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Guinée : Une politique de l’eau qui a peur de dire son nom ?

Les Guinéens ont eu les oreilles dressées en entendant qu’une nouvelle politique de l’eau sera mise en branle par le ministère de l’Eau et d’Electricité de Cheick Taliby Sylla soumis au Conseil des ministres, c’est tout, point final. Quant à son contenu, ils peuvent fumer.

Wangari Mathai, la grande dame du Kenya, prix Nobel de la paix 1984 savait que le problème d’eau sera le problème futur de l’humanité. Déjà, les prémices se font sentir. Les éleveurs, qui ont du flair comme les paysans, sont guidés par un tropisme inconnu vers les zones encore humides.

En Guinée, comme dans toutes l’Afrique occidentale, l’égoïsme, la paresse et l’imprévoyance des politiques préfèrent faire des forages et d’aller à des centaines de mètres en profondeur pour faire remonter les eaux qui ont mis des millions d’années à s’accumuler dans les anfractuosités de la roche mère de la région que de traiter les eaux de surface quelque peu polluées mais encore traitables à quelques coûts.

La pollution n’est pas encore  à ce point inacceptable, mais il n’en sera pas ainsi demain, quand se sera au tour des petits-enfants et suivants … Pauvres d’eux, si leurs arrières-arrières grands-pères n’ont pas songé à eux !

Avec les barrages hydro-électriques partout, il faut songer aussi à ralentir les courants en aval pour permettre des infiltrations aussi loin que possible des rivages asséchés par la baisse du niveau des fleuves et rivières. Ce qui se remarque depuis que tout le monde est libre de faire un forage chez lui, les puits superficiels et artisanaux des alentours tarissent comme par enchantement, des affaissements de terrain se font entendre par des cris d’alerte et d’alarme, mais personne n’écoute.

Mais que faire ? L’Etat n’arrive pas à fournir de l’eau à toute la capitale. En dépit de l’aide incommensurable et inépuisable du Japon depuis des décennies, les zones desservies depuis l’indépendance ne reçoivent toujours pas régulièrement de l’eau, à plus forte raison les zones situées en hauteur.

Ce qui est aberrant dans ce domaine, c’est de prioriser la desserte des zones basses avant les zones en hauteur. Sans une forte pression et sans électricité, l’eau ne monte pas mais si elle est en hauteur, elle n’a pas besoin de pression et d’électricité pour suivre la pente. Il faut inverser les tendances. On entend par là la tendance du mouvement des fluides mais aussi la tendance politique. On a essayé de dissuader certains qui pensent que la desserte en eau est une affaire politique, mais on commence  les rejoindre.

Papa Koly avait demandé 16 millions de dollars pour avoir de l’eau pour tout le monde. Qu’en est-il depuis que toutes ces aides qu’on entend sont venues à la SEG ? Même les citernes commencent à ne plus servir depuis ces satanées marches et villes mortes, et quand elles ont recommencé leur noria, c’est pour trouver le prétexte de ne plus venir qu’une seule fois par deux jours dans les quartiers peuplés de plus de milles assoiffés. N’y a-t-il pas représailles politiques?

La politique de l’eau doit se pencher sur les forages qui pullulent partout et qui servent de source de commerce d’eau minérale, dont les marques ne se comptent plus. Mais aussi et surtout, l’Etat doit se magner dans ce domaine. Si de l’eau potable est à la pompe, personne n’irait chercher de l’eau dans des sachets plastiques qui sentent et contiennent des relents et reliquats chimiques.

Enfin, les Services spéciaux, qui fouinent partout, doivent se pencher sur les dimensions de ces sachets, qui prétendent tous contenir 30 centilitres d’eau, et qui, à vue d’œil, sont plus dimensionnés les uns que les autres. Il y a de fortes amendes à fixer avant les fermetures de ces entreprises d’eau.

Il est méchant de se servir de la soif des autres pour se faire les poches. Mais quelle est cette politique de l’eau du gouvernement qui ne dit pas son nom ?

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