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Guinéennes détenues à Accra : le ministre Mamady Touré s’en fait l’écho

Dans un article paru le dimanche 29 mars dernier dans les colonnes du quotidien électronique Guinéenews©, nous annoncions l’arrestation de 10 Guinéens considérés comme porteurs du Covid-19, à Tamale, en République du Ghana. Crédit photo : Alerteur Alerteur.

Une information qui corrobore bien la vidéo qui circule sur la toile et qui fait état de l’emprisonnement de sept guinéennes dans la capitale ghanéenne d’Accra. Jointe par nos soins, pour en savoir davantage sur le mobile de leur incarcération loin de leur pays, Zénab Bangoura, une des détenues, avance qu’elles ont été arrêtées dans la localité de Tamale, d’il y a trois mois.

« Au départ, nous étions au nombre de huit. Mais nous ne sommes plus que sept désormais. La huitième ayant été enlevée pour une destination qu’on ignore vraiment », confie notre interlocutrice, qui ajoute que la portée disparue s’appelle également Djénab Bangoura.

Aux dires de notre répondante, leur arrestation est survenue au moment où
les frontières n’étaient pas fermées. Parties donc pour faire des achats, leur rêve de revenir sitôt au pays sera brisé par des agents qui, dit-elle, leur ont tout d’abord prélevé les températures, suivies peu après de leurs consultations médicales, avant de leur notifier qu’elles ont été toutes testées positives au Coronavirus.

« Ils nous ont apporté des produits et nous ont intimé de les prendre. Sachant que nous ne souffrons de rien, nous avons décidé de ne pas prendre ces produits. Quelques jours après, ils sont revenus. Au terme de leur prétendue consultation, ils ont dit qu’il ne restait plus que trois cas de positivité parmi nous et que nous les quatre autres, nous sommes guéries. Et ils ont prélevé le crachat de ces trois-là qu’ils ont emporté avec eux. Peu après, ces trois-là aussi ont été déclarées guéries. Et pendant tout ce temps, nous étions casernées dans une grande cour gardée par des militaires. Un jour, on s’est dit qu’on ne resterait plus là, à condition qu’ils appellent notre ambassadeur. Ce qui fut fait. Ce dernier nous a demandé d’y rester, vu que les frontières étaient maintenant fermées. Un beau matin, nos ravisseurs sont venus nous proposer de rallier l’ambassade. Mais l’ambassade nous avait déjà dit de refuser qu’on nous sorte de là. Et c’est alors qu’ils ont usé du gaz lacrymogène qu’ils ont tiré dans notre maison. Trois de nos copines se sont évanouies. Nous autres, nous avons été menottées et conduites à Accra, au service des migrations où nous sommes en détention », raconte Zénab Bangoura qui exhorte l’implication des autorités guinéennes à  faciliter leur retour au pays.

Selon Mme  Bangoura, le jour même de leur arrivée à Accra, elles ont informé les autorités consulaires, et que le consul est venu en personne les voir en leur criant dessus comme des mal propres. Une accusation assimilable au mépris qui nous a été opposé, alors que nous étions dans la logique de recouper l’information.

Comme en manque de bienséance qui sied en la matière, après avoir répondu à l’appel avec une certaine arrogance, le consul Touré nous a demandé en ces termes :   « Qu’est-ce que vous me voulez »? Sans même nous donner la latitude de décliner jusqu’à terme le mobile de notre appel, il nous a demandés de nous référer au ministère des Affaires étrangères, son département de tutelle, auquel il dit avoir transmis la situation de ces compatriotes en détresse.

Dans un bref entretien téléphonique, le ministre Mamady Touré dit avoir été saisi de ce dossier des compatriotes emprisonnées au Ghana, et qu’une communication est en train de se préparer à cet effet. La communication s’élargira sur la situation d’autres compatriotes à travers le monde.

Dans le même sillage, le conseiller en communication du chef du département des Affaires étrangères nous a confié qu’il y a quelques jours, son ministre a mis en place une Cellule de soutien aux Guinéens pour justement permettre au ministère de faire face aux situations des Guinéens concernés par la crise sanitaire liée au Covid-19.

« On est en train de travailler. Même aujourd’hui, il y a eu une réunion tripartite avec le ministère de la Santé et celui des Transports, pour voir comment organiser le rapatriement volontaire de nos compatriotes. Des propositions sont aussi faites par la Cellule. Elles seront soumises au gouvernement, afin que celui-ci puisse prendre des mesures urgentes les concernant. Et vous faites bien d’appeler, parce que demain, le ministre anime un point de presse concernant la situation de nos compatriotes touchés par cette crise, notamment aux États-Unis, en France et puis au Sénégal pour les cas les plus urgents. Donc, des annonces seront faites par le ministre demain. Mais a priori, on est saisi des différents dossiers qui se trouvent au niveau de la Cellule de soutien aux Guinéens de l’étranger, qui est en train d’étudier cas par cas et par rapport à chaque pays, pour voir comment organiser le rapatriement volontaire », assure Mohamed Lamine Solano, qui séjourne actuellement en France.

En attendant de connaître la destination de la portée disparue, ou ce qui lui serait arrivé, dames Zénab Bangoura, Mariama Sylla, Aminata Bangoura, Mamet Sylla, Yélikha et autres méditent sur leur sort dans les geôles ghanéennes.

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