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Guéasso-Lola : le poste de santé de Moribadou dans un dénuement total

Le poste de  santé de Moribadou, dans la sous-préfecture de Guéasso, préfecture de Lola qui est à plus de 1000 km de la capitale Conakry, est l’un des vieux postes de santé de la préfecture. Construit en 1980 par la communauté, il comprend trois chambres dont les lits sont  en bambou avec des matelas  faits de sons riz.

Ce poste qui n’a que trois agents, un infirmier et deux assistants, manque de tout. Comme outils de travail, il n’y a que deux pinces, quelques paires de ciseaux pour les pansements et un tensiomètre, confie Karamo Touré, le chef de poste.

Dans ce poste de santé qui ne dispose pratiquement d’aucun stock de produits pharmaceutiques –à part Orasel, Cotrim, Coartem-,  les maladies les plus fréquentes  sont le paludisme, la  toux et la diarrhée chez les enfants sans oublier les infections gynécologiques.

Sur les fenêtres, en cette saison sèche, ce sont des cartons qui sont utilisés pour atténuer l’effet des poussières qui envahissent les salles.

En raison de cette grande précarité et des conditions de travail rudimentaires, les agents de santé qui y opèrent, trouvent que leur poste est inapproprié pour continuer à dispenser des soins aux patients.

« Si nous recevons des femmes en grossesse avec des complications, on la  réfère  à Lola avec des références. Souvent, nous appelons l’ambulance à Lola  ou les parents de la femme pour chercher un véhicule afin de la transporter à Lola. Je rappelle qu’une femme est décédée récemment à Wolono. Lorsqu’elle était en route pour Lola. Mais à cause d’un manque de moyen de transport et de communication parce que la zone n’est pas  couverte par le réseau téléphonique… Nous faisons des injections sur des lits en bambou fabriqués par la population et qui ont des matelas faits de sons de riz. Nous recevons  assez d’enfants  qui sont des moins de 5 ans. Ils viennent d’autres districts voire de la Côte d’Ivoire. Ici au poste de santé de Moribadou, nous n’avons rien. Nous manquons même des gangs que les sages-femmes utilisent pendant  l’accouchement. Nous sommes à plus de 90 kilomètres de la commune urbaine de Lola, souvent il est très difficile d’évacuer certains malades à cause l’état de la route. Nous avons un poste de santé dont les travaux continuent depuis 2004. Malgré les efforts de la population, les travaux peinent toujours à prendre fin. Nous avons bénéficié  de l’appui de la direction préfectorale de la santé en dotant le poste d’un réfrigérateur solaire que nous avons  installé dans cette maison. J’invite les autorités sanitaires, principalement au ministre  de la Santé pour venir en aide à cette population qui compte 6000 âmes. Nous demandons de l’aide à l’Etat pour la finition de ce poste de santé. Il faut signaler que depuis l’indépendance de la Guinée, ce district situé à plus de 1020Km de Conakry, manque d’infrastructure sanitaire malgré une forte croissance de la population », a enfin lancé Karamo Touré.

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