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Interview Ismael Diakité, Haut-représentant du Consortium SMB-Winning – suite à l’Assemblée Constitutive de l’ANIGEM

« L’ANIGEM va nous permettre de mieux faire connaître les enjeux du secteur minier » 

Suite à l’Assemblée Constitutive de l’ANIGEM, un de nos journalistes a rencontré Ismael Diakité, haut-représentant du consortium SMB-Winning. Avant de rejoindre le consortium SMB-Winning, Ismael Diakité était membre du comité exécutif de Rio Tinto et directeur général de Rio Tinto en Guinée. Il a également occupé les fonctions de président du Forum pour le secteur privé de Guinée ainsi que celles de président de la Chambre des mines de Guinée.

Diakité, quelle importance avait pour vous le congrès constitutif de l’ANIGEM qui s’est déroulé hier ? Quel va être le rôle de cette nouvelle association ?

Le congrès constitutif de l’ANIGEM était l’occasion de lancer l’année 2019 pour les acteurs du secteur minier guinéen, avant la grande messe d’avril avec le symposium des mines Guinée, le plus grand événement minier d’Afrique de l’Ouest.

L’ANIGEM est donc une nouvelle association qui a pour vocation de représenter le secteur minier guinéen, en fédérant les acteurs autour de plusieurs objectifs et projets communs : promouvoir les apports économiques du secteur, participer à la définition de normes communes, coordonner nos relations avec les autorités, renforcer la formation locale dans le domaine des mines et de la géologie.

En nous réunissant dans une seule structure, c’est également l’occasion de mieux faire connaître les entreprises minières auprès de la population guinéenne, consciente de l’apport vital du secteur pour l’économie, mais pas toujours au fait des obstacles techniques, des difficultés du recrutement pour certains métiers, des enjeux environnementaux auxquels nous faisons face.

Quel regard portez-vous sur le secteur minier guinéen ?

Depuis les années 60, la Guinée a travaillé à se positionner sur la carte du monde comme un hub minier mondial. Aujourd’hui, notre pays peut être fier du travail accompli même si le chemin à parcourir est encore long. Nous devons continuer à renforcer le lien entre mines et développement, tout en améliorant la productivité et la compétitivité de nos sites miniers. Les mines doivent être un tremplin pour le développement de la Guinée vers une économie plus diversifiée et avec plus d’infrastructures, favorisant l’investissement dans le capital humain.

Au moment où la Guinée a été retenue dans le cadre de l’Union du fleuve Mano pour développer une institution d’excellence et pour abriter le Centre africain du développement minier, notre pays doit devenir un pôle d’excellence régionale et internationale, faisant la place aux meilleurs spécialistes et universitaires, et en rejetant les opportunistes qui sous des airs de faux érudits viennent parfois polluer le débat public.

En Guinée, les exploitations minières ne sont donc plus des enclaves d’activités isolées. Les zones minières sont devenues des pôles de développement dont les effets d’entrainement et de liaison contribuent à la diversification économique et s’intensifient à travers une participation inclusive de différents acteurs de développement.

De nouveaux concepts et exigences prévalent désormais dans les politiques et stratégie minières : mines responsable, développement durable, contenu local, sous-traitance, transformation locale, chaine des valeurs.

Nous nous félicitons que le Gouvernement ait intégré dans ses réformes tous ces éléments qualitatifs, et que ses réformes aient aussi contribué à une dynamique sans précèdent qui a enraciné dans les obligations de conformité, de transparence, de bonne gouvernance et de redevabilité les pratiques du secteur minier guinéen.

Le consortium SMB-Winning fait office de figure de proue du secteur minier guinéen : comment expliquez-vous cette réussite ?

En effet, le consortium SMB-Winning est rapidement devenu un acteur majeur du secteur de la bauxite au niveau mondial et participe massivement au développement économique et social de la Guinée. Sa contribution globale à l’économie guinéenne est ainsi estimée à 650 millions de dollars US pour l’année 2018. Ce montant recouvre les salaires, les paiements effectués aux fournisseurs et aux sous- traitants, les droits de douane, les taxes sur les produits importés et sur l’extraction et l’exportation du minerai, ainsi que les contributions fiscales.

Cette réussite s’explique par la force du consortium qui repose sur des actionnaires complémentaires et des acteurs clés de la chaîne de valeur de l’aluminium. En effet, fondé en 2014, le consortium SMB-Winning regroupe trois partenaires mondiaux dans les domaines de l’extraction, de la production et du transport de bauxite : le singapourien Winning Shipping Ltd, armateur asiatique de premier plan ; UMS, une société de transport et de logistique française présente en Guinée depuis plus de 20 ans ; Shandong Weiqiao, une société chinoise leader dans la production d’aluminium, forte de 160 000 employés et d’un chiffre d’affaires annuel de 45 milliards de dollars US. La République de Guinée, partenaire et actionnaire à hauteur de 10%.

Quelles sont vos ambitions pour l’année à venir ?

Notre principal défi est d’avancer sur le projet Boffa-Boké, qui constitue un tournant dans le développement de la région, voire du pays.

Pour rappel, il s’agit de la construction d’une ligne de chemin de fer de 135 kilomètres dans un corridor s’étendant de la région de Boffa à la région de Boké, de la production et de l’exploitation industrielle de ressources de bauxite dans les nouvelles zones minières de Santou II et de Houda, et de la construction et de l’exploitation d’une raffinerie d’alumine dans la zone économique spéciale de Boké. Le Consortium s’est aussi engagé à réaliser un projet de développement agricole de grande envergure le long du corridor du chemin de fer. L’investissement total consenti pour l’intégralité du projet par le Consortium est estimé à 3 milliards de dollars US.

En parallèle, nous devons toujours améliorer nos performances opérationnelles afin de continuer à faire croitre la production. En 2018, le consortium a produit 36 millions de tonnes de bauxite, soit une hausse de 5 millions de tonnes par rapport à 2017. En 2019, nous souhaitons dépasser les 40 millions de tonnes.

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