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 Infraction à ciel ouvert : ah, « si jeunesse savait… ! »

C’est le cas de le dire. Aussitôt que l’on voit pareille image, on se pose la question de savoir si celui-là que l’on aperçoit dans une telle posture est conscient du danger qui le guette. Ce n’est point évident. Lui il joue. Il prouve, s’éprouve et se jauge. Il est jeune. Ne croyez pas qu’il pense comme vous et moi qui avons du souci pour lui. Ah, si seulement, il savait !

Le voilà, accroché par les coudes, à la malle arrière d’un taxi qui roule. Pendant ce temps, il chausse des patins à roulettes. Ce qui signifie déjà qu’il glisse et en pleine ville, au milieu d’une circulation bigarrée et incertaine pour celui qui veut bien l’admettre. A ce moment précis où l’objectif le cadre, il est drainé par la voiture qui roule sur une route en bon état.  Tout se passe bien, comme sur des roulettes !

Mais qu’adviendra-t-il si le décor change subitement ? On sait que toutes les routes ne sont pas dans le meilleur état souhaité. Qu’est ce qui va se passer, s’il arrive à vive allure sur chaussée dégradée, avec des trous ou des dos d’âne comme on en voit si souvent ? Il y a deux cas de figure qui peuvent se présenter : il est surpris et ses patins s’accrochent d’un coup à la mauvaise route. Le mouvement de la voiture qui le soutient le déséquilibre et il tombe. Ou bien, pendant que le véhicule le tracte à bonne vitesse, il est resté à surveiller la route. A l’approche de la zone dégradée, il s’en détache et se redresse. Il lui faut alors réduire aussitôt son élan et quitter le milieu de la voie. Tout cela demande du temps, des réflexes et de l’habileté. Ce qui n’est pas l’apanage de tous.

Pendant ce temps, la circulation se déroule tant bien que mal autour de lui, avec tout ce qu’il y a d’imprudences et de mauvais comportements. Dans les deux cas, le risque de se faire heurter ou écraser est le même. Il est réel et grand pour qu’on le minimise.

Ces comportements propres aux jeunes ont des explications diverses. Les psychopédagogues y ont consacré maintes études. Quelque fois, ils cherchent à impressionner, à se lancer sans cesse des défis à relever. C’est parmi eux qu’on trouve les matamores ou pilotes-suicide, bien connus en circulation routière, qui font des rodéos sur les routes. Ils font tout pour attirer l’attention sur eux. Même s’il arrive qu’ils aient peur, de temps à autre, de leur audace et de leur témérité, teintées d’inconscience ou de folie, ils ne vous l’avoueront jamais. Se gaussant plutôt de la peur qu’ils infligent aux autres par leurs pratiques invétérées d’acrobaties et autres excès qu’ils affectionnent sur la route. Tout cela est le fait de la jeunesse.

Bien entendu que nous n’allons pas mettre tous les jeunes dans la même escarcelle d’imprudents indécrottables. Ils sont aussi différents les uns des autres, que nous le sommes, nous des générations antérieures. Parmi eux, on rencontre des pleutres qui vacillent devant tout danger et n’ont guère le courage de se risquer à rien. Cela tient de facteurs d’éducation, de psychologie et d’environnement sociétal. Des exceptions qui confirment la règle.

Il est admis que tous les enfants du monde se ressemblent. Les pédagogues vont dans le même sens pour dire que le jeu est la fonction essentielle de l’enfant. C’est par le jeu qu’il imite et c’est par lui qu’il apprend. C’est pour cela que l’on parle de jeux de rôle et de jeux de règles.

Et même nos préceptes culturels s’emparent de la thématique pour dire à peu près ceci, avec toutes les difficultés que nous avons à traduire parfaitement le concept : « l’enfant suit la mort et la mort le fuit. Pour les autres, adultes et vieux, c’est le contraire qui se produit. Ils fuient la mort et la mort les suit. »

Au premier, (c’est-à-dire l’enfant), devant toutes les imprudences qu’il commet, tous les risques qu’il prend, alors qu’on a peur pour lui, peur qu’il n’en meure, celle-ci lui dit : « fais ce que tu veux, ça ne m’impressionne pas. Laisse-moi tranquille. Je n’ai pas besoin de toi. »

Pendant ce temps, les vieux, de par le vécu et l’expérience accumulés, ils se tiennent tranquilles, évitant tout excès, par manque de vitalité ou par crainte des conséquences. Ils pensent que cela suffit. Hélas, non !

La faucheuse vient leur dire : « eh, toi-là, viens ici ! Il y a longtemps, tu t’es mis à carreau, espérant que je vais t’oublier. Tu te trompes. Voici l’heure arrivée.  Je te prends et nous partons ! » Belle philosophie, s’il en est. Ainsi pense-t-on profondément du jeu de la vie et de la mort entre les générations, dans nos sociétés.

Pour tout dire, de tout ce que nous voyons nos enfants faire, même ce qui est très dangereux, exécrable ou répréhensible, il y a toujours, ne serait-ce qu’une once de ce qu’ils nous ont vu faire, de ce que nous leur avons montré et dit. Faire le jeu de l’autruche sur ce point ne nous absout point de notre responsabilité.

Arrêtons de dire : « bon Dieu, c’est quelle génération ça encore ? De qui tiennent-ils tous ces comportements ? Je n’en reviens pas, tu as entendu ce que ces jeunes ont dit ou fait ? »

Nous devons plutôt nous ressaisir, nous parents et éducateurs, pour donner à nos enfants le bon exemple en tout.  Ils ont de l’énergie que nous devons canaliser et orienter dans un moule épousant nos valeurs et traditions, nos us et coutumes.

A l’échelle scolaire et sociétale, il y a lieu d’instaurer un encadrement efficace, renforcé par une éducation morale et civique pour préparer le futur bon citoyen et garantir l’équilibre et l’harmonie de notre société.

C’est par là que nous préparons pour notre pays, cet avenir de paix et de développement, tant souhaité.

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