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Guinée : au bord de la faillite, l’entreprise marocaine Satram fait appel à l’aide de Tiégboro

Dans un courrier dont Guinéenews a reçu copie, Knani Ghassen, le représentant pays de l’entreprise marocaine Satram – une entreprise de logistique portuaire et de BTP – demande de l’aide au colonel Moussa Tiégboro Camara, le secrétaire général à la Présidence chargé des Services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé. Knani Ghassen explique clairement que Satram-Guinée va bientôt fermer portes et fenêtres faute de moyens mais aussi et surtout en raison des problèmes provoqués par ses ex-partenaires.

Le représentant de la filiale guinéenne de Satram cite un certain Mounir Nasser.  Un Guinéen d’origine libanaise qu’il accuse de détournement d’une grue de sa société. Une accusation confirmée par un jugement correctionnel en date du 15 juillet 2019 du tribunal de première instance de Kaloum.

Dans sa décision, le juge Boubacar Hafia Bah déclare Mounir Nasser coupable des délits de ‘’faux et usage de faux’’ à lui reprochés. Pour la répression, il l’a condamné à un an d’emprisonnement et à une amende d’un million de francs guinéens. Sur l’action civile, le juge a ordonné la restitution de la grue ou le paiement du montant de sa valeur à Ghassen Knani (représentant de Satram). Il a aussi condamné Mounir Nasser à payer à la société Satram SA, la somme de 50 millions à titre de dommages-intérêts. Et un mandat de dépôt a été décerné contre lui à l’audience.

Plus de quatre mois après cette décision, Mounir Nasser n’a jamais été en prison. C’est du moins ce que révèle Ghassen Knani dans son courrier adressé au colonel Moussa Tiégboro Camara. Selon Ghassen, Mounir Nasser « dit partout qu’il est intouchable, qu’il est chez lui, qu’il fait ce qu’il veut car, son oncle est un ministre puissant du gouvernement… et qu’il est trop proche du PRG (sic). »

« L’appel est suspensif », réplique l’avocat de Mounir nasser

Jusqu’au moment où nous mettons en ligne cette dépêche, nous n’avons pas réussi à joindre Mounir Nasser. Mais, le jugement révèle qu’il avait reconnu les faits à l’audience en déclarant avoir vendu seul la grue à la société Grue Safety Africa à un montant de 140 000 dollars US. Il serait ressorti des débats que Mounir Nasser s’est rendu au Cadac avec la carte grise originale de la grue à l’effet d’en établir une nouvelle carte grise à son nom. Me Roland Désiré Bangoura, l’avocat de Mounir Nasser, a indiqué à Guinéenews qu’il avait fait appel de la décision du tribunal première instance de Kaloum.

« L’appel est suspensif. S’ils veulent leur argent, ils n’ont qu’à faire accélérer les choses à la Cour d’appel. De notre côté, nous estimons que notre client ne mérite pas d’aller en prison dès lors qu’il avait rendu la grue », nous a dit l’avocat. Selon Me. Roland, c’est son client qui avait tout mis en œuvre pour l’installation de Satram en Guinée. C’est son client qui aurait aidé Satram à avoir ses premiers marchés en Guinée. « Mon client n’a reçu aucune des commissions qui lui étaient promises. C’est pourquoi nous les (Satram) avons attaqué en civil) », a ajouté l’avocat de Mounir Nasser.

En plus de Mounir Nasser, Satram pointe du doigt la société de droit guinéen Grue Safety Africa Sarl. Elle réclame à celle-ci le paiement d’une créance de plus de 14 milliards de francs guinéens. Celle-ci résulterait d’une convention de partenariat commercial datée du 27 mars 2017 et qui portait sur 27 matériels dont sept grues, deux fourchettes, cinq camions tracteurs, trois porte-chars et six remorques. La convention fixait la part de la requérante à 25 % du chiffre d’affaires, puis à 30 % après révision du contrat le 14 juillet 2017. Le 15 novembre, le président du tribunal de Commerce de Conakry Pierre Lamah a rendu une ordonnance autorisant Satram Succ SA à pratiquer une saisie conservatoire de créances sur les avoirs bancaires de Grue Safety Africa SARL pour avoir sûreté et paiement de la somme de 14 447 260 847 francs guinéens en principal outre les intérêts légaux moratoires et les frais de la procédure.

En attendant de pouvoir rentrer en possession de ses sommes, Satram dit avoir passé de 100 salariés à 20 dont 80 % sont Guinéens.

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