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Éditorial: Me Salif Kébé, la tête dans le guidon

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Me Amadou Salif Kébé n’a pas l’air de faire dans la nuance, dans les préparatifs des législatives du 16 février 2019. La tête dans le guidon, Salif Kébé ne mise que sur le but à atteindre, quitte à dévoyer le processus électoral.

Pendant que l’opposition pousse des clameurs alarmistes, en appelant  à l’arrêt du processus d’enrôlement, invoquant comme argument des dysfonctionnements dans l’enrôlement des électeurs, la Ceni se fend d’un communiqué pour dévoiler la date du dépôt  des dossiers des candidatures au scrutin.

Des dépôts des dossiers qui débuteront le mercredi 18 décembre 2019 pour s’achever le vendredi 27 décembre 2019 à minuit, selon l’institution.

 Comme si tous les couacs répertoriés sur le terrain, au niveau des Cepi, Cespi et autres Caerle vont être résolus d’un trait de plume. Car même la majorité présidentielle a émis cette fois-ci de sérieuses réserves sur les opérations d’enrôlement des électeurs.

Cela dénote l’impréparation de la Ceni à faire face à  sa mission,  alors que le scrutin approche à grands pas. Mais c’est comme si le président de l’institution n’en a cure de tout.

Ainsi lors de sa rencontre ce mercredi avec la mission internationale des anciens chefs d’état,  Me Salif Kébé n’avait pas l’air contrarié, et c’est de manière  sereine qu’il a  convaincu la délégation, à grands renforts de faux-fuyant, que son institution serait à la hauteur des attentes. Et cerise sur le gâteau, que le délai du 16 février sera bel et bien respecté pour la tenue des législatives.

Dans cette fuite en avant, le président de la Ceni a fait comprendre à Nicéphore Soglo et Goodluck Jonathan  que son institution avait les solutions aux problèmes enregistrés dans les opérations d’enrôlement en cours.

Et que son équipe et lui, n’auraient d’ailleurs pas été surpris par ‘’l’ampleur de ces problèmes’’ portés à leur niveau.

Mais quel crédit peut-on accorder à Me Salif Kébé qui s’était déjà engagé à organiser ces élections législatives avant fin décembre. Avant de se rétracter, face à la levée de boucliers provoquée par cette promesse fallacieuse.

Promesse qui n’avait en réalité pour seul objectif que de satisfaire aux désidératas du chef de l’Etat. Comme l’a dit Henry Queuille « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.»

Au train où vont les choses, ce serait se leurrer  donc que de croire que la Ceni dispose d’une recette miracle pour organiser des élections propres dans un délai aussi compressé.

Comme ses prédécesseurs, le président de la Ceni est tenu d’avoir le petit doigt sur la couture du pantalon. Il ne pourrait donc trouver son compte qu’en étant du bon côté du manche.

Fatigué sans doute qu’il est de recevoir son budget au compte-gouttes, selon les bons vouloirs du prince. Car si la Ceni attire de plus en plus les convoitises des gens, ce n’est pas pour le souci de servir le pays avec abnégation, mais c’est surtout pour se refaire une santé financière.

Et cela devient compliqué d’agir dans les règles de l’art, quand on a un fil à la patte. D’où ces louvoiements et reniements des présidents successifs de la Ceni dans leur mission, à la grande déception de l’opinion.

C’est aussi le prix à payer quand on s’insinue dans les rouages des puissants de la République. Une telle Ceni ne peut servir que de la tambouille politique. Pas plus.

A moins que les commissaires ne se ravisent au vu du précipice vers lequel nous tendons -le mot n’est pas trop fort- pour changer de pied.

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