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Effet Covid-19 à Lola : les cultures maraîchères absorbent l’essentiel de la main d’œuvre

Face à la baisse des activités  économiques ayant entraîné une baisse des revenus  chez les populations rurales de Lola, préfecture de la Guinée forestière, l’essentiel de la main d’œuvre agricole composée de  femmes, de jeunes  et  de  personnes  âgées  à  migrer  dans les bas-fonds,  pour s’adonner au travail  de  jardinage. Ils cultivent   du maïs, des arachides,  du gombo  et  de la patate douce, qui seront ensuite livrés sur les marchés de la localité et au Liberia voisin, a-t-on constaté sur place.

En cette saison sèche, ce sont  des centaines  d’hectares  qui  sont consacrés aux cultures maraîchères dans la préfecture de Lola.

Yaya  Keita spécialisé dans l’achat  du  fer amorti  à  Lola fait partie des gens convertis au maraîchage et qui travaillent dans les bas-fonds.

« Moi je plante seulement  la patate,  parce que  les gens quittent le  Liberia  et Siguiri  pour venir chercher ces produits ici à Lola. Ce n’est  pas  facile  surtout quand il s’agit de trouver  le bas-fond pour cultiver. Il y a des amis qui ont eu de l’argent  l’année  dernière dans cette production.  Certains  ont  eu 6 millions de fg et ça  ce n’est pas  petit  pour un pauvre », explique Yaya Kéita.

Pour lui, la culture maraîchère  rapporte  plus que la culture  de riz.  Sény  Haba, elle, pratique le métier de jardinage  depuis  plus de cinquante  ans.

« Je fais le jardinage  saisonnier pour avoir un peu d’argent. Mais  contrairement  aux périodes antérieures, aujourd’hui  ce n’est  plus  ça en termes de revenus. Pendant  trois ans,  le gombo  et  la patate  rapportaient  beaucoup  d’argent  aux paysans. C’est pourquoi  tout le  monde  s’est lancé dedans,   pour avoir un jardin ».

Cette sexagénaire invoque aussi le manque de moyens matériels pour mener à bien cette profession de production de légumes.

Pour sa part  Ousmane  Camara  dit aimer le jardinage  saisonnier  mais malheureusement  il n’aurait  pas de moyens pour s’y investir.

Comme disait quelqu’un « ceux qui  ont  les moyens  n’ont pas d’ambitions  mais ceux qui  n’ont  pas   de  moyens ont plus d’ambitions. C’est mon cas. Nous produisons  beaucoup.  Les gens viennent  de Kankan,  de Siguiri, de Conakry  ainsi  que  du Libéria  pour acheter  nos produits  locaux .  Mais c’est insuffisant.  Si j’avais des moyens  adéquats,  j’allais  faire des groupements  pour acheter  une machine. J’ai voyagé  en Côte  d’Ivoire, j’ai  vu la culture  d’aubergines, de tomates,  de salades, des feuilles  de patate.

Mais ici il n’y a pas de mesures  d’accompagnement pour encourager et  faire des prêts  bancaires. Moi je jure  que si Lola bénéficiait d’accompagnements, on  pouvait  dépasser  même  le Foutah,  parce  qu’on  n’a  plus  d’avantages  qu’eux. Même   sans engrais,  nos plans donnent plus que les autres  régions  parce que  notre climat  est clément », jure notre interlocuteur.

« Nous demandons  au gouvernement  guinéen  de nous venir en aide  pour développer  ce secteur  de maraîchage. Ici nous n’avons pas  de mine d’or  pour que pendant  la saison  sèche,  après  la  récolte, on puisse migrer  là-bas, pour avoir  le prix des herbicides  pour la culture. Avant  de  terminer,  je dirai  que la mine ce n’est pas  pour les paysans.  Le gouvernement  doit aider  les agriculteurs  pour qu’on  développe la Guinée », a-t-il sollicité.

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