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Kankan : dans l’univers des travailleuses de sexe en période de Covid-19

A Kankan, la capitale de la Haute Guinée, les travailleuses de sexe tentent comme tout le monde de survivre tant bien que mal. A cause des nombreuses mesures de restrictions et aux risques de contagion élevée, la presque-totalité des clients ont pris distance  des chambres de passage de la ville. De facto, les chiffres d’affaire y sont carrément en berne en cette période de pandémie de Covid-19.

Il est 22 heures ce dimanche 31 mai 2020. Nous sommes périphéries du quartier Ex-aéroport. A l’entré de l’un de ces nombreux établissements de passage à Kankan, on voit une bonne dizaine de jeunes filles à moitié-nues et prêtes à dévorer leur proie. Elles sillonnent partout à la recherche d’une rare clientèle qui rode aux alentours. Cela fait quelques mois, la clientèle n’est plus  nombreuse.

L’une d’entre-elles, trappée dans une ténue bien adaptée au jeu, acceptent sous-couvert d’anonymat de nous confier sa situation : « Avant, ce sont les clients qui venaient me trouver ici. Mais en ce moment, je suis obligée moi-même d’aller chercher des clients. Depuis que la maladie de Coronavirus est arrivée, on ne gagne plus beaucoup de clients. Donc je sors pour me promener un peu dans l’espoir de tomber sur un client. Ce n’est pas facile et c’est très risqué aussi. C’est avec les gens qui sollicitent nous déplacer, qu’on peut gagner beaucoup d’argent  mais cela aussi est très risqué. En temps normal, je n’accepte pas. Mais en ce moment, on n’a pas le choix ».

Rencontrée  à l’intérieur de sa chambre de passage, dans un établissement différent, aux environs de minuit, une autre accepte sous le couvert de l’anonymat de nous parler de sa rentabilité en cette période particulièrement difficile.

« Pour coucher avec moi, ça dépend. Je ne suis pas compliquée. Tu paies la chambre à 20 000 GNF d’abord et après  pour ta libido,  tu paies aussi 20.000 GNF. Ce qui fait un totale de 40 000 GNF. Si tu veux qu’on aille chez toi, là je triple le prix, parce que c’est risqué et j’exige que tu me paies au moins  la moitié du prix d’abord. Actuellement, on est très nombreuses  ici. Mais les clients sont très peu. Puisqu’on a tous besoin d’argent, on se dispute  chaque fois pour les quelques rares clients. Avant, moi, je pouvais avoir rien que pour une nuit jusqu’à 300.000 GNF de recettes. Mais en ce moment, trouver 50.000 GNF est devenu impossible » a-t-elle témoigné.

Par ailleurs, il faut noter aussi qu’au cours de cette petite virée nocturne, nous avons pu constater que les mesures restrictives de prévention contre la COVID-19, ne sont pas du tout appliquées par les détenteurs des établissements sexuels de la place, encore moins par les travailleuses de sexe elles-mêmes.

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