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Kaabi Kouyaté, chanteur compositeur : parcours et projets de cet héritier de Sory Kandia

Kabinet Kandia Kouyaté alias « Kaabi » est artiste, chanteur compositeur. Il est né le 18 avril 1965 à Conakry. Fils de feu El hadj Sory Kandia Kouyaté et de feue Hadja Bassira Kouyaté, il est marié à une femme et père de 2 filles.

Kaabi a fréquenté l’école primaire de la SIG Madina ‘’Fataraba’’ et a passé le secondaire au C.E.R Dramé Oumar ‘’Korékobiya’’, pour poursuivre le Lycée successivement au C.E.R du 2 août et à Sainte Marie de Coléah où il abandonnera au niveau du bac 1ère partie.

C’est au sortir d’une émission à la RTG, que Kabinet ‘’Kaabi’’ Kouyaté a bien voulu accorder une interview au site électronique Guinéenews.

Sympathique et très ouvert, Kaabi Kouyaté retrace son parcours en tant que pionnier au sein de la Brigade Nationale des Pionniers de Guinée, son passage dans l’orchestre des fils du raïs et sa collaboration avec son beau-frère feu Papa Kouyaté d’où naîtra son album à succès intitulé ‘’Kouyaté et Kouyaté’’.

De tournées en succès, Kaabi raconte ses différentes rencontres avec feu Souleymane Koly de la troupe ‘’Kotéba’’, Cheick Tidiane Seck, qui est un grand pianiste jazzman et arrangeur, ainsi que Dee-Dee Bridgewater, une américaine passionnée de jazz.

Kabinet Kaabi Kouyaté livre sa discographie et clarifie dans cet entretien, le but de sa visite au pays et l’évolution de son projet en cours, qui a failli échouer à cause de la cupidité excessive d’un certain … qu’il compte dévoiler l’identité très prochainement.

Dans ses souvenirs, il affiche et retient comme mauvaise souvenance, ce cas récent d’arnaque qu’il a frôlé dans le cadre de la réalisation de son concert virtuel. Jusque-là, quant au bon souvenir, il conserve le jour où feu Papa Kouyaté, l’a entièrement responsabilisé, pour le choix des glorieux titres, qui ont meublé l’album ‘’Kouyaté et Kouyaté’’.

Interrogé sur la physionomie de la musique guinéenne sur le plan international, Kabinet Kaabi Kouyaté va droit au but et reste pessimiste. Lisez !

Guineenews : comment êtes-vous venu à la musique et parlez-nous  de votre parcours?

Kabinet Kaabi Kouyaté : sans vous l’apprendre, je suis issue d’une famille de griots. Pratiquement, c’est grâce au chef des pionniers de la Brigade nationale de l’époque Maître Ousmane Keita (O.K) et de Monsieur Amirou Conté, que je fus recruté au sein de la Brigade nationale des pionniers de Guinée.

J’ai participé à plusieurs activités culturelles au sein de ce mouvement national des pionniers en compagnie de plusieurs camarades et frères qui sont devenus aujourd’hui de grands artistes musiciens.

Ensuite sur le parcours, j’ai été coopté par feu Jean Paul Millimono qui m’a intégré dans l’orchestre les ‘’fils du Rais’’ de l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry (IPGANC). J’ai aussi évolué dans le groupe qui a porté le nom de mon feu père ‘’ Les Héritiers de Sory Kandia Kouyaté’’.

Grâce à mon beau-frère feu Papa Kouyaté, j’ai découvert la France pour entamer une carrière internationale dans le cadre professionnel. A l’occasion, nous avons réalisé l’album ‘’Kouyaté et Kouyaté’’ qui a connu un grand succès en Guinée et partout dans le monde. Ce fut ma première expérience internationale sur le plan musical.

Suite à la sortie de cet album, je fus repéré en France par feu Souleymane Koly, qui était le patron de la troupe artistique ‘’Kotéba’’, installée en Côte d’Ivoire. Ce fut cette autre grande expérience que j’ai découverte à travers l’opéra mandingue intitulé ‘’Waranba’’. J’ai joué le rôle de l’acteur principal dans cette pièce, qui a fait le tour du monde. J’ai évolué durant 5 ans avec la troupe ‘’Kotéba’’ où franchement j’ai acquis pas mal d’expériences sur plusieurs plans.

C’est au cours de cette grande tournée que j’ai rencontré Cheick Tidiane Seck, qui est un grand pianiste jazzman et arrangeur. En commun accord avec feu Souleymane Koly, Cheick Tidiane Seck m’a récupéré et j’ai tourné avec lui dans ses différents projets à Paris et un peu partout.

Un autre projet s’était présenté, piloté par Dee-Dee Bridgewater, une américaine passionnée de jazz, qui a aussi sollicité mon apport au chant. Cette autre tournée en Europe et en Amérique a vraiment enrichi mon carnet d’adresses sur le plan culturel.

D’un autre côté et toujours dans le parcours, j’ai réalisé le documentaire sur mon père avec Laurent Chevalier intitulé ‘’La trace à Kandia’’.

En résumé, j’ai fait le théâtre, la musique, le cinéma. C’est un mince parcours néanmoins jalonné de riches expériences.

Guineenews : pouvez-vous nous décrire votre discographie ?

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Kabinet Kaabi Kouyaté : sur le marché, j’ai fait 2 albums, ‘’Kouyaté et Kouyaté’’ et ‘’Silantè’’. Présentement, je viens de sortir 4 singles et puis il y a  un Ipy en route pour la sortie.

