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Enfants et circulation routière : d’innocentes victimes, du fait de leur fragilité et leur inconscience

Juin 2021. Ce n’est pas encore arrivé, certes.  Mais, il est permis d’anticiper. Le sujet est très sensible pour qu’on en  diffère l’évocation.

Pour tout dire, c’est le mois de l’enfant que le monde entier célèbre !

Chez nous, les tout petits sont nombreux à se retrouver dans la circulation. Ces futurs adultes, souvent abandonnés à eux-mêmes, utilisent mal la route pour leurs déplacements. Savent-ils d’ailleurs le faire, eux qui, en général, où qu’ils soient, n’excellent que dans un seul domaine : le jeu ?

Eh oui, jouer est tout ce qu’ils savent bien faire. Cela confirme bien l’affirmation des psychopédagogues qui disent que « le jeu est la fonction essentielle de l’enfant. »

Il apprend en jouant. Et quand l’apprentissage ou le jeu a lieu sur la route, nul doute que le danger est bien réel. Il n’est jamais loin !

Selon l’OMS, chaque année, à l’échelle planétaire, les accidents de la route font 1,2 million de morts et 20 à 50 millions de blessés entraînant de nombreuses infirmités.

Dans ce lot de victimes, les enfants et les jeunes de la tranche d’âge allant de 0 à 25 ans, représentent plus de 40%.

Il est dit aussi que les accidents de la circulation sont la deuxième cause de mortalité pour les enfants et les jeunes de la tranche d’âge située entre 5 et 25 ans.

De même, les jeunes de sexe masculin courent près de trois fois plus de risques d’être tués ou blessés sur les routes que ceux de sexe féminin.

Chez nous, le tableau est tout autant alarmant. Un vrai problème de santé publique !

Rarement un jour qui passe sans un cas d’accident d’enfant. Pendant qu’il joue au ballon, ou qu’il traverse la route, il est fauché par un automobiliste ou un motocycliste.

Les seules statistiques dont nous disposons sont celles, très anciennes, de l’hôpital national Donka. Le nombre d’élèves et étudiants accidentés de 1997 à 2001 reçus par ce CHU (centre hospitalier universitaire) est édifiant : 19 342 sur 29 880 cas enregistrés, soit environ 65%. Une situation grave et urgente qui interpelle. D’autant que ces chiffres annoncés à cette époque restent approximatifs et ne cernent guère toute l’ampleur du phénomène.

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Peut-on dire que la tendance haussière s’est infléchie depuis lors ? Surtout avec l’apparition entre-temps, du phénomène envahissant et à haut risque que constitue la circulation des deux-roues à usage privé et de transport en commun ? Rien n’est moins sûr. Nous n’avons pas les indicateurs nécessaires pour le vérifier.

Il faut noter que la fragilité des enfants et jeunes dans la circulation tient au sentiment d’invulnérabilité qui les habite. Ils sont en général inconscients des dangers qui les guettent, irresponsables et immatures dans leur comportement. Ils sont surtout très enclins au mimétisme. Et quand on pense à tout ce qu’ils voient et imitent autour d’eux !

Le trait commun à cette tranche d’âge, c’est d’ignorer le danger ou quelquefois même de le narguer.

Dans la petite enfance, le véhicule est perçu comme un objet familier, inoffensif, censé reconnaître les personnes puisqu’il obéit aux parents qui l’utilisent. Pour les plus grands, il s’agit d’un objet à dompter à tout prix. On l’utilise donc à fond, avec tous les risques. Pourvu qu’il procure l’indépendance, l’évasion et les fortes sensations qui remplissent d’extase et de griserie.

Et quand tout cela se joue sur un terrain de mauvais comportements et d’incivisme adoubé par des parents et autres usagers adultes, qui sont loin d’incarner les vertus et modèles attendus, alors bonjour les mauvaises imitations. Des habitudes détestables s’installent.

Tel père, tel fils, a- t- on coutume de dire. Cela s’applique largement à la circulation routière. Un père qui viole le code de la route devant ses enfants a toutes les chances de faire des émules qui, bien souvent, améliorent le modèle imité.

Ainsi, les enfants d’un parent insolent ou agressif dans la circulation, peuvent-ils devenir des conducteurs violents et inconvenants. Ils sont prêts à en venir aux mains avec tout usager pour une simple vétille, même les agents, s’il le faut.

Sur un tout autre plan, l’enfant, en raison de sa petite taille, n’est pas très visible sur la route. Des spécialistes indiquent qu’en raison du rétrécissement de son champ visuel, il ne perçoit pas bien, les couleurs et les distances. Non plus, il n’apprécie pas bien les vitesses. Sa présence dans la circulation constitue un vrai danger pour lui-même et pour les autres.

Chauffeurs, services de sécurité, parents, enseignants, société civile, décideurs à tous les niveaux doivent en être conscients. Dans le même sillage que l’Unicef et certaines ONG et associations.

Nous ne devons guère oublier que ces jeunes conducteurs sont notre avenir.  Qu’ils soient piétons, cyclistes ou motocyclistes, nous devons les rendre meilleurs et les protéger. Par une meilleure éducation et formation. Par le meilleur exemple, surtout !

Nous devons penser à leur spécificité qui les rend tout à la fois si particuliers, si impulsifs et si fragiles. Pour qu’ils soient toujours sains et saufs sur la route et que l’avenir soit assuré !

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