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Hôpital de Labé : les patients privés de soins et de nourriture à cause du siège de la ville par les forces armées

C’est une scène digne d’un film de fiction qui se passe à l’hôpital régional de Labé où après le départ des médecins et d’une grande partie des patients qui ont préféré abandonner la structure sanitaire, pour éviter d’être pris à partie dans les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, le reste des patients qui sont très souffrants et ne disposent pas de familles d’accueil à Labé, menace de se faire entendre si rien n’est fait pour leur prise en charge, a-t-on constaté sur place.

Ces patients sont abandonnés à leur sort car, les médecins ont déserté la structure sanitaire et les forces de sécurité maintiennent leur pression en empêchant tout accès à l’hôpital régional.

Conséquences, en plus du manque de soins qui risque d’aggraver la situation sanitaire des malades; ceux-ci ne gagnent rien comme nourriture en cette période de crise.

« On souffre beaucoup ici, on ne gagne pas à manger. Nous, nous venons de Timbi Madina, on ne gagne pas à manger ; c’est entre nous qu’on partage le peu de provision qui nous reste. Vous voyez, c’est ce biscuit que ma sœur a pu me trouver comme petit déjeuner. Vraiment on souffre, les médecins ont tous pris la fuite alors que moi j’ai fait un mois ici. C’est un seul médecin qui s’est présenté aujourd’hui ; il avait promis de me faire le pansement, par-là, puis il me dit que c’est impossible. Aidez-nous à sortir comme tous les médecins ont pris la fuite pour ne pas qu’on souffre d’avantage car chaque jour c’est des morts et des morts. On a faim et on souffre beaucoup», soutient Djénabou Barry au bord des larmes.

Trouvé au chevet d’un parent gravement malade, Mamadou Oury Barry fustige l’état des choses : « depuis maintenant 24 heures, nous qui sommes dans l’enceinte de l’hôpital, on ne gagne ni à boire, ni à manger. Cela est valable et pour les malades et leurs accompagnants. Les malades sont là sans soins, ça fait aujourd’hui 3 jours que personnes d’entre eux n’a bénéficié d’un pansement. Nous demandons de l’aide afin qu’on puisse rentre chez nous. Si tu fais 45 kilomètres pour venir te faire soigner où tu n’as pas d’amis et de parents et que tu tombes dans ce genre de situation, c’est vraiment compliqué. Donc, on demande une aide pour nous faire soigner au cas échéant pour rentrer pour ne pas qu’on meurt tous ici», clame-t-il.

Ainsi, Mamadou Oury Diallo menace : « si on reste ici jusqu’à demain ou après-demain, sans suite favorable, nous allons tous sortir dehors et les militaires vont nous tuer. Comme ça nous serons au moins des martyrs ; on est prêt à ça car on ne peut vivre dans ces conditions. C’est seulement le directeur de l’hôpital qu’on a vu aujourd’hui ; il a pris de ses poches pour nous payer du pain. Sans cela on n’allait rien trouver», a-t-il laissé entendre.

Il faut rappeler qu’une vielle patiente en soins intensifs au service de  diabétologie de l’hôpital régional a trouvé la mort quelques heures après son retour précipité en famille. Et malgré la suspension du mot d’ordre de résistance active et permanente à Labé par l’antenne locale du FNDC, les forces de défense et de sécurité ont empêché la reprise de toute activité dans le centre urbain.

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