Guineenews : après cette absence prolongée en dehors du pays, on peut savoir quel est le but de votre visite et avez-vous des projets en vue ?

Kabinet Kaabi Kouyaté : clairement, je suis venu rencontrer ma famille pour les salutations d’usages, suite au décès de mon grand frère, feu Docteur Mamadou Kouyaté.

Vous savez, son décès m’a trouvé au Canada et il était difficile d’effectuer le voyage à cause de cette pandémie, qui secoue le monde entier. Je prie Dieu qu’il accorde le paradis céleste à mon frère et à tous nos devanciers.

Par ailleurs, à partir de la France, j’ai reçu deux invitations pour participer à deux festivals pour deux concerts virtuels auCanadaLe premier concert est pour le compte du Centre Canadien pour l’Unité de la famille, et l’autre au niveau de ‘’Afro-jazz first « Tambours et Tropiques ».

A cet effet, j’ai jugé utile de venir travailler avec mes frères musiciens guinéens, afin de leur faire profiter de cette nouvelle expérience en vigueur dans le monde du spectacle.

C’était une résidence lors de laquelle, le Centre Culturel Franco Guinéen m’a accompagné. J’ai fait venir aussi pendant cette résidence, des étudiants du Département Cinéma et audiovisuel de l’Institut des Arts Mory Kanté de Dubréka. Ils ont eu le temps de s’exercer et d’apprendre d’autres nouvelles techniques en matière de prises d’images. J’ai choisi cinq musiciens avec lesquels, tout le travail a été élaboré dans le professionnalisme et qui s’est terminé par un show.

Guineenews : pouvez-vous éclairer la lanterne sur le terme ou concept ‘’Résidence’’ qui semble être tout nouveau ?

Kabinet Kaabi Kouyaté : une résidence c’est un endroit choisi pour regrouper un certain nombre de personnes bien déterminé, afin d’exposer et échanger les différentes expériences pour aboutir à un travail préalablement établi. C’est comme une école, un genre d’atelier de formation, sauf que vous allez vous mettre finalement en position d’exercer, de réaliser un spectacle en live sans spectateurs.

Au Centre Culturel, c’est ce qui a été fait et filmé. Nous avons joué les titres : Idyolé, dandoula, Bamankan, Nina, Mandinka, Mokhoyaro, Chapeaunin, Tidiba. Ce tournage sera transmis aux organisateurs des festivals,qui vont héberger ces images au niveau de leurs différents sites pour les clients abonnés. C’est ce qui se passe actuellement à cause du confinement et qui atténue d’ailleurs les finances des organisateurs.

Guineenews : plusieurs années sur scène tant sur le plan intérieur qu’extérieur, retracez-nous vos quelques beaux ou mauvais souvenirs qui vous ont marqué dans votre parcours ?

Kabinet Kaabi Kouyaté : le plus beau souvenir qui m’a marqué, c’est quand à jeune âge, inexpérimenté, feu Papa Kouyaté m’a confié la lourde tâche du choix des grands titres du glorieux passé de la musique guinéenne à travailler, et à enregistrer dans l’album ‘’Kouyaté et Kouyaté’’. Cette responsabilité m’a donné le courage d’être un vrai soldat dans ce métier. C’est ce départ qui fait que je ne m’arrête, ni ne recule face au devoir à accomplir. C’est un souvenir, synonyme de motivation à vie.

Pour les plus mauvais souvenirs, il y en a pleins. Précisément, je peux citer un qui vient de se passer récemment et qui restera marquant.

A part les cas sociaux qui expliquent ma présence ici, j’ai profité dans le cadre de ce projet ‘’Résidence’’, pour servir mon pays dans le cadre de la promotion culturelle. Partout, j’ai exposé le but de ce projet et il y a eu une personne qui s’est engagée pour m’accompagner avec sa structure. C’est à la dernière minute que cette personne me demande de verser 17.000.000 FG à concurrence de sa contribution. J’étais sidéré et heureusement j’avais un plan B, qui finalement m’a permis de réaliser ce projet. C’est un révoltant mauvais souvenir.

Sans compter tous ces décès qui ont eu lieu dans ma famille et dans les familles des proches et amis, tout cela représente des mauvais souvenirs pour moi.

C’est l’occasion pour moi de remercier ici, la Direction du CCFG, l’ensemble des musiciens et techniciens qui ont participé à la réalisation de ce travail, et à toutes les personnes de près ou de loin, qui ont pensé à la culture guinéenne en général. 

Guineenews : soyez plus clair et dites-nous de qui s’agit-il et qui vous a demandé de verser cette colossale somme d’argent ?

Kabinet Kaabi Kouyaté : vous savez, je ne suis pas venu dans mon pays pour partager de l’argent. Je suis là pour partager avec mes frères, mes expériences acquises et qui coûtent plus d’un franc guinéen. J’attends tout d’abord de rencontrer le PDG de cette entreprise avant de dénoncer la personne et je partirai très fort pour enfin interdire ce genre d’arnaque qui pilule dans ce secteur.

Guineenews : plus ou moins imprégné de la situation qui prévaut dans le showbiz international, comment se comporte à votre avis la musique guinéenne à l’échelle mondiale ?

Kabinet Kaabi Kouyaté :  il faut oser dire la vérité, la musique guinéenne est muette sur le plan international. Il ne faut pas se leurrer et présentement ce sont les groupes qui marchent et marchent beaucoup. La notion de vedettariat pose problème actuellement. Il faut qu’on essaye de se mirer de façon positive sur ce qui se passe ailleurs.Nous avons d’énormes talents et il faut revoir nos différentes structures pour mieux renforcer la promotion de la culture guinéenne.

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