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Insalubrité : qui pour dire que ces ordures reverdissent, pour passer inaperçues ou paraitre moins laides ?

La nature est toujours là pour restaurer l’ordre perturbé par le fait de l’homme. Faute d’être enlevés par le ou le (s) service (s) concerné (s), quelques tas d’immondices qui ont longtemps offert leur laideur au regard des passants ont choisi de porter un voile de pudeur. Ils ont tout simplement reverdi, comme pris de honte. Un vert frais et chatoyant qui symbolise la nature resplendissante, vivifiante, inviolée. Celle que nous devons rétablir, au profit de notre ville, qui dans un passé pas lointain, a porté l’épithète élogieuse et enviable de perle de l’Afrique de l’ouest. Tant, elle était réputée verdoyante et propre.

Il est évident que personne ne trouve plaisir à côtoyer ces ordures, encore moins à vivre avec. Quand on se sent obligé de se boucher le nez, de tourner la tête et de se reculer pour longer une rue, il y a un problème. Quand les tas d’ordures étalés sur des dizaines de mètres, bloquent les eaux de ruissellement en surface et obligent les véhicules à s’en éloigner, réduisant du coup la largeur de la chaussée, il y a problème. Quand les mêmes véhicules, pour marquer un arrêt, le font au milieu de la chaussée, faute d’espace pour se ranger convenablement du côté droit, il y a problème.

Cette eau qui ne s’évacue pas, fait le lit des moustiques à ciel ouvert. En même temps, elle ravine la route dont le revêtement est détruit, avant terme. Quant à ces amoncellements qui prennent le tiers de la chaussée, ils réduisent l’espace de roulage, favorisent les bouchons et exposent piétons et usagers à des accidents.

Certes, des efforts ont été entrepris dans le sens de corriger cette situation. A certains niveaux, des résultats très évidents ont été enregistrés. C’est entre autres, le cas à Wanindara-rails et à la mosquée turque de Koloma. Les immenses dépotoirs situés en ces lieux, que l’on croyait ‘indécrottables’ ont été fermés, définitivement, on l’espère. Dans la même dynamique, des tentatives sont menées ici et là, dont les résultats sont encore assez instables pour être listés comme acquis ‘victorieux’, définitifs. Le manque de détermination et de suivi est sans doute passé par là. C’est bien le mal le mieux partagé de chez nous. On commence sans finir, on entreprend pour s’arrêter en chemin, juste après une amorce fulgurante.

Ce type de comportement peut expliquer la résurgence d’anciennes habitudes, de triste réputation et de mauvaise illustration, que l’on croyait révolues.

Des milliers de sacs d’ordures sont à nouveau entreposés sur le terre-plein central, entre la T5 et Simanbossia. Sur cette distance de plusieurs kilomètres, des emballages à n’en plus finir, sont empaquetés et superposés comme des colis postaux qui attendant d’être livrés. Le facteur n’arrivant pas, ils ne sont pas aiguillonnés et dispatchés. Ils restent donc en « salle de tri ».

Pendant ce temps, comme pour narguer, ils s’imposent à la vue des passants qui réprouvent unanimement leur présence. Mais, paradoxe ! On ne trouve aucun coupable. D’ailleurs, s’en soucie-t-on ? Du moment que rien n’est fait pour interdire le fait évoqué qui a refait surface progressivement, qu’y a-t-il à en dire ? C’est comme une démission collective. Un peu à la Ponce Pilate !

Toujours est-il que lorsqu’on parle de la nuisance de ces ordures, toujours amassées et jamais ramassées, notamment en haute banlieue, on sous-entend les conséquences qui en découlent. On a fait cas plus-haut, des moustiques pouvant germer dans les eaux de ruissellement qui stagnent contre les amas entreposés ; de la dégradation de la chaussée que les mêmes eaux de pluie ramollissent et ravinent ; de la réduction des voies réservées à la circulation qui favorise, bouchons et accidents. Tous ces aspects énumérés affectent la santé, la qualité de vie, la sécurité des citoyens et la pérennité des infrastructures.

La gestion urbaine, pour être optimum et efficiente, doit prioriser trois volets : la mobilité, l’urbanisation et la gestion des ordures. Au regard de ce qu’on voit, le traitement de ce dernier volet, en zone de haute banlieue notamment, dénote une négligence voire une indifférence, qu’il faut surmonter sans attendre.

C’est tout simplement désespérant, si nous devions vivre ce mal-être dans toute son expressivité. Cela doit changer, parce que c’est possible. Cela doit changer parce qu’il le faut. Il y va de notre souci fondamental à préserver notre santé et notre cadre de vie, en restant toujours propres et dignes. Il y va de l’image que nous renvoyons aux autres, dont nous attendons respect et considération.

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