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Face à la détérioration du système éducatif guinéen, une ancienne ministre interpelle le gouvernement

Il n’est jamais assez aberrant d’écrire que le système éducatif guinéen est l’un des plus médiocres de la sous-région ouest-africaine. Et les autorités en charge de la promotion et de la vulgarisation de ce secteur en sont conscientes mieux que quiconque.

Pour preuve, elles scolarisent leurs enfants dans les écoles les plus chères soit à l’étranger, soit dans celles implantées à Conakry mais qui dispensent des programmes de leurs pays respectifs.

Pendant ce temps, l’école publique souffre d’un manque de qualification du personnel enseignant, mais aussi d’une carence des programmes d’études qui ne sont dans la plupart des cas adaptés aux besoins du marché de l’emploi.

Dr Saran Daraba Kaba, l’ancienne ministre de la Promotion féminine et de l’Enfance donne sa lecture de ce secteur vital à l’édification d’une nation émergente à laquelle aspire le pays.

« On n’a pas d’école pour former les jardinières d’enfants. On n’a pas d’école pour former les maitresses des écoles maternelles. On n’a pas d’écoles pour former les travailleurs sociaux spécialisés sur le handicap, sur les personnes âgées, sur les enfants surdoués. Les enfants surdoués, c’est une classe à part, parce qu’eux, ils ont un cycle plus court qu’un enfant normal », a fait remarquer Saran Daraba.

De l’avis de ce cadre qui a été la première femme à s’être présentée à une élection présidentielle en Guinée, ici, les enfants surdoués deviennent des délinquants. «Parce qu’on ne sait pas les encadrer. Tous ceux-là, ce sont des problématiques du développement qu’on ne peut, à mon avis, appréhender que si on ouvre un débat national sur l’éducation», note-t-elle avant de lancer un appel aux gouvernants.

«Messieurs les ministres, faites ce qui est en votre pouvoir. Ne laissez pas les étrangers nous dicter nos orientations en matière d’éducation. J’ai été membre du gouvernement. J’ai été à la tête d’une organisation internationale. Malheureusement, la Guinée est l’un des rares pays africains qui se laissent dicter les priorités par les bailleurs de fonds. En Ethiopie, tu viens avec ton argent, tu veux faire l’éducation, on te dit, c’est dans tel domaine que j’ai besoin de financement. Et c’est ce que tu vas faire. Si tu ne le fais pas, tu retournes avec ton argent. Au Rwanda, c’est la même chose. Au Ghana tout près, c’est la même chose. Alors, s’il vous plait, apportons les bonnes pratiques des autres pour que nous puissions avancer ! », intime-t-elle.

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