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Fermeture des frontières : la détresse des producteurs de manioc  de Lola

Plusieurs sous-préfectures sont touchées  dans la préfecture de Lola  par l’état d’urgence sanitaire lié à la Covid-19 et à la fermeture des  frontières avec les pays voisins de la Côte d’Ivoire et du Liberia. Ces producteurs peinent également à drainer leur production vers les localités de l’intérieur.

En cette période de covid19, il leur est difficile de pratiquer les routes de l’intérieur vers la  Conakry, ainsi que des villes de  Siguiri,  Kankan où même  N’Zérékoré qui est à côté. Puisque les ventes de poudre de manioc ont fortement baissé.

Il faut rappeler en passant que la préfecture de Lola est l’une des plus grandes zones de production de manioc  dans la région forestière, avec une main d’œuvre  composée de plusieurs centaines  de femmes, qui investissent la filière pour leur survie.

De nombreux  magasins de Lola  sont pleins  de  sacs de manioc  destinés au marché local et les villes de la haute Guinée et  de la moyenne Guinée, ainsi que la capitale Conakry. Mais les mouvements de camions vers Lola se font rares.  Ces stocks risquent à cette allure de pourrir tout simplement.

Fatou  Fofana, productrice de manioc à Wolono  dans la sous-préfecture  de Guéasso, raconte son calvaire dans cet entretien avec notre reporter. « Aujourd’hui   je souffre.  J’ai 100 sacs de manioc sec cette année.  J’ai envoyé  une partie  à Lola  pour vendre  mais malheureusement, tout est stocké dans le magasin faute de commerçants acheteurs. Nous ne savons pas  comment on va manger aujourd’hui, nous avons  beaucoup de manioc et on cherche de quoi à manger,  le temps est dur », jure cette dame.

Qui parle des difficultés de conservation de leur production. « Il est très difficile  de conserver le manioc sec. Car si  l’eau touche ça devient une perte.  S’il fait assez de temps avec  toi  les insectes rongent et transforment tout en poudre,  et cela est une perte pour les agriculteurs. Aujourd’hui  nous avons beaucoup de maniocs dans le village, c’est des milliers de sacs  qui sont stockés au village les gens n’achètent pas.  On ne sait pas comment on va vivre  cette année. On travaille pour profiter des fruits du travail, tel n’est pas le cas en ce moment pour nous », déplore notre interlocutrice.

Qui dans la même lancée poursuit son récit «je suis à 95 kilomètres de la commune de Lola, dans la sous-préfecture de Guéasso   pour venir au marché hebdomadaire  de Lola,  mais je me retourne au village  avec les mains vides.  Je vais m’endetter   pour me rendre au village,  en ce mois de ramadan,  et le plus grave je n’ai pas trouvé  les habits de fête de mes enfants,  vraiment j’ai du mal à rentrer à la maison,  malgré que  j’ai des produits on travaille pour son enfant, on ne sait pas  comment nous allons faire maintenant ».

 Vayaga Fanta,  paysanne à Foumgbèdou se dit inquiète de la situation  qui se dégrade de jour en jour. « On cultive  pour manger  et vendre le reste,  mais malheureusement nos productions sont stockées  à la maison  pour défaut de clients et le peu qu’ils achètent,  c’est avec leurs propres prix. Nous sommes  endettées  et on ne gagne plus de quoi manger  depuis la fermeture des frontières. Les produits qu’on envoie  ne sont pas achetés par les clients, il faut que Dieu nous sauve dans cette situation. Nous avons fait des travaux pitoyables  dans les conditions minables,  et on vient en ville on tombe  et on ne sait pas comment faire nourrir nos familles.  Vraiment  le professeur Alpha condé  doit penser  aux petits agriculteurs. Car  aujourd’hui, c’est la varie souffrance que nous vivons. Sans oublier que les intrants sont chers aussi », déplore-t-elle.

Pour une autre dame  du nom de Madjangni Fofana  que nous avons interrogée, ‘’les productrices de manioc  ont leurs  cases pleines  de manioc.  Il faut que le gouvernement aide  les pauvres femmes que nous sommes. On n’a rien, sauf l’agriculture  et on ne peut  rien faire sauf  l’agriculture. Vraiment le ministère de l’Agriculture devrait nous venir en aide pour sauver au moins des vies’’, prêche cette dame au bord du désespoir.

Pour Alpha Diabi,  magasinier à Lola, depuis le début de la covid 19,  rien ne marche à Lola. ‘’Il y a plus de deux mois,  les activités sont à l’arrêt, et il n’y a rien.  Les magasins eux sont remplis. Le prix  du manioc a fortement baissé, ajoute-t-il.  Les gens qui envoient sur le marché ou nous qui achetons les produits  toujours  le prix baisse. Ceux qui viennent de la brousse avec des produits peinent  à les écouler. Ils viennent nous  laisser leurs productions ici,  pour demander  de l’argent,  mais ils ne trouvent rien avec nous. Nous demandons au gouvernement guinéen de venir payer nos productions afin  d’éviter  la perte des produits. Et je demande qu’ils viennent acheter  les produits  pour ne pas décourager les agriculteurs’’, telles sont doléances posées par ce magasinier aux autorités.

Pourvu que cela tombe dans de bonnes oreilles.

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