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Guinée : crise sociale ou crise d’orgueil ?

Vers la deuxième moitié de 2015, le baril du pétrole qui caracolait entre 100 et 115 dollars est tombé en chute libre. En janvier 2016, le prix du litre d’essence à la pompe baissait de 10000 Fg à 8000 FG.

Les accords entre syndicats et gouvernement disaient clairement que si le baril descendait en-dessous des 40 dollars, les parties se réuniraient pour convenir de la flexibilité, et si le baril remontait au-dessus des 60-70 dollars, les parties se réuniraient pour convenir de la hausse du prix à la pompe.

Dans la première moitié de 2016, le prix du baril était descendu jusqu’à 35 dollars. Les syndicats noyautés et divisés se faisaient d’abord la guerre pour le leadership, au lieu de revoir les accords avec le gouvernement, quand ils retrouvèrent leur esprit, le gouvernement n’avait eu aucune difficulté à les convaincre de surseoir à toutes revendications sociales jusqu’en décembre, pour lui permettre de répondre à  la revue annuelle du FMI d’octobre.

Ici, il faut faire arrêt sur image pour se demander si le FMI ne prend pas plaisir à se laisser flouer par les « maquillages des comptes » (à la Dilma Rousseff) des pays africains. Ce FMI sait que les Etats se serrent ou font serrer la ceinture à leurs populations jusqu’au dernier cran pour présenter une bonne figure de leurs finances, dès après son passage, ils desserrent la ceinture. La stabilité de leur économie est une arlésienne qui déshabille leurs populations pour contenter le FMI, c’est une duperie. Les économies Africaines sont instables.

Après  cet accord obtenu entre les syndicats et le gouvernement, le vent tourna dans le sens inverse puisque dès août-septembre-octobre, juste avant le passage du FMI,  les pays producteurs de pétrole s’étaient entendus pour serrer le robinet pour doper le baril, qui grimpait lentement mais sûrement. L’échéance de décembre convenue arriva et passa sans que personne ne puisse dire quoi que ce soit sur l’application de la flexibilité dans le sens de la baisse.

Depuis le 1er juillet 2018, sans concertation aucune, Kassory Fofana, nouvellement nommé Premier ministre, content ou pas content de l’être, on se demande, il donne un coup de tête dans la ruche sociale en augmentant le prix du litre à 10000FG. Quand les contestataires de tous poils sont sortis déterminés comme Don Quichotte, le voilà qui dit, le jeudi passé, qu’il est à l’écoute et qu’il est preneur de leurs propositions, quelles qu’elles soient (tacitement).

Les syndicats n’ont pas de plan B, la base blasée par les chafouineries du gouvernement est consciente de la nécessité de cette augmentation, mais a bien réfléchir et en voyant la gabegie et les détournements des dizaines de milliards, en voyant le train de vie de l’Etat et surtout l’arrogance avec laquelle cette augmentation a été faite, elle veut en découdre pour faire ravaler la couleuvre au gouvernement.

Il faut retirer la hausse des prix avant tous pourparlers, c’est une question d’orgueil et de principes. Les syndicalistes ont plus d’orgueil devant les travailleurs que Kassory Fofana, fût-il de Moriah-bruit.

Les négociations de ce vendredi ont encore tourné au vinaigre, la mayonnaise ne prend toujours pas. Le médiateur Saïd Fofana ne sait à quel Saint se vouer. On pense que la suspension de cette hausse est la condition sine qua non, parce qu’elle permet de sauver la face aux travailleurs et aux syndicalistes, ça compte plus que tout. A force d’aller la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise.

Les populations commencent à en avoir assez ?

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