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Fête de sacrifice du mouton: pourquoi la question de l’unité nationale a dominé la question religieuse?

Sysiphe a été condamné par les dieux à remonter un rocher au sommet d’une montagne, qui retombait continuellement. La même punition a été infligée aux Danaïdes qui devaient remplir un fût sans fond. Pénélope, pas la femme d’un candidat français à la présidentielle dernière, mais celle de Ulysse, elle tissait pendant le jour une toile qu’elle défaisait la nuit pour ne pas être obligée de désigner l’homme qui devait la prendre pour épouse. Parce qu’elle avait dans la foi que Ulysse reviendra, tôt ou tard…. Les Guinéens, eux, sont condamnés à chercher à recoudre leur tissu social, qu’ils déchirent. N’est-il pas temps d’arrêter ce jeu ?

A chaque fête religieuse, dans leurs tartufferies, puisqu’on voit des personnes-alitées qui ne vont  à la prière que seulement à chacune de ces fêtes, poudre aux yeux, pour parler de l’unité nationale. Dès après la prière, c’est le « maquis », immédiatement.

 A chaque fois que les remous sociaux dus à des revendications politiques et sociales justifiées sont soldées par mort d’homme, la radio et la télévision diffusent en boucle des chansons de rassemblement national. Ceux qui prônent la paix et l’unité nationale ont la bouche pleine et les doigts dans la confiture jusqu’au coude, tandis que les autres  vivotent. Comment, dans ces conditions, chanter l’unité nationale ? Ce manque de vision ne produira que l’effet contraire. Cela s’appelle jouer avec le feu, ou tenter le diable.

Dans le fond, il n’y a pas d’acrimonie sociale, les mariages interethniques sont à profusion. La confiscation, l’exclusion politique par ethnocentrisme continuel ont engendré la méfiance et élargi le fossé, au point que le point de non-retour est sur le point d’être atteint. Puisque dans les mosquées, le malaise est déjà perceptible et sensible.

A chaque grande prière, comme la dernière, pour le sacrifice du mouton, on a peu parlé de religion, on a plus parlé de la cherté de vie et encore plus de l’unité nationale. On a même souhaité que l’année prochaine arrive dans ces mêmes conditions pour reparler de la même chose, de l’unité nationale. Cela est devenu l’exercice national en Guinée, mais les Guinéens n’ont ni le mérite de Pénélope ni la malédiction de Sisyphe et des Danaïdes. Ce jeu ne peut pas durer infiniment, tout le monde en est saturé et blasé, il faut l’arrêter. Même les prêches et les paraboles invariables et infatigables des imams ne sont écoutés que d’une oreille distraite.

Cela se passe un peu partout, en Afrique. Ce qui se prépare au Mali, dans la chaudière des terroristes, ne doit pas se réaliser. Personne ne veut de cette leçon. Mais si le Mali est une et indivisible, on est preneur, pas autre chose. Tous les yeux sont braqués de ce côté.

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