris au trébuchet, voudraient lever le pied.

Pour éviter sans doute de se rendre complice d’un processus électoral bâclé.

En tout état de cause, l’opposition ne voudrait plus passer sous les fourches caudines de l’exécutif, lors des futures échéances électorales. Et on sent de plus en plus l’adrénaline monter dans les états-majors des partis d’opposition où on jure d’empêcher la tenue des élections, si jamais les conditions transparentes n’étaient pas remplies.

Pour le moment le chronogramme des législatives du 16 février 2019 continue d’être déroulé. Même si une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

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