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Guinée : réduire le mariage des enfants pourrait générer des avantages économiques (Banque Mondiale)

« Réduire les inégalités de genre », c’est le titre de la sixième édition d’une série de rapports  de la Banque Mondiale sur les questions de développement. Rendu public ce lundi 10 décembre  via une vidéoconférence, cette publication sur  le Mali, le Niger, le Tchad et la Guinée expose entre autres  les conséquences économiques des inégalités hommes-femmes, notamment le coût économique du mariage précoce des filles et de leur décrochage scolaire. Le rapport consacre aussi un dossier spécial à  la dette publique dans ces quatre pays.

Le rapport de la Banque Mondiale signale qu’au Niger, plus de trois filles sur quatre sont mariées avant d’atteindre leurs 18 ans. Au Tchad, la promotion est de plus des deux tiers. Au Mali et en Guinée, elle est de plus de la moitié. Des quatre pays, la Guinée est le seul qui a fait le plus de progrès dans la réduction du mariage précoce des filles avec 51,1 %  des filles qui se marient avant 18 ans.

Or, les quatre pays affichent également les taux d’achèvement d’études secondaires parmi les plus faibles au monde pour les filles, avec seulement une fille sur dix qui achève ses études secondaires.

Toutefois, ces pays ont réalisé des progrès importants au primaire avec une augmentation du taux d’achèvement de 22,4  %.

Le rapport note que même si d’autres facteurs, tels que le coût de la scolarité ou l’éloignement géographique des écoles, peuvent expliquer ce phénomène, les normes sociales sur le rôle des filles et le mariage précoce sont une cause importante.

« Lorsqu’une adolescente doit quitter les bancs de l’école pour se marier, son faible niveau d’instruction aura des conséquences importantes tout au long de sa vie, notamment sur ses revenus et sur l’instruction de ses enfants. Elle court également des risques accrus pour sa santé et celle de ses enfants du fait des conséquences de grossesses précoces et répétées », souligne un communiqué de presse sur le rapport.

Le même document revèle également qu’en Guinée, au Mali et au Niger, les enfants nés de mères âgées de moins de 18 ans risquent davantage de mourir avant l’âge de cinq ans et souffrir d’un retard de croissance.

« Les inégalités d’instruction entre les filles et les garçons et les problèmes de santé associées à la pratique du mariage précoce constituent un obstacle au développement du capital humain », explique d’ailleurs Soukeyna Kane, la directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Mali, le Niger, le Tchad et la Guinée.

Selon l’étude qui a abouti à ce rapport, l’adolescence est une période cruciale au cours de laquelle ces quatre pays doivent mettre en place des politiques publiques complémentaires pour que les filles restent à l’école. E

n présentant des initiatives réussies dans d’autres pays, le rapport préconise davantage de réformes pour faire évoluer les normes sociales et des incitations économiques pour les parents, telles qu’une scolarité plus abordable ou des bourses d’études pour leurs filles…

«  Si les investissements visant à réduire le mariage des enfants, à prévenir les grossesses précoces et à favoriser l’éducation des filles ne doivent pas être basés uniquement sur des considérations économiques, cette note démontre que le Mali, le Tchad, le Niger et la Guinée bénéficieraient grandement de ces investissements », fait remarquer le rapport.

Gérer les vulnérabilités de la dette publique

Avec une croissance estimée à 5,9% en Guinée, 5,1% au Mali, 4,9 au Niger et 3% au Tchad en 2018, les perspectives économiques sont positives à moyen terme dans ces quatre pays, malgré des risques sécuritaires, climatiques et sociaux. Le rapport analyse en particulier les principales tendances de la dette publique qui a augmenté depuis 2010, du fait de la faiblesse des politiques macro-budgétaires, de l’accès à de nouvelles sources de financement et des chocs externes.

Le document mentionne que le Tchad était fortement menacé de surendettement en août 2018, tandis que la Guinée, le Mali et le Niger présentaient un risque modéré.

Le Tchad a connu l’une des plus fortes augmentations de dette publique en Afrique subsaharienne, avec une hausse de 22 % entre 2013 et 2017. Située à un niveau relativement bas en 2013, la dette publique reste légèrement inférieure  à la médiane régionale, et significativement inférieure à la médiane des autres EFC.

La dette publique du Niger a augmenté depuis 2013 au même rythme que dans les autres pays dépendants des matières premières d’Afrique subsaharienne pour atteindre 44% du PIB en 2017.

Alors que la dette publique de la Guinée et du Mali était à fin 2017 nettement inférieure à la moyenne de l’Afrique subsaharienne, respectivement à 37%  et 36 % du PIB…

En Guinée, « l’accroissement de la dette publique est principalement dû à des dérapages budgétaires persistants et à des fluctuations défavorables des taux de change… »

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